Et si un seul vote pouvait changer l’avenir d’une nation ? En Corée du Sud, ce 3 juin 2025, des millions d’électeurs se préparent à écrire une nouvelle page de l’histoire, après des mois de tumulte politique. La destitution du président Yoon Suk Yeol, suite à sa tentative audacieuse – et désastreuse – d’imposer la loi martiale, a plongé le pays dans une crise sans précédent. Aujourd’hui, les regards se tournent vers deux hommes : Lee Jae-myung, favori du centre-gauche, et Kim Moon-soo, le conservateur déterminé à défendre les couleurs du Parti du Pouvoir du Peuple. Alors, à quoi ressemble cette dernière ligne droite avant le scrutin ? Plongeons dans les coulisses d’une élection qui promet de redéfinir la Corée du Sud.
Un scrutin sous haute tension
À la veille de cette élection anticipée, l’atmosphère est électrique. Les rues de Séoul vibrent au rythme des derniers meetings, des slogans scandés et des pancartes brandies. Les Sud-Coréens, encore marqués par six mois de chaos, espèrent que ce vote mettra fin à une période d’instabilité marquée par des manifestations monstres et des rebondissements judiciaires. Mais ce scrutin, c’est bien plus qu’une simple formalité électorale : c’est un combat pour l’âme de la nation, dans un pays profondément divisé.
Le contexte est inédit. La tentative de Yoon Suk Yeol d’instaurer la loi martiale, en décembre 2024, a secoué la démocratie sud-coréenne. Cette décision, perçue comme une dérive autoritaire, a déclenché une vague de protestations et une mobilisation parlementaire spectaculaire. Résultat ? Une destitution express et une succession de présidents intérimaires, plongeant le pays dans une incertitude politique rare. Ce 3 juin, les électeurs ont l’opportunité de tourner la page. Mais qui mènera cette transition ?
Lee Jae-myung : le favori sous les projecteurs
Dans ce duel à un tour, un nom domine les sondages : Lee Jae-myung. Battu de justesse en 2022 par Yoon Suk Yeol, ce ténor du Parti démocrate semble avoir le vent en poupe. Avec 49 % des intentions de vote selon les derniers sondages, il incarne pour beaucoup l’espoir d’un renouveau. Mais ne vous y trompez pas : son parcours jusqu’à ce scrutin n’a rien d’un long fleuve tranquille.
Ancien gouverneur de la province de Gyeonggi, Lee a passé sa dernière journée de campagne à sillonner son fief, avant un grand final à Yeouido, le quartier emblématique de Séoul où la révolution de la lumière – comme l’appelle son parti – a vu le jour. Ce terme, poétique et chargé de symbolisme, fait référence à l’épisode dramatique du 3 décembre 2024, lorsque Lee et près de 200 députés ont bravé un Parlement cerné par l’armée pour exiger l’abrogation de la loi martiale. Ce moment, gravé dans les mémoires, a renforcé son image de leader résilient.
Depuis Yeouido, nous rêvons d’une Corée unie, prospère, et débarrassée des conflits internes.
– Porte-parole du Parti démocrate
Mais Lee Jae-myung n’est pas seulement un héros pour ses partisans. Sa campagne, axée sur la réconciliation nationale et le redressement économique, séduit une large frange de l’électorat. Pourtant, il n’échappe pas aux critiques. Une récente controverse a jeté une ombre sur sa campagne : son parti a été accusé d’avoir inventé un soutien de la part de Jim Rogers, un investisseur renommé. Ce dernier a démenti, affirmant n’avoir jamais pris position. Un faux pas qui, selon certains, pourrait fragiliser sa crédibilité. Mais est-ce suffisant pour renverser la vapeur ?
Kim Moon-soo : le pari conservateur
Face à Lee, Kim Moon-soo porte les espoirs du Parti du Pouvoir du Peuple (PPP), orphelin de Yoon Suk Yeol. Avec 35 % des intentions de vote, il est loin d’être hors course, même si la pente semble raide. Sa dernière journée de campagne l’a conduit de l’île pittoresque de Jeju au quartier branché de Gangnam, à Séoul, où il a tenté de galvaniser ses troupes.
