Imaginez-vous en tribune, ou plutôt dans une cabine de commentaire, en train de vivre un match où tout bascule contre votre équipe favorite. Vous serrez les dents, vous hurlez intérieurement, et puis, dans un moment de pur désarroi, vous lâchez la même phrase, encore et encore. C’est exactement ce qui est arrivé récemment lors d’un rencontre entre Lens et Nice. Une réplique toute simple, presque banale au départ, qui s’est transformée en phénomène sur les réseaux. Et derrière cette voix, il y a un homme qui incarne à lui seul la passion du football vécu de l’intérieur.
Constantin Djivas, la voix qui fait vibrer l’Allianz Riviera
Depuis plusieurs saisons maintenant, il est impossible de suivre un match de l’OGC Nice sans entendre sa voix. Que ce soit en speaker à l’Allianz Riviera ou derrière le micro pour les diffusions internes du club, Constantin Djivas est devenu une figure incontournable pour les supporters niçois. À tel point que certaines de ses interventions restent gravées dans les mémoires bien plus que les actions sur le terrain elles-mêmes.
Ce qui frappe d’abord, c’est son authenticité. Pas de filtre, pas de distance feinte. Il vit les matchs comme n’importe quel fan dans les gradins, avec les joies immenses et les frustrations profondes. Et en ce moment, avec la période compliquée que traverse le club, cette proximité émotionnelle prend tout son sens.
La réplique qui a tout changé
Tout a commencé lors de ce fameux Lens-Nice. Le score est déjà ouvert, et voilà que le même schéma se répète : un centre précis du latéral lensois, une tête imparable de l’attaquant adverse. Une, deux, trois fois… À chaque fois, la même description, prononcée avec une intonation qui passe du constat neutre au désespoir absolu. « Centre de Matthieu Udol, tête d’Odsonne Édouard ! »
Ce qui aurait pu rester une simple description technique s’est mué en meme instantané. Les réseaux s’en sont emparés, les joueurs eux-mêmes ont relayé la séquence. Pourquoi un tel succès ? Parce que cette répétition traduit parfaitement le sentiment d’impuissance des supporters. On sent presque la résignation, mais jamais la méchanceté. Juste une immense déception, exprimée avec une sincérité désarmante.
Même dans une période comme ça, le club me dit de continuer à être libre. De continuer à être moi-même, comme je le fais quand je suis au stade ou au café avec les copains. Franchement, c’est génial.
– Constantin Djivas
Cette liberté totale accordée par le club est rare dans le monde du commentaire sportif. La plupart du temps, on attend une certaine retenue, une neutralité de façade. Lui, il a carte blanche pour exprimer ce qu’il ressent vraiment. Et ça change tout.
Des moments de craquage qui marquent les esprits
Ce n’est pas la première fois que ses réactions font le tour du web. Rappelez-vous ce match en Ligue Europa contre Porto. À peine le coup d’envoi donné, le ballon est déjà au fond des filets niçois. Sa réaction ? Une série de « Mais c’est pas vrai ! » lancés avec une incrédulité totale. On entend presque les supporters hocher la tête en chœur devant leur écran.
Ou encore ce comeback improbable contre Lyon il y a quelques années. Menés 2-0, les Niçois arrachent la victoire dans les arrêts de jeu grâce à un gamin du centre de formation. L’explosion de joie au micro est communicative, authentique. C’est ce mélange d’émotions brutes qui rend ses commentaires si particuliers.
Ce que j’aime particulièrement, c’est qu’il ne tombe jamais dans la critique facile. Même dans les moments les plus durs, il reste bienveillant. Pas de noms jetés en pâture, pas de colère destructrice. Juste une passion qui déborde, parfois jusqu’à l’excès, mais toujours avec le cœur.
Un parcours atypique avant le micro
Avant de devenir cette voix emblématique, Constantin Djivas a lui-même foulé les pelouses. Pas au plus haut niveau, certes, mais il connaît la réalité du métier de footballeur. À tout juste vingt ans, il tente l’aventure en Suisse, dans des clubs modestes près de Genève, puis en deuxième division avec le Stade Nyonnais.
Deux saisons plus tard, il raccroche les crampons. Pas par manque de talent forcément, mais parce que la carrière professionnelle est un chemin semé d’embûches. Cette expérience courte mais intense lui donne aujourd’hui une empathie rare envers les joueurs. Il sait ce que c’est d’être sur le terrain, de rater une occasion, de vivre la pression.
