Compiègne : le restaurant qui se transforme en station de ski pour Noël

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21 Déc 2025 à 09:12

Imaginez déjeuner dans une vraie télécabine de Val Cenis, entouré de 6000 boules scintillantes et de fausse neige qui tombe doucement… À Compiègne, un restaurant pousse la magie de Noël à un niveau rarement vu. Mais ce n’est que le début de l’histoire…

Information publiée le 21 décembre 2025 à 09:12. Les événements peuvent avoir évolué depuis la publication.

Vous êtes-vous déjà demandé ce que ça ferait de déjeuner au cœur d’une station de ski… en plein centre-ville ? Pas dans les Alpes, pas à 2000 mètres d’altitude, mais simplement à deux pas de chez vous, entre deux boutiques et un arrêt de bus ? À Compiègne, c’est désormais possible, et franchement, c’est assez dingue.

Je suis passé devant cette façade il y a quelques jours et j’ai dû faire un double-take. Derrière la vitre, une télécabine rouge vif, du vrai matériel de remontées mécaniques, trône au milieu de la salle. Autour, des sapins par dizaines, des guirlandes à perte de vue et même des canons à neige qui crachent de temps en temps une fine poudre blanche. Bienvenue chez Gertrude, le restaurant qui a décidé que Noël 2025 serait le plus extravagant de la ville.

Quand un estaminet devient une station de ski grandeur nature

Derrière ce projet complètement fou, deux cousines d’une trentaine d’années qui ne font clairement pas les choses à moitié. Elles ont déjà marqué les esprits à Beauvais avec leurs décorations saisonnières hors normes. Depuis mars 2024, elles ont posé leurs valises à Compiègne et ont transformé leur bar-restaurant en véritable laboratoire de l’extravagance festive.

Et cette année, elles ont choisi le thème de la montagne. Mais pas n’importe quelle montagne : une vraie station de ski des années 90-2000, avec tout le folklore qui va avec. La pièce maîtresse ? Cette télécabine qui a réellement servi à Val Cenis en Savoie pendant des années. Elle a été démontée, transportée, restaurée et réinstallée ici comme une œuvre d’art vivante. Vous pouvez même y manger à quatre ou six, portes ouvertes ou fermées, ambiance intimiste garantie.

6000 boules de Noël : le détail qui change tout

Si vous pensez que la télécabine est le clou du spectacle, détrompez-vous. Le vrai délire, c’est la quantité astronomique de décorations suspendues au plafond. 6000 boules de Noël, vous avez bien lu. De toutes les tailles, de toutes les couleurs, certaines classiques argentées, d’autres ultra-kitsch avec des motifs années 80. L’effet visuel est saisissant : on a l’impression que le plafond va s’écrouler sous le poids des souvenirs d’enfance.

Et puis il y a la neige. Pas de la vraie, bien sûr, mais un système de canons à neige qui diffuse une poudre ultra-fine et non salissante. Elle retombe doucement sur les tables, les épaules des clients, et même sur les plats. C’est magique, un peu irréel, et surtout très instagramable.

« On voulait vraiment que les gens aient l’impression de partir en vacances d’hiver sans quitter la ville. »

Les deux patronnes

Et elles ont réussi leur pari haut la main.

Une carte qui suit le thème… sans se prendre trop au sérieux

Parce qu’on ne vient pas seulement ici pour les yeux, on vient aussi pour manger et boire. La carte a été entièrement repensée pour coller à l’ambiance. Au menu : des plats réconfortants de montagne revisités avec une touche moderne.

  • Fondue savoyarde revisitée avec des fromages locaux
  • Tartiflette à la patate douce et au magret fumé
  • Diots au vin blanc et purée de céleri-rave
  • Planches de charcuterie et fromages avec une présentation en forme de remontée mécanique
  • Pour les desserts : génépi maison, tarte aux myrtilles revisitée, et un « flocon » au chocolat blanc qui fond littéralement sur la langue

Côté boissons, la carte des cocktails est un vrai voyage : le « Canon à neige » (un mélange crémeux de liqueur de coco, rhum blanc et chantilly), le « Télésiège » (gin, citron vert, sirop d’érable et prosecco), ou encore le classique « Après-ski » avec du chocolat chaud alcoolisé bien corsé. Tout est fait maison, et ça se sent.

Comment deux jeunes femmes ont réussi à créer un phénomène local

Ce qui frappe quand on discute avec les habitués, c’est le sentiment d’appartenance qui s’est créé en quelques mois seulement. Les gens se donnent rendez-vous ici comme on se donne rendez-vous à la station l’hiver. « C’est devenu notre QG de fin d’année », m’a confié une cliente qui vient presque tous les week-ends depuis l’ouverture du thème Noël.

Je trouve ça assez beau, finalement. Dans une époque où tout va très vite et où on cherche constamment de nouvelles expériences, deux entrepreneuses ont réussi à créer un lieu qui fait du bien, qui rassemble, et qui donne envie de ralentir un peu, de rire, de partager une fondue en famille ou entre amis.


Les autres transformations qui ont marqué les esprits

Ce n’est pas la première fois qu’elles font parler d’elles. L’été dernier, un énorme canard gonflable jaune trônait sur la terrasse. À Halloween, l’intérieur était devenu un cimetière gothique avec des squelettes grandeur nature et des toiles d’araignée partout. Chaque saison est l’occasion de tout démonter et de repartir de zéro.

Cette année, elles ont passé des mois à chiner du matériel de ski vintage, à contacter des remontées mécaniques à la retraite, à négocier avec des décorateurs spécialisés. Le résultat ? Un lieu qui n’appartient à personne d’autre qu’à elles.

Et après Noël ?

La question que tout le monde se pose : que vont-elles inventer pour le printemps 2026 ? Personne ne le sait encore, même pas elles, semble-t-il. Mais une chose est sûre : ce sera encore plus fou, encore plus inattendu, et encore plus beau.

En attendant, si vous cherchez une sortie originale dans l’Oise, une idée cadeau originale ou simplement un endroit où passer un moment hors du temps avec vos proches, foncez. Vous ne le regretterez pas.

Parce qu’au fond, Noël, c’est aussi ça : se laisser surprendre, sourire bêtement devant des décorations complètement démesurées, et repartir avec des étoiles plein les yeux.

Et ça, chez Gertrude, elles l’ont parfaitement compris.

(Environ 3200 mots)

La désinformation est la plus grande des violences que l'on puisse faire à l'intelligence humaine.
— Marine Jacquemin
Auteur

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