Imaginez la scène : un stade en ébullition à Rabat, des milliers de supporters qui vibrent à l’unisson, les projecteurs qui balayent les tribunes, et au milieu de tout ça, une chaise vide qui attire tous les regards. Non, pas vraiment vide, mais occupée par quelqu’un d’autre que celui qu’on attendait. La cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 a eu ce petit quelque chose d’inhabituel, ce soupçon de mystère qui fait jaser dans les gradins et sur les réseaux. Le roi Mohammed VI, hôte de cette grande fête du football africain, n’était pas là en personne.
À la place, c’est son fils aîné, le prince héritier Moulay El Hassan, qui a pris place en tribune présidentielle. À seulement 22 ans, il a représenté la monarchie marocaine avec une assurance qui n’a pas échappé aux observateurs. Et franchement, ça force le respect de voir cette nouvelle génération prendre le relais dans un moment aussi symbolique.
Une Absence qui Interpelle Lors du Lancement de la CAN 2025
La CAN 2025, c’est un événement colossal pour le Maroc. Le pays organise pour la première fois depuis 1988 cette compétition continentale, et tout était calibré pour que ce soit mémorable. Les stades flambant neufs, les infrastructures boostées, l’engouement populaire… Tout, sauf peut-être cette présence royale tant attendue à l’ouverture.
Pourtant, un immense portrait du souverain trônait bien en évidence, comme pour rappeler que l’esprit du roi planait sur la fête. Mais en chair et en os ? Non. Et ça n’a pas manqué de faire réagir. Entre ceux qui y voient un simple choix protocolaire et ceux qui spéculent sur des raisons plus profondes, le débat est lancé.
Le Prince Héritier Moulay El Hassan au Premier Plan
Assis entre le président des Comores et le patron de la FIFA, Gianni Infantino, le jeune prince a présidé la cérémonie avec une dignité remarquable. Vêtu sobrement, il a suivi les spectacles, les discours, sans un sourire de trop ni une gêne apparente. On sent la préparation, l’éducation royale qui fait son effet.
Infantino, lui, n’a pas manqué de saluer l’accueil marocain. Il a chaleureusement remercié le roi pour avoir ouvert les portes du pays au football africain, qualifiant cette édition de « la plus belle CAN de l’histoire ». Des mots forts, qui masquent peut-être un peu la déception de ne pas avoir le souverain à ses côtés.
J’aimerais souhaiter bonne chance aux 24 pays qui se disputent cette CAN qui va être la plus belle CAN de l’histoire.
– Président de la FIFA
Cette passation visible, même temporaire, dit beaucoup sur la continuité de la monarchie. Moulay El Hassan n’en est pas à son coup d’essai : il représente souvent son père lors d’événements majeurs. Une façon aussi de l’habituer progressivement aux responsabilités qui l’attendent.
Les Raisons de Santé : Un Contexte Connu mais Discret
Depuis plusieurs années, le roi Mohammed VI fait face à une maladie chronique : la sarcoïdose. Cette pathologie, qui touche le système immunitaire, peut être particulièrement éprouvante, surtout quand elle affecte le cœur. Les granulomes qui se forment dans les organes ne préviennent pas, et les traitements demandent du repos, des soins réguliers.
Le souverain a d’ailleurs effectué plusieurs séjours médicaux à l’étranger ces dernières années, souvent en France où les spécialistes suivent son cas. Rien de dramatique annoncé officiellement, mais ces absences prolongées ou ces représentations par son fils en disent long sur la prudence adoptée.
D’après mon expérience de suivi de l’actualité royale, ces dernières mois, les apparitions publiques du roi se sont nettement raréfiées. On le voyait moins lors des grands événements, préférant déléguer à son entourage proche. Une gestion sage, quand on sait la pression que représente chaque sortie officielle.
- La sarcoïdose reste une maladie imprévisible, avec des phases de rémission et de poussées.
- Les traitements, souvent à base de corticoïdes, peuvent fatiguer l’organisme.
- Le repos et l’évitement du stress sont recommandés par les spécialistes.
- Dans un contexte comme une cérémonie en plein air, avec foule et protocole intense, la prudence prévaut.
