Imaginez un coureur, seul face à une montagne impitoyable, le souffle court, les jambes brûlantes, mais les yeux fixés sur un objectif : le maillot rose. C’est l’image qui me vient en pensant à Richard Carapaz, l’Équatorien de 31 ans, en embuscade lors du Giro 2025. À l’aube de la dernière semaine, il est 4e au classement général, à 2 minutes et 7 secondes du leader. Mais ce grimpeur, connu pour son panache et sa capacité à briller dans les moments cruciaux, a-t-il vraiment une chance de renverser la course ? Son plan, minutieusement préparé depuis octobre 2024, pourrait bien faire trembler les favoris. Plongeons dans cette aventure où chaque coup de pédale compte.
Un Plan Affûté pour le Maillot Rose
Depuis l’automne dernier, Richard Carapaz a tout misé sur le Giro. Ce n’est pas une décision prise à la légère. Après une Vuelta 2024 où il a terminé 4e, chassant les étapes avec brio, et une victoire d’étape sur le Tour de France, il a compris une chose : pour viser le général, il faut une stratégie claire. Et c’est exactement ce qu’il a construit, avec une équipe qui lui laisse les rênes pour préparer la course à sa manière. Ce style, qu’il appelle lui-même le « style Richie », repose sur une liberté rare dans le cyclisme moderne, où chaque watt est souvent mesuré à la loupe.
Je ne suis pas stressé, ce sont mes jambes qui parlent. C’est ça qui me caractérise.
– Un coureur expérimenté
Ce n’est pas juste une phrase pour faire joli. Carapaz mise sur son instinct, sa capacité à lire la course et à attaquer quand les autres hésitent. Mais derrière cette apparente spontanéité, il y a un travail colossal. Depuis octobre, il s’entoure d’un coach, d’une nutritionniste et de directeurs sportifs qui croient en lui. Cette équipe soudée est la clé de sa confiance. Et franchement, quand on voit sa montée en puissance dans ce Giro, on se dit que le plan fonctionne.
Une Montée en Puissance Impressionnante
Si vous avez suivi le Giro 2025, vous avez probablement remarqué que Carapaz n’a pas flambé dès le départ. Il était là, discret, mais jamais loin. Sa victoire en solitaire lors d’une étape clé à Castelnovo ne’ Monti a marqué un tournant. Ce jour-là, il a montré qu’il pouvait non seulement suivre les meilleurs, mais aussi les distancer. À 31 ans, il sait que les Grands Tours se gagnent dans la troisième semaine, et c’est là qu’il compte frapper.
Son équipe, EF Education EasyPost, a troqué son traditionnel maillot rose pour une tunique blanche à liseré. Un détail ? Peut-être, mais Carapaz y voit un symbole. Il veut remettre du rose sur ses épaules, celui du maillot de leader, d’ici l’arrivée à Rome. Et il a des raisons d’y croire. Les favoris, comme le leader actuel et son dauphin, ne sont pas intouchables. Une étape chaotique a déjà montré des failles chez certains cadors. Carapaz, lui, reste constant, solide, prêt à bondir.
- Confiance en soi : Carapaz s’appuie sur son expérience de vainqueur du Giro 2019.
- Préparation ciblée : Un plan débuté en octobre, avec une équipe à son service.
- Instinct de course : Sa capacité à attaquer au bon moment le distingue.
Les Étapes Décisives de la Dernière Semaine
Le Giro 2025 entre dans sa phase la plus brutale. Dès la 16e étape, les coureurs affrontent 203 km avec 4 900 mètres de dénivelé, jusqu’à San Valentino. Mercredi, vendredi et samedi suivent avec des profils tout aussi monstrueux. Des cols à perte de vue, des pentes assassines, des descentes techniques. Bref, un terrain taillé pour un grimpeur comme Carapaz. Mais la question qui brûle les lèvres : peut-il combler l’écart de 2’07’’ ?
| Étape | Distance | Dénivelé | Arrivée |
| 16e étape | 203 km | 4 900 m | San Valentino |
| 17e étape | 155 km | Non précisé | Bormio |
| 19e étape | 166 km | Non précisé | Champoluc |
| 20e étape | 205 km | Non précisé | Sestrières |
Ces étapes sont un véritable test. Les favoris devront défendre leur position, mais Carapaz a un avantage : il connaît ces moments où la course bascule. « La route mettra chacun à sa place », a-t-il déclaré. Une phrase simple, mais qui en dit long sur sa mentalité. Il ne s’agit pas seulement de grimper vite, mais de savoir gérer l’effort, anticiper les attaques et, parfois, bluffer ses adversaires.
Un Style Unique : Le « Style Richie »
Ce qui rend Carapaz si fascinant, c’est sa façon de courir. Là où d’autres s’appuient sur des capteurs de puissance et des stratégies ultra-calculées, lui laisse parler son instinct. Pas de stress, pas d’obsession des chiffres. Juste une confiance absolue en ses jambes. J’ai toujours trouvé ça rafraîchissant dans un sport où la technologie prend parfois le pas sur l’humain. Carapaz, c’est un coureur qui rappelle l’époque où le cyclisme était autant une affaire de cœur que de watts.
