Vous souvenez-vous de ce moment, fin 2023, où tout le monde ne parlait plus que de chasseurs et de bobos qui se tiraient dans les pattes dans un village paumé ? Deux millions de spectateurs avaient littéralement explosé de rire devant cette guerre des mondes rurale contre urbaine. Et là, bam, la suite débarque. Franchement, quand on m’a dit qu’il y aurait un Chasse Gardée 2, j’ai d’abord souri… puis j’ai vu les premières images. Et je peux vous dire une chose : ça va faire mal. Très mal. Dans le bon sens du terme.
Un duo qui n’aurait jamais dû fonctionner… et pourtant
Imaginez un peu la scène. D’un côté, un réalisateur expérimenté qui a déjà signé des mastodontes du box-office, des films à gros budget où les stars se bousculent. De l’autre, un scénariste qui, il y a quelques années encore, n’avait jamais touché une caméra de sa vie et qui avoue sans détour être passé du cinéma d’auteur pur et dur à l’envie viscérale de faire rire les gens. Sur le papier, ça sent le clash. En vrai ? C’est la recette magique.
Ils partagent une obsession commune : le rythme. Pas celui des montres suisses, non. Celui qui fait que vous n’avez pas le temps de checker votre téléphone entre deux éclats de rire. « Du rythme, du rythme, encore du rythme », répètent-ils comme un mantra. Et croyez-moi, quand on voit le résultat, on comprend pourquoi.
Le vétéran et le nouveau venu : complémentarité parfaite
Le plus âgé des deux a derrière lui une filmographie qui pèse lourd : des comédies qui ont rempli les salles, des aventures familiales, des films à concept qui ont marqué toute une génération. Il connaît la mécanique des gros succès, les pièges à éviter, la façon de faire briller un casting cinq étoiles.
Le plus jeune, lui, arrive avec une fraîcheur dingue. Il a grandi dans les salles obscures un peu intello, biberonné aux critiques pointues, avant de se rendre compte que ce qui le faisait vibrer, c’était finalement d’écrire des vannes qui tuent. Des années à bosser dans l’ombre pour des projets qui ne voyaient jamais le jour, puis ce déclic : Chasse Gardée, son premier bébé tourné. Et quel bébé.
« J’ai commencé dans un cinéma très sérieux, presque austère. Et un jour je me suis dit : mais en fait, ce que j’adore, c’est faire marrer les gens. Point. »
Cette phrase résume tout. Il y a quelque chose de libérateur dans cette franchise assumée de la comédie populaire. Pas de prétention, juste l’envie de faire passer un bon moment. Et quand on mélange ça à l’expérience de l’autre, on obtient un cocktail explosif.
Le premier film : personne n’avait parié un kopeck dessus
Retour en arrière. Décembre 2023. Les pronostics sont tièdes. Une comédie française de plus sur le choc des cultures ? On a déjà vu ça cent fois. Sauf que là, quelque chose claque. Les personnages sont justes, les situations complètement absurdes mais crédibles, et surtout, ça parle à tout le monde. Le citadin qui rêve de campagne, le rural qui voit débarquer les parisiens avec leurs vélos électriques et leurs tisanes bio… On rit jaune, on rit fort, on rit ensemble.
Résultat ? Deux millions d’entrées. Un score que peu de films français atteignent ces dernières années. Les réseaux sociaux s’enflamment, les répliques deviennent cultes, les familles se passent le mot. Le genre de succès qu’on n’explique pas vraiment, qu’on vit, c’est tout.
Et la suite ? Ils ont mis la dose, clairement
Quand on fait une suite après un tel carton, il y a deux écoles : ceux qui se reposent sur leurs lauriers et ceux qui décident d’appuyer encore plus fort sur l’accélérateur. Devinez dans quelle case ils se sont mis ?