Kim mise sur un discours de fermeté, promettant de restaurer la stabilité et de défendre les valeurs conservatrices. Mais il doit composer avec l’héritage encombrant de Yoon, dont la destitution a terni l’image du PPP. Pour beaucoup d’électeurs, Kim représente une continuité, mais pas forcément dans le bon sens du terme. J’ai l’impression, en observant les dynamiques récentes, que son défi principal est de convaincre les indécis qu’il peut incarner un renouveau, malgré son ancrage dans un parti fragilisé.
Une polarisation à son paroxysme
Si cette élection fascine, c’est parce qu’elle met en lumière une Corée du Sud profondément polarisée. D’un côté, les partisans de Lee Jae-myung rêvent d’une société plus égalitaire, portée par des réformes sociales et économiques. De l’autre, les soutiens de Kim Moon-soo défendent une vision plus traditionnelle, axée sur la sécurité et la continuité. Cette fracture, qui traverse le pays depuis des années, s’est accentuée avec la crise récente.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les 44,3 millions d’électeurs inscrits, plus de 15 millions ont déjà voté par anticipation, un record qui témoigne de l’enjeu perçu par la population. Mais au-delà des chiffres, c’est l’émotion qui domine. Les manifestations de décembre 2024, où des citoyens ordinaires ont rejoint les élus pour défier la loi martiale, ont laissé une marque indélébile. Ce scrutin, c’est aussi leur victoire, celle d’un peuple qui refuse de plier.
Les enjeux d’un scrutin décisif
Alors, à quoi ressemble l’avenir de la Corée du Sud ? Le vainqueur, qui prendra ses fonctions dès le 4 juin pour un mandat unique de cinq ans, aura une lourde tâche. Voici les défis majeurs qui l’attendent :
- Réconcilier une nation divisée : apaiser les tensions entre progressistes et conservateurs sera crucial.
- Restaurer la confiance : après la crise de la loi martiale, les institutions doivent regagner la foi des citoyens.
- Relancer l’économie : la Corée du Sud, géant économique, doit maintenir sa compétitivité mondiale.
Pour les experts, Lee Jae-myung part avec une longueur d’avance. Une professeure de sciences politiques interrogée récemment souligne :
Lee Jae-myung a su capitaliser sur la colère populaire tout en proposant une vision d’avenir. Sa constance dans les sondages montre qu’il a convaincu.
– Experte en sciences politiques
Pourtant, rien n’est joué. Les dernières heures de campagne pourraient réserver des surprises, et la controverse autour du prétendu soutien de Jim Rogers pourrait peser sur l’élan de Lee. Quant à Kim, il mise sur une mobilisation massive de l’électorat conservateur pour créer l’exploit.
Un regard vers l’avenir
Ce scrutin, c’est bien plus qu’une élection. C’est une opportunité pour la Corée du Sud de se réinventer, de panser ses plaies et de regarder vers l’avenir. En tant que rédacteur, je ne peux m’empêcher de penser que ce moment charnière pourrait redéfinir la place du pays sur l’échiquier mondial. La Corée, avec son dynamisme économique et culturel, a tout pour briller. Mais pour cela, il faudra un leader capable de rassembler.
Alors, qui de Lee Jae-myung ou Kim Moon-soo s’imposera ? Les bureaux de vote fermeront bientôt, et la réponse ne tardera pas. Une chose est sûre : les Sud-Coréens, par leur mobilisation massive, ont déjà prouvé qu’ils sont les vrais architectes de leur avenir.
| Candidat | Parti | Intentions de vote |
| Lee Jae-myung | Parti démocrate | 49 % |
| Kim Moon-soo | Parti du Pouvoir du Peuple | 35 % |
Demain, la Corée du Sud choisira son chemin. Et vous, que pensez-vous de ce tournant historique ?
