Imaginez un instant : une île tropicale, des plages dorées, une histoire riche… et un scandale politique qui fait trembler les fondations du pouvoir. Au Sri Lanka, la justice vient de frapper fort. Deux anciens ministres, figures de l’ère Rajapaksa, ont été condamnés à des peines de prison spectaculaires pour corruption. Ce verdict, rendu par la Cour suprême, n’est pas seulement une affaire judiciaire : il révèle les dessous d’une gouvernance marquée par des abus de pouvoir. Alors, que s’est-il passé, et pourquoi cette affaire fascine-t-elle autant ? Plongeons dans les détails.
Un Coup de Tonnerre Judiciaire au Sri Lanka
La nouvelle a secoué l’île : deux ex-ministres, Anil Fernando (ancien ministre du Commerce) et Mahindananda Aluthgamage (ex-ministre des Sports), viennent d’écoper de sentences lourdes. Le premier a été condamné à 25 ans de prison, le second à 20 ans. Leur crime ? Avoir détourné 53 millions de roupies (environ 157 000 euros) de fonds publics pour une opération aussi audacieuse que scandaleuse : offrir des jeux de société en échange de votes lors de l’élection présidentielle de 2015. Oui, vous avez bien lu : des plateaux de carrom (le billard indien) et des jeux de dames pour acheter des soutiens politiques.
Cette affaire, qui pourrait presque prêter à sourire tant elle semble rocambolesque, met en lumière une réalité bien plus sombre. Les deux hommes ont été reconnus coupables d’avoir manipulé des fonds publics pour influencer le scrutin en faveur de Mahinda Rajapaksa, figure centrale de la politique sri-lankaise. En plus de leurs peines de prison, ils devront payer une amende de 1 700 euros chacun. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg.
L’Ombre des Rajapaksa Plane Toujours
Pour comprendre l’ampleur de ce scandale, il faut remonter le fil de l’histoire politique du Sri Lanka. Les frères Rajapaksa, Mahinda (président de 2005 à 2015) et Gotabaya (président de 2019 à 2022), ont dominé la scène politique de l’île pendant près de deux décennies. Leur règne, marqué par une gestion autoritaire, a souvent été entaché d’accusations de corruption et de népotisme. Cette condamnation récente n’est pas un événement isolé : elle s’inscrit dans une série de révélations sur les pratiques douteuses de leur entourage.
La justice sri-lankaise semble enfin déterminée à faire la lumière sur les abus du passé, mais le chemin est encore long.
– Observateur politique local
Ce qui rend ce verdict particulièrement significatif, c’est son timing. Les poursuites contre Fernando et Aluthgamage ont débuté il y a six ans, à une époque où les Rajapaksa avaient temporairement perdu le pouvoir. Mais c’est l’arrivée d’un nouveau gouvernement, à l’automne dernier, qui a donné un coup d’accélérateur à cette affaire. Une question se pose alors : ce jugement marque-t-il un tournant dans la lutte contre la corruption au Sri Lanka, ou n’est-ce qu’une goutte d’eau dans un océan de pratiques opaques ?
Des Jeux de Société au Cœur du Scandale
Revenons sur les faits : en 2015, alors que Mahinda Rajapaksa briguait un nouveau mandat présidentiel, ses proches auraient orchestré une opération pour s’assurer des voix. Leur méthode ? Distribuer 14 000 plateaux de carrom et 11 000 jeux de dames à des électeurs, un geste qui, sous des airs anodins, cachait une tentative de corruption électorale. Ces jeux, financés par des fonds publics, étaient en réalité une monnaie d’échange pour acheter des soutiens.
Ce stratagème peut sembler presque comique, mais il révèle une vérité troublante : dans certains contextes, même les objets du quotidien peuvent devenir des outils de manipulation politique. D’après mon expérience, ce genre d’histoire rappelle combien la corruption peut prendre des formes insidieuses, loin des clichés de mallettes remplies de billets. Et vous, qu’en pensez-vous ? Peut-on vraiment acheter une élection avec des jeux de société ?
- Montant détourné : 53 millions de roupies (157 000 euros).
- Peines prononcées : 25 ans pour Fernando, 20 ans pour Aluthgamage.
- Amende : 1 700 euros par personne.
- Objectif : Influencer l’élection de 2015 en faveur de Mahinda Rajapaksa.
Mahindananda Aluthgamage : Un Passé Controversé
Si Anil Fernando est une figure moins connue, Mahindananda Aluthgamage, lui, n’en est pas à son premier scandale. Cet ancien ministre des Sports, en poste de 2010 à 2015, traîne derrière lui une réputation sulfureuse. Outre cette affaire de corruption, il fait l’objet d’une autre enquête pour un détournement bien plus massif : 5,32 millions d’euros versés à un fournisseur chinois pour une livraison d’engrais… qui n’a jamais eu lieu. Ce scandale, datant de 2022, illustre une fois encore les dérives financières sous l’ère Rajapaksa.