Le scénario pousse tous les curseurs plus loin. Les gags sont plus nombreux, plus rythmés, plus inattendus. Les personnages qu’on adorait reviennent avec de nouvelles facettes, encore plus extrêmes, encore plus attachants. Et surtout, l’énergie est décuplée. On sent que l’équipe s’est lâchée, qu’ils ont pris confiance, qu’ils se sont dit : « Ok, les gens ont aimé ? On va leur en donner deux fois plus. »
- Des scènes d’action-comédie complètement folles (oui, vous avez bien lu)
- Un sens du timing comique affûté au millimètre
- Des dialogues qui claquent dès la première lecture
- Une galerie de seconds rôles tous plus barrés les uns que les autres
Et le plus impressionnant ? Tout ça reste incroyablement fluide. Pas de ventre mou, pas de temps mort. On entre dans le film et on en ressort lessivé… de rire.
Le secret de fabrication : « On voulait que ça bombarde »
Ils le disent sans filtre : l’objectif était clair dès le départ. Pas question de faire une suite timide pour capitaliser gentiment. Non. Ils voulaient que ça explose à nouveau. Et pour ça, ils ont bossé comme des fous.
Réécriture constante du scénario pour que chaque scène soit plus forte que la précédente. Tests auprès d’amis, de familles, de gens lambdas dans la rue parfois. Repérages interminables pour trouver le village parfait, les décors qui claquent. Et sur le tournage ? Une ambiance de dingue, paraît-il. Entre deux prises, tout le monde riait déjà comme des baleines.
« On a tourné en hiver, dans le froid, parfois dans la boue jusqu’aux chevilles. Mais franchement, on s’en foutait. L’énergie était tellement bonne que même à 3h du matin, on rigolait encore. »
Ce genre d’anecdote, ça ne s’invente pas. Et ça se ressent à l’écran. Un film vivant, chaleureux, généreux. Exactement ce dont on a besoin en cette fin d’année.
Pourquoi ce genre de comédie marche encore (et toujours) en France
On pourrait se dire que le clash ville/campagne, c’est du réchauffé. Et pourtant. Il y a un truc profondément français là-dedans. Cette capacité à se moquer gentiment de nos propres clichés, à pointer du doigt nos petites manies avec tendresse plutôt qu’avec méchanceté.
Les chasseurs un peu bourrus mais au cœur immense. Les néo-ruraux qui veulent sauver les abeilles tout en commandant leur quinoa sur internet. On connaît tous quelqu’un comme ça. Et c’est ça qui fait mouche : la reconnaissance immédiate. On rit de nous-mêmes, en somme.
Ajoutez à ça un casting qui fonctionne à merveille – des têtes connues qui s’amusent visiblement comme des gosses – et vous avez la formule gagnante. Pas besoin d’effets spéciaux à 100 millions, juste de bons acteurs, un bon texte, et cette envie sincère de faire plaisir au public.
Ce qu’il faut retenir avant d’aller voir Chasse Gardée 2
Si vous avez aimé le premier, vous allez adorer la suite. Si vous ne l’avez pas vu… courez rattraper ça avant mercredi, vous ne le regretterez pas.
On a là une comédie qui assume totalement ce qu’elle est : populaire, généreuse, décomplexée. Dans un paysage ciné parfois un peu trop sérieux ou trop cynique, ça fait un bien fou. Et quelque part, c’est aussi une petite victoire : oui, le public français a encore envie de rire au cinéma. Ensemble. En famille ou entre potes.
Alors oui, Chasse Gardée 2 va probablement cartonner. Parce qu’il arrive au bon moment. Parce qu’il est bien fait. Et surtout, parce qu’il nous rappelle une chose essentielle : parfois, le meilleur remède contre la grisaille, c’est une bonne tranche de rigolade.
Personnellement, j’ai déjà ma place pour mercredi soir. Et vous ?
Ps : si jamais vous croisez les deux réalisateurs dans une salle, demandez-leur leur secret pour écrire des dialogues aussi percutants. Ils vous répondront probablement : « On pense à ce qu’on aimerait entendre nous-mêmes en tant que spectateurs. » Simple. Efficace. Gagnant.