Le style « Richie » est facile à vivre, pas trop de monitoring, beaucoup de liberté.
– Un membre de son équipe
Cette liberté, il l’a gagnée grâce à ses résultats passés. Vainqueur du Giro 2019, 4e de la Vuelta 2024, une étape sur le Tour de France : son palmarès parle pour lui. Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est sa capacité à rester détendu. Vous l’imaginez, fredonnant une chanson en descendant du bus après une étape ? Ça, c’est Carapaz. Un coureur qui vit la course comme une aventure, pas une corvée.
Les Adversaires : Un Duel au Sommet
Face à lui, les favoris ne manquent pas. Le leader actuel, à la tête du classement, et son dauphin forment un duo redoutable. Leur équipe, ultra-organisée, contrôle la course depuis le début. Mais des failles commencent à apparaître. Une étape chaotique a montré que même les meilleurs peuvent craquer sous la pression. Carapaz, lui, est en embuscade, prêt à profiter de la moindre erreur.
Ce qui rend ce Giro si excitant, c’est l’incertitude. Les directeurs sportifs des équipes rivales le savent : Carapaz est dangereux. « C’est un coureur qui sait gérer la troisième semaine », a déclaré l’un d’eux. Et c’est vrai. Les Grands Tours ne se gagnent pas seulement avec des jambes, mais avec une tête bien faite. Et là-dessus, Carapaz a une longueur d’avance.
- Gérer l’effort : Carapaz excelle dans les longues étapes montagneuses.
- Attaquer au bon moment : Son instinct lui permet de surprendre ses rivaux.
- Rester calme : Sa décontraction est un atout psychologique.
Les Défis à Relever
Mais tout n’est pas rose (sans mauvais jeu de mots). L’écart de 2’07’’ avec le leader est significatif. Les étapes à venir, bien que taillées pour lui, seront aussi l’occasion pour ses adversaires de montrer leurs griffes. Et puis, il y a la fatigue. Après deux semaines de course intense, même un grimpeur comme Carapaz peut avoir un jour sans. La question est : tiendra-t-il le rythme ?
Un autre défi, c’est l’équipe adverse. Leur duo de tête est soutenu par une armada de coéquipiers prêts à tout pour protéger le maillot rose. Carapaz, lui, peut compter sur son équipe, mais elle est moins dominante. Il devra faire preuve d’audace, peut-être même tenter un coup de poker dans une descente ou un col. C’est risqué, mais c’est aussi ce qui fait la beauté du cyclisme.
Pourquoi Carapaz Peut Faire la Différence
Si je devais parier sur un facteur décisif, ce serait l’expérience. Carapaz a déjà gagné un Giro. Il sait ce que ça demande. Contrairement à certains jeunes loups, il ne se laisse pas emporter par l’euphorie ou la panique. Et puis, il y a ce petit quelque chose en plus, cet instinct qui le pousse à attaquer quand personne ne s’y attend. Vous vous souvenez de son raid en solitaire à Castelnovo ? C’était du grand Carapaz.
En plus, il a une équipe qui croit en lui. Pas de chichis, pas de complications. Juste un plan clair : tout pour « Richie ». Cette confiance mutuelle, c’est rare dans un sport où les ego peuvent vite prendre le dessus. Et franchement, je trouve ça inspirant. Dans un monde où tout est calculé, Carapaz nous rappelle que le cyclisme, c’est aussi une question de cœur.
La route mettra chacun à sa place.
– Un coureur confiant
Et Après ? Les Enjeux pour Rome
Le Giro 2025 se termine à Rome, et d’ici là, tout peut arriver. Une crevaison, une attaque surprise, un jour sans : le cyclisme est imprévisible. Mais une chose est sûre : Carapaz est prêt. Son plan, sa forme, son mental, tout est aligné pour un final explosif. Peut-il refaire le coup de 2019 et s’imposer à nouveau ? Possible. Probable, même, si les favoris flanchent.
Ce qui rend cette dernière semaine si palpitante, c’est que Carapaz n’est pas juste un outsider. Il est un sérieux prétendant. Les étapes montagneuses sont son terrain de jeu, et il le sait. Si j’étais à la place des leaders, je garderais un œil sur ce grimpeur équatorien. Parce que quand « Richie » décide de passer à l’attaque, il ne fait pas semblant.
Alors, Richard Carapaz va-t-il remporter le Giro 2025 ? La réponse se trouve dans les cols alpins, dans ces moments où le courage et la stratégie se rencontrent. Une chose est sûre : ce coureur ne lâchera rien. Et nous, spectateurs, on n’a plus qu’à savourer le spectacle. Parce que, comme il le dit si bien, ce sont ses jambes qui parlent. Et elles ont beaucoup à dire.
