Vous vous souvenez de cette sensation quand le tirage au sort tombe et que, soudain, le Mondial devient concret ? Hier soir, pour des millions de Tunisiens, c’est exactement ce qui s’est passé. Le calendrier complet du premier tour vient de sortir et, franchement, on a déjà la gorge serrée rien qu’à l’idée de ces trois dates gravées dans le marbre. Parce que oui, la Tunisie sera bien là en 2026, pour sa sixième Coupe du Monde, et cette fois dans un format XXL à 48 équipes qui change un peu la donne.
Un groupe F qui ne fait pas de cadeaux
Avant de plonger dans les dates et les stades, remettons les choses en perspective. La Tunisie a hérité du groupe F en compagnie des Pays-Bas, du Japon et d’un barragiste européen qui reste à déterminer (Suède, Ukraine, Pologne ou Albanie). Sur le papier, c’est du lourd. Les Oranje version Van Dijk – De Jong font partie des grands favoris du tournoi. Le Japon, lui, continue sa progression fulgurante et n’a plus rien d’une équipe surprise. Quant au barragiste… on sait tous que les repêchés d’Europe arrivent souvent avec la rage.
Mais c’est aussi ça la beauté du football : personne n’est à l’abri d’une surprise signée Aigles de Carthage.
15 juin 2026 – Coup d’envoi à l’aube contre le barragiste
Premier rendez-vous : lundi 15 juin 2026 à 4 heures du matin heure française (soit 21h la veille heure locale) au Estadio BBVA de Monterrey, Mexique. 53 500 places, pelouse impeccable, ambiance latino garantie.
Avouons-le tout de suite : commencer contre un barragiste européen, c’est l’inconnu total. Si c’est la Pologne de Lewandowski (qui aura 37 ans mais reste un monstre), ça peut faire très mal. Si c’est l’Albanie, beaucoup diront que c’est jouable. L’Ukraine dans un contexte géopolitique toujours compliqué ? Une équipe qui joue chaque match comme une finale. Bref, ce premier match sera déjà décisif pour la suite.
« Un match d’ouverture contre un Européen, c’est toujours particulier. On sait qu’ils arrivent avec la pression du « on n’avait pas prévu d’être là ». Ça peut être un avantage ou un piège énorme. »
– Un ancien international tunisien qui préfère garder l’anonymat
Et puis il y a l’horaire. 4h du matin en France, c’est le genre de match qui va transformer les salons tunisiens en night-clubs improvisés. Café noir, cornes de gazelle et prières pour que ça passe.
21 juin 2026 – Retour à Monterrey face au Japon
Deuxième acte : dimanche 21 juin à 6 heures du matin heure française, toujours au même stade BBVA de Monterrey. Les Aigles restent au Mexique, pas de voyage interminable, c’est déjà une bonne nouvelle pour la récupération.
Face au Japon, on sait à quoi s’attendre : pressing haut, transitions rapides, discipline tactique exemplaire. Les Samouraïs Bleus ont éliminé l’Allemagne et l’Espagne en 2022, rappelons-le. Ce sera probablement le match le plus ouvert du groupe côté spectacle. La Tunisie avait d’ailleurs battu le Japon 2-0 en amical en 2022, un souvenir qui peut donner des idées.
- Points forts japonais : vitesse sur les ailes, solidité défensive, endurance
- Points à exploiter côté tunisien : les espaces dans le dos de la défense haute, les coups de pied arrêtés
- Clé du match : la gestion du milieu avec Hannibal Mejbri et Aïssa Laïdouni face à l’intensité nippone
26 juin 2026 – Le grand test contre les Pays-Bas à Kansas City
Troisième et dernier match de poule : vendredi 26 juin à 1 heure du matin heure française au Arrowhead Stadium de Kansas City (États-Unis). Changement radical d’environnement : on passe du chaud mexicain à une ambiance plus nord-américaine, avec un stade mythique connu pour son bruit assourdissant.
Les Pays-Bas, c’est simple : c’est le gros morceau. Une génération dorée qui arrive à maturité, probablement emmenée par Frenkie de Jong, Cody Gakpo et un Virgil van Dijk toujours aussi impressionnant. Ce match sent déjà la « finale » pour la première place du groupe, ou au minimum pour une qualification directe en huitième sans passer par les calculs tordus des meilleurs troisièmes.
| Date | Adversaire | Horaire (FR) | Stade | Ville |
| 15 juin 2026 | Barragiste Europe | 04h00 | Estadio BBVA | Monterrey (Mexique) |
| 21 juin 2026 | Japon | 06h00 | Estadio BBVA | Monterrey (Mexique) |
| 26 juin 2026 | Pays-Bas | 01h00 | Arrowhead Stadium | Kansas City (USA) |
Les chances réelles de qualification
Soyons honnêtes deux minutes. Dans un Mondial à 48, les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés directement, plus les huit meilleurs troisièmes. Mathématiquement, prendre quatre points peut suffire. Voire trois dans certains scénarios. La Tunisie a donc une vraie carte à jouer.
J’ai regardé les précédentes performances : en 2018, les Aigles avaient battu le Panama et tenu tête à l’Angleterre. En 2022, ils avaient terrassé la France tenante du titre (même si c’était pour du beurre). Cette équipe a du caractère. Avec l’émergence de jeunes comme Hannibal Mejbri, Elias Saad ou Montassar Talbi, il y a de quoi rêver.
Les défis logistiques et humains
Parlons peu, parlons vrai : jouer à Monterrey puis Kansas City, ce n’est pas anodin. Les deux premiers matchs au Mexique avec chaleur et altitude modérée (500 m quand même), puis un déplacement vers le Midwest américain avec des conditions totalement différentes. La préparation physique sera cruciale.
Et puis il y a les horaires. Trois matchs entre 1h et 6h du matin en France, c’est du jamais vu pour une équipe maghrébine. Les supporters vont devoir sacrifier leur sommeil, mais quelque part, c’est aussi ça qui crée les légendes.
Ce que ce calendrier nous dit sur l’avenir des Aigles
Personnellement, je trouve ce tirage plutôt excitant. Commencer par l’inconnu, enchaîner avec un adversaire « à portée » puis terminer par le favori, c’est une montée en puissance intéressante. Si la Tunisie prend des points dès le premier match, elle arrivera contre le Japon avec une confiance énorme. Et qui sait, face aux Pays-Bas, tout sera peut-être déjà joué… ou à jouer.
Une chose est sûre : cette Coupe du Monde 2026 va marquer une génération. Pour la première fois, le tournoi se joue sur trois pays, avec un format élargi, et la Tunisie a l’occasion d’écrire un nouveau chapitre doré de son histoire.
Alors oui, les nuits vont être courtes en juin 2026. Mais quand on supporte les Aigles de Carthage, on sait depuis longtemps que le football, c’est avant tout une question de cœur. Et ça, personne ne pourra nous l’enlever.
Rendez-vous dans six mois pour commencer à vivre ce rêve éveillé. D’ici là, on croise les doigts, on analyse, on espère. Parce qu’en football, tout est possible. Surtout quand on porte le maillot rouge avec l’aigle brodé sur le cœur.
