Imaginez un peu : vous venez d’accueillir votre bébé, les nuits sont courtes, les journées intenses, et pourtant vous savez que vous allez pouvoir rester plus longtemps auprès de lui sans tout sacrifier sur le plan professionnel. Ce n’est plus un rêve lointain. Dès le 1er janvier 2026, un tout nouveau droit voit le jour en France : le congé de naissance. Et franchement, ça fait du bien de voir enfin une mesure familiale aussi concrète passer le cap du Parlement.
Je me souviens encore des débats interminables sur la natalité qui baisse, des discours alarmistes, et puis… plus grand-chose. Là, pour une fois, on passe aux actes. Et pas à moitié.
Un congé vraiment supplémentaire qui change la donne
Ce qu’il faut bien comprendre dès le départ, c’est que ce congé de naissance ne remplace rien. Il s’ajoute purement et simplement au congé maternité et au congé paternité que vous connaissez déjà. Autrement dit, les parents vont disposer d’un temps supplémentaire pour s’occuper de leur enfant dans les premiers mois, ces moments tellement précieux où tout se joue.
Concrètement ? Un ou deux mois au choix, pris dans les toutes premières années de l’enfant. Et la grande nouveauté qui a fait consensus : la possibilité de le fractionner en deux périodes d’un mois. Parce que, soyons honnêtes, tout le monde n’a pas les moyens ou l’envie de s’arrêter deux mois d’un coup.
Pourquoi le fractionnement est une révolution douce
Un mois juste après la naissance, puis un second mois plus tard, quand l’enfant aura six mois ou un an, par exemple. Ça permet au père (ou au second parent) de créer du lien à des moments clés : la sortie de maternité, mais aussi les premiers pas, les premières dents, le début de la crèche… Des instants où, souvent, on regrette de ne pas être là.
« Le fait de pouvoir couper le congé en deux, c’est tout simplement la base pour que les pères le prennent vraiment. Un mois entier en plus du paternité, ça change tout pour tisser quelque chose de fort avec son enfant. »
– Une députée engagée sur les questions d’égalité
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : aujourd’hui, seuls 7 pères sur 10 prennent l’intégralité de leur congé paternité de 28 jours. Avec cette souplesse supplémentaire, on peut raisonnablement espérer que le congé de naissance soit réellement utilisé, surtout par les hommes. Et ça, c’est une petite révolution dans l’équilibre des tâches parentales à la maison.
L’indemnisation : ce qu’on sait déjà
Le gouvernement a déjà donné des indications claires, même si le décret précisera tout ça dans les prochains mois. Premier mois : environ 70 % du salaire net. Second mois : autour de 60 %. Ce n’est pas le jackpot, mais c’est largement supérieur à ce que beaucoup de conventions collectives proposent aujourd’hui pour un congé parental classique.
Petit bémol tout de même : le plafond des indemnités journalières reste le même que pour la maternité ou la maladie. Donc les très hauts salaires seront un peu plus pénalisés. Mais pour la grande majorité des Français, c’est une vraie bouffée d’oxygène.
Janvier 2026 : pourquoi l’Assemblée a dit non à l’attentisme
À l’origine, le texte prévoyait une application en… juillet 2027. Autant dire dans une autre vie politique. Les sénateurs avaient même poussé jusqu’à janvier 2027. Et puis, dans la nuit du 5 au 6 décembre 2025, les députés ont tout balayé : 220 voix contre 2 pour rétablir la date du 1er janvier 2026.
Pourquoi une telle détermination ? Tout simplement parce que des centaines de mails de futurs parents ont inondé les boîtes des parlementaires. Des couples qui attendent un enfant en 2026 et qui refusent d’être les « sacrifiés » de la mise en route technique.
« Tout le monde l’attend dès 2026. On ne peut pas dire aux Français : on fait une belle mesure, mais pas pour vous. »
Le gouvernement, lui, freinait des quatre fers. Arguments techniques, adaptation des systèmes informatiques, risque de bug dans les paiements… Des arguments recevables, bien sûr. Mais quand on sait que la Sécurité sociale a réussi à mettre en place le tiers payant généralisé ou la carte Vitale dématérialisée en un temps record, on se dit que trois ans, c’était peut-être un peu trop prudent.
Et les entreprises dans tout ça ?
Forcément, certains employeurs grincent des dents. Un salarié absent un mois supplémentaire, même indemnisé, ça demande de l’organisation. Mais regardons la réalité en face : les entreprises qui jouent le jeu de la parentalité s’en sortent mieux en fidélisation et en marque employeur.
- Moins d’absentéisme longue durée après le retour
- Des collaborateurs plus sereins et reconnaissants
- Une image moderne qui attire les talents
Et puis, soyons lucides : les PME qui hurlent aujourd’hui sont souvent les mêmes qui refusent déjà les congés paternité ou les aménagements pour garde d’enfant malade. Le congé de naissance va peut-être les obliger à grandir un peu.
Un levier pour la natalité ? Vraiment ?
On nous a beaucoup vendu cette mesure comme une réponse au « réarmement démographique ». Disons-le franchement : un ou deux mois de congé en plus, ça ne va pas inverser la courbe de la natalité comme par magie. Le problème est bien plus profond : coût du logement, prix des études, incertitude économique, épuisement des parents qui travaillent tous les deux…
Mais ce congé est un signal fort. Un signe que l’État comprend enfin que la parentalité, ce n’est pas une parenthèse dans la vie professionnelle, mais une composante à part entière de la vie adulte. Et ça, ça peut changer beaucoup de choses dans la tête des jeunes couples qui hésitent à avoir un deuxième, un troisième enfant.
Ce qui reste à préciser avant janvier 2026
On a les grandes lignes, mais il reste des zones grises que le décret devra éclaircir :
- Le délai exact pour poser le congé (dans les 3 ans ? 4 ans ?)
- Les modalités précises de fractionnement (préavis ? accord employeur ?)
- Le cumul possible avec le congé parental classique
- Le sort des indépendants et fonctionnaires
Mais globalement, on sent que ça va dans le bon sens. Et pour une fois, la France se met au niveau de pays qu’on cite souvent en exemple : Suède, Islande, Allemagne… sans aller jusqu’à leurs 480 jours, mais on avance.
Mon avis perso, après avoir suivi le dossier de près
J’ai deux enfants. Quand ma fille est née, j’ai pris mes 28 jours de paternité et j’ai pleuré en reprenant le travail. Si j’avais pu prendre un mois de plus six mois après, ou un mois à la rentrée de crèche… je signe où ? Ce congé de naissance, il arrive au bon moment pour toute une génération de parents qui veulent être présents sans se ruiner ou mettre leur carrière en péril.
Alors oui, il y aura des ajustements. Oui, certaines entreprises vont râler. Mais quand je vois le vote quasi unanime à l’Assemblée, je me dis qu’on touche à quelque chose d’essentiel : la reconnaissance que la famille, c’est aussi l’affaire de la République.
2026 s’annonce comme une belle année pour les futurs parents. Et quelque part, pour tout le pays.
