Franchement, qui l’aurait cru ?
En août, après Zandvoort, on rangeait déjà le champagne pour McLaren. Lando Norris et Oscar Piastri roulaient sur l’eau, Verstappen semblait à des années-lumière et tout le paddock parlait d’un sacre tranquille avant Noël. Et puis… tout a basculé. Une série de courses folles, des erreurs stratégiques côté orange, une Red Bull soudainement revenue dans le coup et voilà : on se retrouve à une semaine du dernier Grand Prix avec trois pilotes qui peuvent encore être champions du monde. Trois. En 2025. C’est du jamais-vu depuis quinze ans.
Respirez un grand coup, on va tout décortiquer calmement.
Un scénario complètement dingue avant Abou Dhabi
Le Grand Prix du Qatar, disputé ce dimanche sous les lumières artificielles de Losail, a tout changé. Oscar Piastri partait en pole, Lando Norris deuxième, Max Verstappen troisième. Sur le papier, McLaren avait tout pour creuser l’écart. Et puis la safety car est sortie au pire moment pour eux. Red Bull a rentré Verstappen immédiatement, McLaren a hésité… et le Néerlandais s’est retrouvé en tête avec des pneus frais pendant que les deux oranges se battaient dans le trafic.
Résultat ? Une victoire tranquille pour Max, un Piastri frustré à la troisième place et un Norris qui limite la casse en deuxième position. Douze points d’avance pour le Britannique, dix-huit pour l’Australien sur le quadruple champion. Autrement dit : tout reste ouvert.
« On est encore dans la bataille, c’est incroyable ! »
Max Verstappen, juste après l’arrivée au Qatar
Et il a raison d’y croire. Parce que, soyons honnêtes, personne ne mise plus un euro sur lui il y a encore six semaines.
Comment Verstappen a réalisé l’impossible remontée
Revenons un peu en arrière. Après Spa, Norris comptait plus de 100 points d’avance. Cent. C’est énorme en Formule 1 moderne. À ce moment-là, même les plus fervents supporters de Verstappen commençaient à parler de 2026.
Mais la roue a tourné très vite. McLaren a commencé à multiplier les petites erreurs : stratégie douteuse à Monza, arrêt raté à Singapour, accrochage entre les deux pilotes à Austin… Pendant ce temps, Red Bull corrigeait ses problèmes de corrélation entre simulateur et piste, et Verstappen enchaînait les podiums sans faire de bruit.
Et puis il y a eu le Brésil. La course sous la pluie, la masterclass du Néerlandais parti 17e pour gagner avec trente secondes d’avance. Là, tout le monde a compris que le champion n’avait pas abdiqué.
- Monza : McLaren rate la stratégie sous la pluie
- Singapour : double arrêt foireux
- Austin : contact Norris-Piastri
- Mexique : pénalité controversée pour Norris
- Brésil : chef-d’œuvre de Verstappen
- Las Vegas : nouveau podium décisif
- Qatar : coup de génie sous safety car
Sept courses, sept coups de massue pour McLaren. Et aujourd’hui, l’écart est ridicule.
Les scénarios possibles le 7 décembre à Yas Marina
Allez, on sort la calculette. Voici ce qu’il faut retenir :
Si Lando Norris termine devant Verstappen : il est champion, point. Même une 9e place suffit si Max gagne (à cause du point du meilleur tour éventuel).
Si Verstappen gagne et que Norris finit 3e ou moins bien : le Néerlandais reprend le titre pour quelques points.
Et Piastri dans tout ça ? L’Australien a besoin que ça parte en vrille devant lui. S’il gagne la course et que Norris ne marque pas plus de 7 points (donc 4e ou moins), il passe devant son coéquipier et devient champion. Improbable, mais pas impossible.
| Résultat course | Norris | Verstappen | Piastri | Champion |
| Verstappen gagne, Norris 2e | +18 pts | +25 pts | max +18 | Norris |
| Verstappen gagne, Norris 3e | +15 pts | +25 pts | max +18 | Verstappen |
| Piastri gagne, Norris 5e ou moins | max +10 | max +18 | +25 pts | Piastri (miracle) |
Autant dire que la tension va être insoutenable dès le samedi en qualifications.
McLaren a la meilleure voiture… mais la pression aussi
Sur le papier, la McLaren reste la plus rapide. À Qatar, même avec une stratégie ratée, Piastri et Norris étaient clairement au-dessus en rythme pur. À Abou Dhabi, circuit moins exigeant en appui que Losail, l’avantage devrait être encore plus net.
Mais voilà, la Formule 1, ce n’est pas que la vitesse. C’est aussi la tête. Et là, McLaren montre des signes de fébrilité. L’équipe a interdit à ses pilotes de parler juste après la course au Qatar. Pas bon signe. On sent que la pression commence à peser lourd.
Norris, surtout, joue son premier vrai titre. Il a déjà craqué plusieurs fois cette saison sous la pression (Imola, Silverstone, Hongrie…). Va-t-il tenir cette fois ?
Verstappen, le roi des finales sous pression
De l’autre côté, il y a un mec qui a déjà gagné quatre fois le championnat. Et pas n’importe comment : en 2021 face à Hamilton dans des conditions folles, en dominant 2022 et 2023, en résistant l’an dernier alors que la Red Bull n’était plus la plus rapide.
Verstappen sous pression, ça ne l’effraie pas. Au contraire. Il adore ça. Souvenez-vous Abu Dhabi 2021. Souvenez-vous le Brésil cette année. Le gars est un tueur en finale.
« À la fin, on gagne. C’est le plus important. »
Sa phrase culte après le Qatar
Et quelque part, c’est terrifiant pour ses adversaires.
Pourquoi cette finale va entrer dans l’histoire
Parce qu’on n’a pas vu ça depuis 2010. À l’époque, quatre pilotes étaient encore mathématiquement en lice avant la dernière course (Alonso, Webber, Vettel, Hamilton). Vettel l’avait emporté pour huit points.
Là, on a trois pilotes en 18 points. Avec des voitures ultra-performantes. Sur un circuit où les dépassements sont possibles. Sous les lumières. Avec des enjeux énormes pour McLaren qui rêve d’un premier titre pilotes depuis 2008.
On risque d’avoir des stratégies à trois arrêts, des consignes d’équipe, des accrochages, des safety cars, des drapeaux rouges… Tout peut arriver. Et tout va probablement arriver.
Mon pronostic (et je joue gros)
Je vais être honnête : j’ai longtemps cru que Norris allait le faire. Mais après le Qatar, je sens que le vent tourne. Verstappen a cette capacité effrayante à sentir le moment où il faut appuyer là où ça fait mal.
Je vois Max gagner la course, Norris craquer en qualifications ou en début de course, et Piastri ramasser les morceaux pour une deuxième place qui ne suffira pas. Verstappen champion pour la cinquième fois. Et tout le monde en transe.
Mais franchement ? Peu importe qui gagne. On va vivre une soirée légendaire.
Le 7 décembre 2025, allumez la télé tôt. Prenez des provisions. Et préparez-vous à ne pas dormir de la nuit.
Parce que cette finale de Formule 1, on risque d’en parler encore dans vingt ans.
Et quelque part, c’est tout ce qu’on demande au sport.