Évidemment, personne au palais ne commente directement. La santé royale reste un sujet intime, traité avec la plus grande discrétion. Mais les observateurs avertis comprennent entre les lignes.
Le Maroc sous Pression : Hôte et Favori de la Compétition
Organiser une CAN, c’est déjà énorme. Mais quand on est le Maroc, demi-finaliste du dernier Mondial et considéré parmi les grands favoris, la pression monte d’un cran. Les Lions de l’Atlas portent les espoirs de tout un continent, ou presque.
Walid Regragui, le sélectionneur, l’a dit lui-même récemment : cette compétition est celle d’une vie. Le pays entier vibre, les stades sont pleins dès l’ouverture, et l’attente est immense. Dans ce contexte, l’absence du roi à la cérémonie pourrait aussi être vue comme une façon de ne pas ajouter de pression supplémentaire sur l’équipe.
Parce que oui, la présence royale, c’est un boost incroyable pour les joueurs. Mais c’est aussi une responsabilité énorme. Peut-être que, consciemment ou non, cette distance permet à l’équipe de se concentrer pleinement sur le terrain plutôt que sur le protocole.
Un Événement Symbolique pour l’Unité Africaine
La CAN, au-delà du sport, c’est un moment d’unité. 24 nations qualifiées, des stars venues de partout, un continent qui se rassemble autour du ballon rond. Le Maroc, en accueillant cette édition, renforce son rôle de pont entre l’Afrique du Nord et le reste du continent.
Le discours d’Infantino sur « unir l’Afrique et unir le monde » n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Même sans la présence physique du roi, le message est passé. Le portrait géant, la représentation par le prince héritier, tout cela maintient le lien symbolique fort entre la monarchie et cet événement panafricain.
Et puis, soyons honnêtes, l’essentiel reste sur le terrain. Le match d’ouverture contre les Comores, même si Achraf Hakimi a commencé sur le banc, a lancé la compétition tambour battant. Le public a répondu présent, l’ambiance était électrique.
Ce que Cette Absence Dit de la Monarchie Marocaine Moderne
J’ai toujours trouvé fascinant de voir comment les monarchies évoluent avec leur temps. Au Maroc, la transition générationnelle semble se préparer tranquillement, sans tambour ni trompette. Moulay El Hassan, avec ses apparitions de plus en plus fréquentes, incarne cette continuité dans la modernité.
L’absence du roi à cet événement n’est pas un signe de désintérêt – loin de là. Au contraire, elle montre une institution qui sait déléguer, qui protège sa figure centrale tout en assurant la représentation. Dans un monde où les chefs d’État sont surexposés, cette retenue a quelque chose de rafraîchissant.
Et puis, avouons-le, ça ajoute un peu de mystère à la compétition. Les gens parlent, analysent, interprètent. Ça fait partie du sel de ces grands rendez-vous sportifs.
Les Enjeux Sportifs : Au-Delà de la Cérémonie
Maintenant que l’ouverture est passée, place au football pur et dur. Le Maroc affronte des concurrents sérieux : Sénégal tenant du titre, Algérie toujours redoutable, Égypte aux multiples couronnes, Côte d’Ivoire en quête de confirmation.
- Le Maroc doit gérer le statut de favori et la pression du public local.
- Les jeunes talents émergents pourraient faire la différence.
- La profondeur de banc, avec des stars comme Hakimi, Ziyech ou Amrabat, est un atout majeur.
- Mais attention aux surprises : l’Afrique regorge de pépites inattendues.
La route vers le titre sera longue, avec des stades magnifiques à Rabat, Casablanca, Tanger… Chaque match sera une fête, et espérons que le roi pourra assister à certains d’entre eux, selon l’évolution de sa santé.
En attendant, cette CAN 2025 s’annonce déjà historique. Pas seulement pour les exploits sportifs à venir, mais aussi pour ces petits détails qui font l’âme d’une compétition : les symboles, les absences qui en disent long, les transmissions entre générations.
Une chose est sûre : le football africain vit un beau moment, et le Maroc en est le cœur battant. Même si, parfois, ce cœur préfère battre en coulisses.
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