Imaginez : vous avez enfin décroché vos places pour le match d’ouverture de la Coupe du Monde 2026. Le cœur qui bat la chamade, l’excitation à son paroxysme… et là, bam. Vous tapez « hôtel Mexico » et vous tombez de votre chaise. Ce qui coûtait 135 € devient 3 330 € la nuit. Oui, vous avez bien lu. Bienvenue dans la réalité brutale du tourisme footballistique version 2026.
Quand le football fait exploser la facture hébergement
Personne n’est vraiment surpris que les prix grimpent pendant un événement planétaire. On a tous vu ça aux JO, aux finales de Ligue des Champions ou même pendant l’Euro. Mais là, on atteint des niveaux qui frôlent l’indécence. Une étude toute récente a passé au peigne fin 96 hôtels dans les seize villes hôtes nord-américaines et le verdict est sans appel : attachez vos ceintures, ça pique sévère.
Mexico, championne toutes catégories
Commençons par le plus fou. À Mexico, certains établissements affichent des hausses à quatre chiffres. L’exemple le plus dingue ? Une chambre standard, habituellement facturée autour de 157 dollars, qui bondit à 3 882 dollars les 10 et 11 juin 2026 – dates du match d’ouverture Mexique – Afrique du Sud. On parle d’une multiplication par 24, soit +2 373 %. Autant dire que si vous aviez prévu de dormir sur place sans vous ruiner, il va falloir revoir vos plans.
Et Mexico n’est pas un cas isolé au pays de la tequila. Monterrey suit de près avec des augmentations moyennes dépassant les 466 %. Les hôtels mexicains semblent avoir décidé de rattraper en une seule compétition tout ce qu’ils ont perdu pendant les années Covid. Dur à avaler, mais commercialement compréhensible.
Les États-Unis ne font pas dans la dentelle non plus
Côté américain, Houston se distingue (dans le mauvais sens) avec +457 % en moyenne. Les texans aiment le football, mais ils aiment encore plus faire du business. Viennent ensuite des villes comme Los Angeles, Atlanta ou Dallas qui dépassent toutes allègrement les 300 % de hausse sur les dates de matchs.
J’ai regardé de plus près les chiffres autour du MetLife Stadium (New York/New Jersey). Là où une nuit coûte habituellement 250-300 dollars en juin, on flirte désormais avec les 1 200-1 500 dollars pour les dates de la compétition. Et encore, c’est presque « raisonnable » comparé à la capitale mexicaine.
Le Canada, l’élève (presque) sage
À l’inverse, nos amis canadiens font figure de gentils. Toronto affiche la plus faible augmentation du lot : « seulement » +78 %. Vancouver n’est pas beaucoup plus gourmand. On reste dans des proportions presque humaines. Si vous devez absolument voir des matchs sans vendre un rein, regardez sérieusement du côté du Canada.
« On savait que ça allait être cher, mais là on touche à des niveaux qui excluent une grande partie des supporters lambda. C’est triste pour l’esprit populaire du foot. »
Un habitué des déplacements en sélection qui préfère rester anonyme
Un tableau qui parle de lui-même
| Ville | Hausse moyenne | Commentaire perso |
| Mexico | +961 % | Abus caractérisé |
| Monterrey | +466 % | Toujours très chaud |
| Houston | +457 % | Le Texas ne fait pas de cadeaux |
| Los Angeles | +380 % env. | Hollywood du surcoût |
| Atlanta | +350 % env. | La surprise du chef |
| Toronto | +78 % | Presque raisonnable ! |
| Vancouver | +95 % | On respire un peu |
Attention : ces chiffres sont des moyennes. En réalité, plus on se rapproche des stades et des dates clés (ouverture, demi-finales, finale), plus on explose les plafonds.
Pourquoi une telle flambée ?
D’abord, l’offre et la demande, classique. 48 équipes, 104 matchs, trois pays, seize villes : jamais une Coupe du Monde n’aura été aussi gigantesque. Des millions de supporters vont se déplacer. Les hôtels le savent et pratiquent ce qu’on appelle le yield management à l’extrême.
Ensuite, il y a la peur de rater le coche. Après le fiasco qatari pour beaucoup d’hôtels (surcapacité, prix qui s’effondrent à la dernière minute), personne ne veut revivre ça. Résultat : on tape fort dès le départ.
Enfin, n’oublions pas la spéculation pure et dure. Certains établissements sont déjà rachetés en bloc par des agences ou des sponsors qui revendent ensuite les chambres à prix d’or dans des packages VIP. C’est le jeu, mais ça fait mal.
Et les supporters dans tout ça ?
Franchement, ça commence à poser un vrai problème d’accessibilité. Le football est censé être le sport populaire par excellence. Quand assister à un match devient un luxe réservé à une élite ou à ceux qui ont anticipé il y a deux ans, on perd un peu l’âme de la compétition.
Je discute souvent avec des supporters qui suivent les Bleus depuis 20 ans. Beaucoup me disent déjà qu’ils zapperont cette édition ou qu’ils ne feront qu’un seul déplacement. Trop cher, trop compliqué, trop risqué financièrement.
Des solutions pour limiter la casse
- Réservez dès maintenant – Oui, c’est déjà tard pour les meilleures affaires, mais certains hôtels proposent encore des tarifs « early bird » avec annulation gratuite.
- Regardez les villes secondaires – Guadalajara ou Monterrey sont parfois moins chers que Mexico pour les mêmes matchs (transport en bus ou vol interne).
- Airbnb et locations privées – Souvent plus raisonnables, même si eux aussi montent en flèche.
- Les villes canadiennes – Toronto et Vancouver restent les plus accessibles en termes d’hébergement.
- Fan villages et camping officiel – La FIFA devrait proposer des solutions alternatives, suivez ça de très près.
- Les packages officiels – Parfois plus chers au premier abord, mais incluent hôtel + match + transport. À étudier au cas par cas.
Petite astuce perso : regardez du côté des universités. Certaines louent leurs résidences étudiantes pendant l’été à des prix défiant toute concurrence. Ça s’était fait à Brésil 2014 et ça avait sauvé pas mal de monde.
Ce que ça dit de notre époque
Au-delà des chiffres, il y a une vraie question de fond. Le sport de masse devient petit à petit un produit de luxe. Entre les billets hors de prix, les abonnements TV qui explosent et maintenant les hôtels, on assiste à une gentrification du football. Et ça fait mal au cœur.
La Coupe du Monde 2026 promet d’être historique sportivement – 48 équipes, nouveau format, trois pays hôtes – mais elle risque aussi de marquer un tournant dans l’histoire du supporteriat. Celui où une partie des fans historiques devra regarder les matchs depuis son canapé.
Alors oui, on rêvait tous d’un Mondial nord-américain géant, festif, populaire. On va l’avoir. Mais à quel prix ? Littéralement.
Et vous, vous comptez y aller ? Vous avez déjà réservé quelque chose ? Dites-moi tout en commentaire, j’ai hâte de savoir comment vous vous organisez face à cette flambée historique des prix. Parce qu’on est nombreux dans le même bateau…
