Vous vous souvenez de ce 31 mai 2002 ? Ce match d’ouverture à Séoul où un but de Bouba Diop avait fait vaciller tout un pays. Vingt-quatre ans plus tard, le destin nous refait le même coup. Le tirage au sort de la Coupe du Monde 2026, organisé dans une ambiance très… américaine, a décidé de remettre le Sénégal sur la route des Bleus dès le premier match. Et comme si ça ne suffisait pas, il a ajouté la Norvège d’Erling Haaland et une équipe qui sortira des barrages intercontinentaux. Franchement, on a connu des groupes plus reposants pour se mettre en jambes.
Moi qui aime les grands frissons, j’avoue que ce groupe I me donne déjà des papillons dans l’estomac. On parle quand même d’un potentiel Mbappé-Haaland dès la phase de poules, d’une revanche historique face aux Lions de la Teranga et d’un troisième adversaire qui, quel qu’il soit, aura tout à prouver. Allez, on plonge dans le vif du sujet.
Un groupe I qui ne fait pas de cadeaux
Avec 48 équipes au menu, beaucoup imaginaient que la première phase serait une formalité pour les grosses nations. Raté. Le nouveau format a beau offrir trois billets par groupe sur quatre, la route vers les huitièmes reste semée d’embûches quand on tombe sur des équipes aussi solides. Et les Bleus, têtes de série, ont hérité d’un cocktail détonant : Afrique conquérante, Scandinavie en feu et un invité surprise qui jouera sa vie en mars.
Le Sénégal, la revanche tant attendue
Premier match, premier choc. Le 18 juin 2026 (dates à confirmer), la France ouvrira le bal contre le Sénégal. Autant dire que les supporters tricolores ont déjà coché la date en rouge… et en jaune aussi, par superstition.
Les Lions de la Teranga ne sont plus l’équipe surprise de 2002. Ils arrivent en tenants de la CAN 2021, avec une génération dorée qui a su se renouveler. Sadio Mané, même s’il évolue désormais sous le soleil saoudien, reste une menace permanente. Édouard Mendy garde toujours les cages avec la même sérénité qu’à Chelsea champion d’Europe. Kalidou Koulibaly, rugueux mais classe, continue de régner en défense centrale.
Et puis il y a les nouveaux. Le jeune Ibrahim Mbaye, qui explose au PSG, a déjà montré avec les Lions qu’il pouvait faire très mal. Ismaïla Sarr, passé par la Ligue 1, apporte vitesse et percussion. Le sélectionneur Pape Thiaw, en poste depuis un an, a installé un jeu résolument offensif. Résultat ? Le Sénégal vient de battre l’Angleterre à Wembley en amical et de tenir l’Irlande. Ça ne rigole plus.
« On respecte la France, bien sûr, mais on n’a plus peur de personne » confiait récemment un cadre de la sélection sénégalaise. Message reçu.
Ce qui rend ce duel encore plus savoureux, c’est l’histoire. En 2002, la bande à Roger Lemerre s’était cassé les dents sur une équipe sénégalaise ultra disciplinée. Vingt-quatre ans après, les rôles ont changé : les Bleus sont champions du monde en titre (on l’espère toujours en 2026…) et favoris. Mais le football africain a grandi. Et le Sénégal a très envie de rappeler qu’il a déjà fait tomber le géant français.
La Norvège d’Haaland, l’épouvantail du chapeau 3
Si le Sénégal fait office de classique revisité, la Norvège, elle, débarque comme la grande sensation de ces éliminatoires européens. Huit victoires en huit matchs. Trente-sept buts marqués. L’Italie balayée 3-0 à Oslo puis 4-1 à Milan. Pardon, mais on parle bien de la même Squadra Azzurra quadruple championne du monde ? Eh oui.
Au cœur de cette machine nordique : Erling Haaland. Le cyborg de Manchester City tourne à plus d’un but par match en sélection (55 réalisations en 48 capes à 25 ans, c’est juste insensé). À ses côtés, Alexander Sørloth apporte du poids et de la complémentarité. Et devant, Martin Ødegaard, revenu à son meilleur niveau après une blessure au genou, dicte le tempo avec une classe folle.
- Meilleure attaque des qualifications européennes
- Meilleure différence de buts du chapeau 3
- Un groupe ultra jeune (aucun titulaire de champ de plus de 30 ans)
- Stale Solbakken, l’ancien milieu des années 90, qui connaît la recette pour embêter les gros
Le duel Mbappé-Haaland, on en rêve depuis des années. Le voir dès la phase de poules, dans un groupe à quatre équipes où chaque point comptera, c’est du caviar. La Norvège n’a plus participé à une Coupe du monde depuis 1998. Elle arrive affamée. Et avec Haaland en mode Terminator, ça peut faire très mal.
Le troisième homme : Irak, Bolivie ou Suriname ?
Entre le Sénégal et la Norvège, les Bleus affronteront le vainqueur du barrage intercontinental n°2. Direction le Mexique, fin mars 2026, pour un mini-tournoi à trois équipes : Bolivie – Suriname d’abord, puis le vainqueur contre l’Irak.
Sur le papier, aucun ne fait trembler. Mais le football nous a appris à nous méfier des apparences.
La Bolivie, 57e nation FIFA, a arraché son ticket grâce à une victoire controversée contre un Brésil B à plus de 4100 mètres d’altitude. On connaît l’effet « El Alto » : même les plus grands souffrent là-haut. L’Irak, lui, a renversé les Émirats sur un penalty à la 90+17 (oui, vous avez bien lu). Quant au Suriname, petit poucet de 600 000 habitants, une qualification serait historique.
Quel que soit le vainqueur, il arrivera avec l’étiquette du petit qui n’a rien à perdre. Et en Coupe du monde, ces équipes-là sont souvent les plus dangereuses. Rappelez-vous le Costa Rica en 2014 ou l’Arabie Saoudite face à l’Argentine en 2022. Personne ne les voyait, tout le monde s’en souvient.
Et si ce groupe était plus dur qu’il n’y paraît ?
On entend déjà certains dire : « Avec trois qualifiés sur quatre, ça passe tranquille. » Je n’y crois pas une seconde. D’abord parce que la différence de niveau entre le 1er et le 3e peut être minime en points (regardez les derniers Euros). Ensuite parce que le calendrier ne fera aucun cadeau : Sénégal d’entrée, puis le barragiste, et Haaland pour finir. Une mauvaise entame et c’est la panique assurée.
Didier Deschamps le sait mieux que personne : en Coupe du monde, il n’y a pas de petit match. Et quand on porte le maillot bleu, chaque adversaire se transcende. Ce groupe I, c’est l’assurance de trois matchs à couteau tiré. Peut-être exactement ce qu’il faut pour lancer une campagne qui, on l’espère tous, nous mènera jusqu’au 19 juillet 2026 et une éventuelle troisième étoile.
Alors, prêt à revivre 2002… mais en mieux cette fois ? Moi, j’ai déjà hâte d’y être.
Et vous, quel match vous fait le plus peur dans ce groupe ? Le parfum de revanche sénégalaise ou le choc des titans face à Haaland ? Dites-le moi en commentaire, on en reparlera pendant deux ans !
