Vous vous souvenez de ce 24 mai dernier à Tottenham ? L’Union Bordeaux-Bègles qui soulève enfin le bouclier européen après tant d’années à tourner autour ? Moi oui, très bien. Parce que ce jour-là, quelque chose a basculé : la France ne domine plus simplement le rugby européen, elle l’écrase. Cinq finales, cinq victoires tricolores depuis 2021. C’est du jamais-vu. Et voilà que la nouvelle saison de Champions Cup démarre ce vendredi. Franchement, on a le droit de se poser la question : qui peut arrêter cette machine bleu-blanc-rouge ?
Une domination française qui ne surprend plus personne
Revenons deux minutes en arrière. De 2016 à 2020, les Anglais et les Irlandais se partageaient le gâteau. Saracens, Leinster, Exeter… on avait l’impression que le Top 14 envoyait ses clubs en vacances dès les phases finales. Et puis patatras. Toulouse ouvre le bal en 2021, La Rochelle fait le doublé, Toulouse remet le couvert en 2024 et l’UBB clôture la série l’an dernier. Cinq ans, cinq clubs français différents sur le toit de l’Europe. Même les plus chauvins d’entre nous n’osaient pas rêver aussi fort.
La France a pris une avance financière, structurelle et mentale que les autres championnats peinent à combler. Les budgets, les centres de formation, la densité du Top 14… tout joue en notre faveur en ce moment.
Cette citation (que j’ai entendu mille fois dans les travées) résume assez bien la situation. Après, soyons honnêtes : on a aussi eu un peu de réussite au tirage certaines saisons et des adversaires parfois émoussés par leurs propres championnats. Mais quand même. Quand tu gagnes cinq fois de suite, ce n’est plus de la chance, c’est une tendance lourde.
La formule 2025-2026 : toujours la même, mais toujours aussi exigeante
Depuis deux ans, l’EPCR a trouvé une recette qui fonctionne et ne la change plus. Vingt-quatre équipes, quatre poules de six, et chaque club joue quatre matchs de phase de poules seulement : deux à domicile, deux à l’extérieur, mais jamais contre un adversaire de son propre championnat. L’idée ? Éviter les derbys trop précoces et garantir des chocs internationaux dès le mois de décembre.
Ensuite, c’est simple et brutal :
- Les 4 premiers de chaque poule qualifiés pour les 8es de finale
- Les 5es reversés en 8es de Challenge Cup
- Les 6es rentrent à la maison
Les phases finales restent en match unique, avec avantage du terrain pour les mieux classés jusqu’à la finale. Cette année, le grand rendez-vous est fixé au 23 mai 2026 à Bilbao, au San Mamés. Ambiance tapas et rugby assurée.
Les huit Français au départ : qui peut viser le très haut ?
Huit clubs du Top 14 dans la grande coupe, deux en Challenge. C’est la règle depuis que les Sud-Africains ont intégré l’URC. Voici le casting côté français, avec mon petit classement personnel de probabilité de titre (et oui, j’ai le droit d’avoir un avis).
- Toulouse – Sept finales, six victoires. Même sans certains cadres au Mondial 2023, ils ont retrouvé leur niveau XXL. Favori logique.
- UBB – Champion en titre, effectif monstrueux, envie de doublé. Seul doute : la gestion de l’euphorie.
- La Rochelle – Double tenant 2022-2023, ils traversent une passe plus compliquée en Top 14 mais restent des tueurs en coupe d’Europe.
- Toulon – L’effectif est effrayant sur le papier. S’ils retrouvent la rigueur défensive d’antan, attention.
- Clermont – Outsider crédible s’ils passent la phase de poules.
- Castres, Bayonne, Pau – Objectif quart de finale maximum, mais on a vu des surprises par le passé.
Le programme brûlant de la première journée
Dès ce week-end, ça commence fort. Très fort même.
| Date | Match | Commentaire perso |
| Vendredi 21h | Bayonne – Stormers | Jean-Dauger plein comme un œuf, ambiance chaude garantie |
| Samedi 14h | Saracens – Clermont | Piège classique à Londres |
| Samedi 16h15 | Bulls – Bordeaux-Bègles | 35°C à Pretoria, 3 500 km dans les jambes… bon courage |
| Samedi 18h30 | La Rochelle – Leicester | Le gros choc de la journée |
| Dimanche 16h15 | Gloucester – Castres | Castres peut créer la surprise |
| Dimanche 16h15 | Stade Toulousain – Sharks | Ernest-Wallon va pousser fort |
| Dimanche 18h | Édimbourg – Toulon | Match piège pour les Varois |
| Dimanche 14h | Pau – Northampton | Les Saints finalistes l’an dernier, attention |
Franchement, cette première journée résume tout ce qu’on aime dans cette nouvelle formule : des voyages aux antipodes, des stades bouillants, des chocs de style. Perso, je vois déjà Bordeaux-Bègles ramener des points d’Afrique du Sud. Quand tu as Jalibert, Penaud, Moefana et une mêlée qui avance, tu peux jouer partout.
Et les autres alors ? Leinster, les Anglais, les Sud-Afs…
On aurait tort de croire que la Champions Cup est déjà jouée. Le Leinster reste une machine à gagner (quatre titres) et a faim après plusieurs finales perdues. Les Bulls, les Stormers et les Sharks ont des joueurs de folie et l’habitude des matchs à haute altitude ou sous 30 °C. Côté anglais, Northampton veut confirmer, les Saracens se reconstruisent, Leicester reste solide.
Mais voilà, chaque année on se dit « cette fois c’est la bonne pour les autres »… et chaque année un club français soulève le trophée. Peut-être que 2026 sera enfin l’année du déclic. Ou peut-être pas. En tout cas, moi je prends les paris : je vois bien un sixième titre français consécutif. Et vous ?
Le calendrier complet jusqu’à Bilbao
- Journées 1 et 2 : 5-6-7 et 12-13-14 décembre 2025
- Journées 3 et 4 : 9-10-11 et 16-17-18 janvier 2026
- Huitièmes de finale : 3-4-5 avril 2026
- Quarts de finale : 10-11-12 avril 2026
- Demi-finales : 2-3 mai 2026
- Finale : 23 mai 2026 à Bilbao (San Mamés)
Six mois de suspense, de nuits blanches pour suivre les matchs en Afrique du Sud, de week-ends à vibrer devant les exploits d’Antoine Dupont ou les charges de Gregory Alldritt. Franchement, on vit une époque dorée du rugby français en Europe. Profitons-en tant que ça dure, parce que les autres finiront bien par se réveiller un jour… ou pas.
Alors, qui soulèvera le trophée sous le soleil basque dans six mois ? Toulouse pour une sixième étoile ? L’UBB pour le doublé ? Un retour en force de La Rochelle ? Ou enfin une surprise venue d’ailleurs ?
Une seule chose est sûre : ça va être énorme. Et ça commence dès ce week-end.
Allez, je file devant ta télé (ou dans ton stade) et profite. Le rugby européen n’a jamais été aussi excitant.
