Vous est-il déjà arrivé de toucher le fond et de remonter plus fort que jamais ?
Dans le monde impitoyable des courses d’obstacle, où une chute peut vous envoyer six mois à l’hôpital, certains jockeys semblent dotés d’une résilience presque surnaturelle. Clément Lefebvre, 29 ans, fait partie de ceux-là. Et franchement, quand on regarde son parcours 2025, on se dit que le bonhomme a une sacrée dose de mental.
Un début d’année cauchemardesque qui aurait pu tout briser
Février 2025. Une banale réunion d’hiver, une réception un peu trop brutale, et voilà l’épaule luxée. Trois mois d’arrêt forcé. À ce moment-là, la Cravache d’or en titre (il l’avait décrochée en 2024) voit tous ses rêves s’envoler. Objectif minimal : être prêt pour le week-end du Grand Steeple-Chase de Paris, le Graal absolu de l’obstacle.
Autant dire que les bookmakers ne misaient plus un euro sur lui pour le classement final de la Cravache d’or. Pourtant, Clément n’a jamais lâché. Rééducation intensive, travail en piscine, renforcement musculaire à n’en plus finir. Il le jockey confiait récemment :
« Je reviens de tellement loin que je n’en fais pas une obsession. Je suis surtout content de mon année, car j’ai été absent trois mois. »
Cette phrase résume tout. Pas de plainte, pas de victimisation. Juste une envie folle de remonter en selle.
Le miracle du Grand Steeple-Chase de Paris
Mai 2025, Auteuil. Bertrand Lestrade, titulaire habituel de Diamond Carl, déclare forfait à la dernière minute. L’entraîneur se tourne alors vers Clément Lefebvre, qui n’avait plus couru un Groupe I depuis des mois. Vous imaginez la pression ?
Et là, contre toute attente, il gagne. Pas simplement une victoire : une démonstration. Diamond Carl vole littéralement au-dessus des obstacles, et Clément soulève le trophée sous les yeux médusés du public. Ce jour-là, il entre un peu plus dans la légende de l’obstacle français.
J’ai revu la course dix fois. À chaque fois, la même chair de poule quand il attaque le dernier tournant avec trois longueurs d’avance. Magistral.
Quatrième à la Cravache d’or : le bronze encore possible
À l’heure où j’écris ces lignes, début décembre 2025, Clément pointe à la quatrième place du classement des jockeys d’obstacle. Le podium est encore tout à fait jouable, surtout avec le meeting d’hiver qui s’annonce intense.
Il le dit lui-même :
« Tout va très vite dans notre métier, donc il faut éviter de faire des plans sur la comète. »
Clément Lefebvre
Une philosophie qui lui va bien. Pas d’euphorie excessive, pas de déprime quand ça va mal. Juste du travail et de la passion.
Lundi 8 décembre à Cagnes-sur-Mer : Apaniiwa, la joker
Direction la Côte d’Azur pour le Quinté du jour. Clément sera associé à Apaniiwa, une jument en pleine progression qui découvre les gros handicaps avec des ambitions légitimes. Sur le papier, elle a une première chance.
Le profil de la piste de Cagnes-sur-Mer, plutôt roulant, devrait parfaitement convenir à cette fille de No Risk At All. Si Clément retrouve sa vista habituelle dans les parcours, attention au coup de canon.
- Apaniiwa reste sur deux accessits probants
- Elle descend de classe par rapport à ses dernières sorties
- Clément Lefebvre la connaît parfaitement (déjà victorieux avec elle)
- Numéro intéressant dans les stalles
Bref, tous les feux sont au vert. Perso, je la vois très bien dans les trois premiers. Et qui sait, peut-être même sur la plus haute marche ?
Pourquoi Clément Lefebvre nous fait vibrer
Ce qui rend Clément si attachant, c’est cette capacité à transformer les galères en carburant. On a tous connu des périodes où tout semble s’écrouler. Lui, il a choisi de se relever, encore et encore.
Dans un sport où l’espérance de vie d’une carrière au top tourne autour de 10-12 ans, chaque saison compte double. À 29 ans, il est déjà considéré comme un vieux briscard par les plus jeunes. Et pourtant, il court comme un junior affamé.
Son style ? Fluide, toujours à l’économie, jamais dans la brutalité. Il « parle » à ses chevaux, les comprend. C’est rare. Regardez ses fins de course : il finit souvent en roue libre, avec de la marge. Ça, c’est la marque des grands.
Et demain ?
S’il continue sur cette lancée, 2026 pourrait être l’année de la confirmation définitive. Une deuxième Cravache d’or consécutive ? Pourquoi pas. En tout cas, il a déjà prouvé qu’il fallait compter sur lui dans les très gros rendez-vous.
Et nous, simples turfistes ou passionnés, on prend un plaisir fou à le suivre. Parce qu’au-delà des statistiques, Clément Lefebvre incarne ce qu’on aime dans ce sport : du courage, de l’abnégation, et cette petite étincelle qui transforme un bon jockey en légende vivante.
Alors lundi à Cagnes, croisons les doigts pour que la magie opère encore. Parce que des histoires comme la sienne, on n’en a jamais assez.
Et vous, quel est votre plus beau souvenir avec Clément Lefebvre ? Lâchez-vous en commentaire, j’adore lire vos anecdotes !
