Vous savez ce qui me fait vibrer chaque année dès que novembre pointe le bout de son nez ? Cette odeur si particulière de la Coupe de France quand elle commence à sentir le sapin pour certains gros et le rêve éveillé pour les petits. Ce week-end, six clubs franciliens jouent leur survie au 8e tour, juste avant que les stars de Ligue 1 ne débarquent. Et franchement, il y a de quoi se régaler.
On parle souvent de « magie de la Coupe », mais là, on est en plein dedans. Deux équipes évoluant très loin des projecteurs vont oser défier des formations de Ligue 2. Et les quatre autres ne sont pas non plus à l’abri d’un énorme coup. Allez, on plonge dans ce week-end qui sent bon le foot populaire.
Le 8e tour, dernière marche avant le grand frisson
Pour ceux qui auraient hiberné depuis septembre : les 32es de finale, c’est là que le PSG, Monaco et compagnie entrent dans la danse. Le tirage aura lieu lundi soir au Parc des Princes, mais avant ça, il faut déjà valider son ticket. Et en Île-de-France, on a encore du monde sur la ligne de départ.
Six clubs, six ambiances, six histoires différentes. Des stades pleins à craquer, des supporters qui vont pousser comme jamais, et surtout cette envie folle de prolonger l’aventure. Parce que oui, passer ce tour, c’est déjà énorme. Mais rêver aux 32es, c’est autre chose.
Torcy – Reims : David contre Goliath à domicile
Commençons par le choc le plus déséquilibré sur le papier. Torcy, solide sixième de son groupe de National 3, reçoit Reims, quatrième de Ligue 2. Oui, vous avez bien lu : un club de cinquième division qui ouvre grand les portes de son stade du Frémoy à un pensionnaire du foot pro.
L’entraîneur Samir Salah ne s’y trompe pas : il sait très bien que la différence de niveau est abyssale. Mais il parle déjà de fête, de représentation du département 77, de la Ligue Paris Île-de-France. Et quelque part, c’est tout ça la Coupe de France. Ce n’est pas que du foot, c’est une vitrine, une fierté locale.
« Ce match apporte beaucoup de joie et d’excitation au club. On connaît les différences de niveau, mais on va tout donner. »
Samir Salah, entraîneur de Torcy
Reims reste sur une dynamique correcte en championnat. Mais on sait tous que la Coupe réserve parfois des scénarios complètement fous. Un terrain gras, un gardien en feu, un but dès la dixième minute… et tout peut basculer. Je ne dis pas que Torcy va gagner, mais je ne serais pas étonné qu’ils leur posent de sérieux problèmes.
Villeneuve-la-Garenne – Le Mans : le Petit Poucet exilé
Et puis il y a eux. Le vrai Petit Poucet de ce week-end francilien. Villeneuve-la-Garenne évolue en Régional 2, soit la septième division. Autant dire que recevoir Le Mans, cinquième de Ligue 2, c’est déjà un exploit en soi.
Le seul hic ? Leur stade n’est pas homologué pour un tel événement. Direction Saint-Gratien et le stade Michel Hidalgo. Un exil forcé, mais qui n’enlève rien à l’envie. Les joueurs savent qu’ils n’ont absolument rien à perdre. Le Mans, de son côté, va vouloir éviter le piège classique du « match de Coupe ».
J’ai un faible pour ces clubs de R2 qui se retrouvent face à des pros. Souvenez-vous de Linas-Montlhéry il y a quelques années… Tout est possible quand tu joues libéré et que tu as 90 minutes pour écrire l’histoire de ton club.
Montreuil – Granville : 1 500 supporters pour porter l’espoir
Autre ambiance à Bobigny, où le FC Montreuil va délocaliser son match au stade Auguste-Delaune. Leur terrain habituel n’étant pas aux normes, c’est donc en terre balbynienne qu’ils vont affronter Granville, habitué des bons parcours en Coupe et solide en National 2.
Montreuil est co-leader de son groupe de Régional 1 avec la réserve du Paris FC. En championnat, ça roule. Et surtout, ils ont un public incroyable : entre 500 et 1 000 personnes en temps normal, ils annoncent déjà 1 500 supporters samedi soir. Ça, ça change tout.
Granville connaît la musique. Ils ont l’expérience des gros matchs. Mais quand tu as 1 500 personnes qui hurlent derrière toi dès la perte de balle adverse, ça peut vite devenir compliqué à gérer. Montreuil a les armes pour créer la sensation.
Le Red Star et les Lusitanos : éviter le piège classique
Passons maintenant aux deux clubs les mieux armés sur le papier. Le Red Star, troisième de Ligue 2, se déplace à Biesheim (National 2). Les Alsaciens jouent à domicile, devant leur public, et on sait que le Red Star a parfois du mal à l’extérieur dans ce genre de contexte.
De leur côté, les Lusitanos Saint-Maur, deuxièmes de leur groupe de National 2, vont à Bogny-sur-Meuse affronter une équipe de Régional 1. Deux divisions d’écart, mais encore une fois, le piège est là. Un terrain difficile, une équipe qui n’a rien à perdre, et un déplacement long… tous les ingrédients sont réunis pour une surprise.
Aubervilliers à Avranches : rien n’est joué non plus
Enfin, dimanche après-midi, Aubervilliers se déplace à Avranches. Les deux équipes évoluent au même niveau (National 2 et National 3 selon les groupes), mais Avranches reste sur un exploit face au Paris 13 Atletico au tour précédent. Autant dire qu’ils sont chauds.
Aubervilliers partage la tête de son groupe de N3 avec le Racing. Ils sont en forme. Mais le déplacement en Normandie n’est jamais simple, et Avranches a montré qu’ils savaient jouer ce genre de match à fond.
Le programme complet du week-end
- Samedi 13h30 : Torcy (N3) – Reims (L2)
- Samedi 14h : Bogny (R1) – Lusitanos Saint-Maur (N2)
- Samedi 15h : Biesheim (N2) – Red Star (L2)
- Samedi 18h : Montreuil (R1) – Granville (N2) à Bobigny
- Samedi 18h : Villeneuve-la-Garenne (R2) – Le Mans (L2) à Saint-Gratien
- Dimanche 13h30 : Avranches (N2) – Aubervilliers (N3)
Six matchs, six histoires, six chances de voir la région parisienne briller un peu plus. Personnellement, j’ai déjà coché samedi soir pour Montreuil-Granville et j’espère vraiment que Villeneuve-la-Garenne va nous faire un truc complètement dingue.
Parce qu’au fond, c’est ça qu’on aime dans la Coupe de France. Ce n’est pas seulement du foot. C’est du lien, de la fierté, des gamins qui vont voir leur club jouer contre des pros pour la première fois. C’est un village ou un quartier entier qui vibre pendant 90 minutes.
Alors oui, sur le papier, Reims et Le Mans partiront favoris. Oui, le Red Star devrait passer. Mais on a tous en tête des soirées où le petit a fait tomber le gros. Et si c’était le tour de l’Île-de-France cette année ? Réponse ce week-end. En attendant, je croise les doigts pour nos six représentants. Allez les petits !