Mais ce n’est pas tout. Aluthgamage s’est aussi fait remarquer en 2020 en accusant l’équipe nationale de cricket sri-lankaise d’avoir volontairement perdu la finale de la Coupe du monde 2011 contre l’Inde. Selon lui, certains acteurs – qu’il n’a jamais nommés – auraient été payés pour truquer le match. Ces allégations, explosives, ont provoqué un tollé. Une enquête a été ouverte, mais sans preuves concrètes, elle n’a abouti à rien.
En 2011, nous étions censés gagner, mais le match a été vendu. Je peux en parler maintenant.
– Mahindananda Aluthgamage, 2020
Ces accusations, bien que non prouvées, ont jeté une ombre sur le cricket sri-lankais, sport roi dans le pays. Les joueurs, tant indiens que sri-lankais, ont fermement démenti. Pourtant, cette sortie d’Aluthgamage pose une question : cherchait-il à détourner l’attention de ses propres ennuis judiciaires ? Ou y avait-il un fond de vérité dans ses propos ? Le mystère reste entier.
Une Justice en Mouvement : Vers un Renouveau ?
Ce verdict n’est pas seulement une condamnation de deux individus : il envoie un message fort. Depuis l’arrivée d’un nouveau gouvernement, la justice sri-lankaise semble vouloir faire le ménage dans les affaires de corruption héritées du passé. Mais soyons réalistes : dans un pays où les élites politiques ont longtemps opéré en toute impunité, un tel changement ne se fait pas du jour au lendemain.
Ce qui m’interpelle, c’est la lenteur initiale de cette affaire. Six ans pour aboutir à un verdict, c’est long. Cela dit, le fait que la Cour suprême ait tranché avec des peines aussi lourdes montre une volonté de marquer les esprits. Reste à savoir si d’autres figures de l’ancien régime seront bientôt dans le viseur.
| Affaire | Détails | Statut |
| Corruption électorale 2015 | Détournement de 53M de roupies | Condamnation prononcée |
| Engrais non livrés 2022 | 5,32M d’euros versés à un fournisseur | Enquête en cours |
| Cricket 2011 | Accusations de match truqué | Enquête classée sans suite |
Le Cricket, Symbole d’une Nation sous Pression
Le cricket, au Sri Lanka, ce n’est pas juste un sport : c’est une passion nationale, un ciment social. Les accusations d’Aluthgamage en 2020 ont donc eu l’effet d’une bombe. Imaginer que la finale de 2011, perdue face à l’Inde au stade Wankhede de Bombay, aurait été truquée, c’est comme toucher à l’âme du pays. Les joueurs ont nié en bloc, et sans preuves, l’affaire a été classée. Mais le mal était fait : la confiance en certaines institutions sportives a été ébranlée.
Ce qui me frappe, c’est comment une simple déclaration peut semer le doute. Le cricket, comme la politique, est un terrain où les rumeurs et les scandales prospèrent. Et dans un pays en proie à des crises économiques et politiques, ces controverses ne font qu’alimenter le sentiment d’injustice.
Et Maintenant, Quel Avenir pour le Sri Lanka ?
Cette affaire, bien que centrée sur deux individus, soulève des questions plus larges. Le Sri Lanka, encore marqué par une crise économique dévastatrice en 2022, cherche à se reconstruire. La condamnation de Fernando et Aluthgamage pourrait être un pas vers une gouvernance plus transparente. Mais il y a un hic : la corruption est un mal profondément enraciné, et les élites savent souvent se protéger.
Ce qui donne de l’espoir, c’est la détermination apparente de la justice à aller de l’avant. D’autres enquêtes, comme celle sur l’affaire des engrais, pourraient révéler de nouveaux scandales. Et si le pays veut vraiment tourner la page, il faudra plus que des condamnations symboliques : une réforme systémique s’impose.
La corruption est comme une termite : elle ronge lentement mais sûrement les fondations d’un pays.
– Analyste politique régional
En attendant, cette affaire reste un feuilleton à suivre. Les condamnations d’aujourd’hui seront-elles un déclic pour un Sri Lanka plus juste, ou juste une parenthèse dans une longue histoire de scandales ? Une chose est sûre : l’île n’a pas fini de nous surprendre.
Et vous, pensez-vous que ces lourdes peines changeront la donne ? Ou est-ce juste un coup d’épée dans l’eau ?