- Il se reconvertit d’abord dans le journalisme sportif
- Il rejoint ensuite les médias du club qu’il supporte depuis toujours
- Progressivement, il passe de l’écrit à la prise de parole en direct
- Aujourd’hui, il cumule les rôles de speaker et de commentateur
C’est cette trajectoire qui explique probablement sa proximité avec le public. Il n’est pas un commentateur parachuté, il est un supporter qui a eu la chance de vivre son rêve.
Une approche pédagogique originale
Ce qui est moins connu, c’est son passage dans l’enseignement. Il y a quelque temps, il a dispensé des cours de commentaire sportif dans une école de journalisme niçoise. Et là encore, il a surpris tout le monde par ses méthodes peu conventionnelles.
Plutôt que de faire commenter des matchs classiques, il organisait des parties de jeux de société ou même des sessions sur console. L’idée ? Apprendre à rendre vivante n’importe quelle situation, à trouver le bon ton, à captiver l’auditeur même quand l’action est minimaliste.
Un de ses anciens élèves se souvient encore de ces évaluations hors normes : commenter une partie d’UNO ou une course de karting virtuel. Ça peut paraître farfelu, mais ça force à développer une vraie créativité narrative. Et quand on écoute ses commentaires aujourd’hui, on comprend que cette approche porte ses fruits.
La culture au service de la passion
Autre facette intéressante : il aime glisser des références culturelles dans ses commentaires. Pas pour faire savant, mais parce que ça lui vient naturellement. Un jour, un joueur marque le jour de son anniversaire, et voilà une citation de Georges Brassens qui surgit au micro.
Il prépare un petit carnet avant chaque match, avec des phrases de livres ou des paroles de chansons qui pourraient coller à l’actualité du moment. C’est discret, jamais forcé, mais ça ajoute une touche poétique à ses interventions.
Dans un monde du foot parfois trop formaté, ces petites touches personnelles font la différence. Elles rappellent que derrière le spectacle sportif, il y a des hommes avec leurs références, leurs émotions, leur histoire.
Supporter dans l’âme, même dans la tempête
Aujourd’hui, l’OGC Nice traverse une crise sans précédent. Une série de défaites qui met les nerfs de tout le monde à rude épreuve. Pourtant, lui refuse catégoriquement le rôle de victime. Quand on lui parle de courage, il balaie l’idée d’un revers de main.
Pour lui, commenter son club de cœur, même dans les moments les plus sombres, reste un privilège immense. Il reçoit des messages de soutien, des encouragements, mais il n’en revient pas : « Courage pour quoi ? C’est le métier de mes rêves ! »
Cette positivité, cette fidélité indéfectible, c’est peut-être ce qui touche le plus les supporters. Dans une époque où tout va vite, où les critiques fusent à la moindre contre-performance, entendre une voix qui reste attachée malgré tout, ça fait du bien.
Je parle avec mon cœur. Et en partant toujours d’un bon sentiment. Je ne suis jamais dans la colère, dans le clash.
– Constantin Djivas
C’est cette philosophie qui guide chacune de ses interventions. Pas de recherche de buzz délibérée, juste une envie de partager ce qu’il ressent vraiment.
Pourquoi il nous touche autant
À mon avis, ce qui rend Constantin Djivas si particulier, c’est qu’il représente ce que beaucoup de supporters aimeraient être : libres de dire ce qu’ils pensent, tout en restant respectueux. Il est le lien entre la tribune et le terrain, entre la passion populaire et le commentaire professionnel.
Dans un football de plus en plus aseptisé, ses craquages nous rappellent pourquoi on aime ce sport. Parce qu’il y a des émotions, des surprises, des moments de pure folie. Et parfois, une simple phrase répétée en boucle suffit à résumer tout ça.
Alors la prochaine fois que vous écouterez un match de Nice, prêtez attention à cette voix. Elle raconte bien plus qu’un score : elle raconte une histoire d’amour avec un club, avec un maillot, avec un stade. Et dans les bons comme dans les mauvais moments, elle reste fidèle.
Parce qu’au fond, c’est ça le football. Pas seulement les victoires ou les stars internationales. Mais aussi ces voix qui nous accompagnent, qui nous font rire, pleurer, espérer. Constantin Djivas en fait partie, et franchement, on espère l’entendre encore longtemps.
Et vous, quel est votre moment préféré de ses commentaires ? Celui qui vous a fait sourire malgré la défaite, ou celui qui vous a donné des frissons de joie ? Le foot, c’est aussi ça : des souvenirs partagés autour d’une voix qui nous ressemble.
