Imaginez la scène : il est 18 heures, heure française, ce vendredi 5 décembre 2025. Des millions de supporters retiennent leur souffle devant leur écran. Le tirage au sort de la Coupe du Monde 2026 va enfin révéler les premiers adversaires des Bleus. Et pourtant, dans le camp tricolore, on sent presque… de l’indifférence. Pas de stress visible, pas de scénario catastrophe évoqué. Juste une confiance froide, presque arrogante. Et franchement, on les comprend.
Depuis 2018, cette génération dorée nous a habitués à tout renverser sur son passage. Finale en 2022, demi-finale à l’Euro, et une profondeur d’effectif qui fait pâlir la concurrence. Alors oui, le format à 48 équipes promet des surprises, des fuseaux horaires infernaux et peut-être un groupe relevé. Mais est-ce vraiment de nature à faire vaciller cette équipe de France ? Permettez-moi d’en douter sérieusement.
Pourquoi les Bleus abordent ce tirage avec une sérénité rare
Il y a des moments où une sélection nationale atteint un niveau de maturité tel que plus rien ne semble l’atteindre. On l’a vu avec l’Espagne 2008-2012, avec l’Allemagne 2014, et maintenant avec ces Bleus version 2024-2026. L’expérience accumulée est colossale. La plupart des cadres ont déjà joué (et gagné) des finales de Coupe du Monde. Ils savent ce que c’est que de vivre sous pression pendant un mois.
Et puis, il y a cette fameuse profondeur de banc dont tout le monde parle mais que peu de nations possèdent réellement. Quand votre remplaçant à gauche s’appelle Théo Hernandez ou son frère Lucas, quand votre joker en attaque peut être Olivier Giroud, Marcus Thuram ou Randal Kolo Muani… on parle d’un luxe presque indécent.
« On a un groupe exceptionnel, on le sait. Quel que soit le tirage, on sera prêts. »
Un proche du staff tricolore, ces dernières semaines
Le format à 48 équipes : piège ou aubaine pour les gros ?
On nous rebat les oreilles avec ce Mondial à 48. « Trop de matchs faciles », « dilution du niveau », « risque de blessures »… Ok. Mais regardons les choses en face : pour une nation comme la France, ce format est plutôt une bonne nouvelle.
Déjà, les trois premiers de chaque groupe sont qualifiés. Autrement dit, même en terminant deuxième ou troisième d’un groupe relevé, tu passes. Ensuite, les meilleurs deuxièmes et troisièmes repêchés. Franchement, il faudra être sacrément malchanceux (et mauvais) pour ne pas sortir des poules avec l’effectif français.
- 12 groupes de 4 équipes
- Les 2 premiers + les 8 meilleurs troisièmes qualifiés pour les 16es
- Seules 12 équipes sur 48 rentrent directement à la maison après la phase de groupes
Mathématiquement, ça laisse une marge d’erreur énorme. Une contre-performance ? Pas grave. Un match nul face à un gros ? Tu compenses contre les plus modestes. C’est presque devenu un tournoi où les favoris ont intérêt à être versés dans des groupes durs pour éviter les mauvaises surprises plus tard.
Les scénarios qui feraient quand même un peu transpirer Deschamps
Bon, soyons honnêtes deux minutes. Il existe malgré tout quelques compositions de groupe qui pourraient compliquer la vie des Bleus. Pas au point de les éliminer, attention. Mais suffisamment pour transformer la phase de poules en vrai test grandeur nature.
Imaginons un instant :
- France (tête de série)
- Brésil ou Argentine (chapeau 2 ultra relevé)
- Pays-Bas ou Uruguay (chapeau 3 costaud)
- Sénégal ou Maroc (chapeau 4 en feu ces dernières années)
Là, on commencerait à avoir chaud. Trois matchs à haute intensité d’entrée, des déplacements longs entre les côtes américaines, la fatigue qui s’accumule… Oui, ça pourrait devenir intéressant. Mais même dans ce cas-là, je parie sans hésiter sur une première place du groupe. Cette équipe a prouvé qu’elle savait gérer les gros matchs.
L’atout maître : une défense intraitable et un milieu XXL
Ce qui change tout, c’est cette solidité défensive devenue marque de fabrique sous Deschamps. Depuis la Coupe du Monde 2018, les Bleus encaissent très peu. Et avec l’émergence de joueurs comme Saliba, Konaté, Upamecano, sans oublier les anciens comme Varane s’il revient ou Koundé polyvalent… c’est du béton armé.
Au milieu, c’est encore plus impressionnant. Tchouaméni, Camavinga, Rabiot, Zaïre-Emery qui monte en puissance… On parle d’un milieu capable de dominer n’importe quelle équipe du monde pendant 90 minutes. Et devant, Mbappé. Juste Mbappé. Le mec qui peut décider d’un match à lui tout seul.
« On a peut-être le meilleur effectif du monde, toutes nations confondues. »
Un observateur international reconnu
Les incertitudes qui subsistent malgré tout
Parce qu’il en faut, des zones d’ombre. La principale, c’est la forme de certains cadres au printemps 2026. Griezmann aura 35 ans. Va-t-il encore au même niveau ? Giroud sera proche de la retraite. Et puis il y a cette gestion des ego dans un vestiaire où tout le monde veut jouer.
Deschamps, maître dans l’art de gérer les stars, devra encore sortir le grand jeu. On l’a vu avec les histoires Benzema, les choix forts, les mises à l’écart quand il le faut. Mais globalement, le groupe vit bien. Très bien même.
Le facteur Amérique du Nord : adaptation ou avantage ?
Jouer aux États-Unis, Canada et Mexique, ça change pas mal de choses. Les distances énormes, les changements de climat, les pelouses artificielles parfois… Certains y voient un handicap. Moi j’y vois plutôt un avantage pour les Bleus.
Pourquoi ? Parce que l’équipe de France compte énormément de joueurs évoluant déjà en Premier League, en Bundesliga, en Liga… habitués aux voyages longs, aux matchs tous les trois jours. Et puis, la majorité des cadres jouent dans des clubs où le staff médical est au top. La préparation physique sera millimétrée.
Et si le vrai danger venait… d’ailleurs ?
Le vrai risque, à mon sens, ne viendra pas du tirage. Ni même des adversaires. Non. Il viendra de l’intérieur. D’un excès de confiance, peut-être. D’une préparation perturbée par les clubs qui retiendront leurs joueurs plus longtemps. Ou tout simplement d’un alignement des planètes défavorable au pire moment.
Mais même là, cette génération a montré une résilience incroyable. Souvenez-vous de la finale 2022 : menés deux fois au score, ils reviennent. Contre l’Argentine de Messi, en finale. Si ça, ce n’est pas la marque des très grands…
Alors oui, ce soir, on va tous regarder le tirage avec curiosité. On va commenter, spéculer, rêver ou craindre. Mais au fond, on sait tous que cette équipe de France version 2026 a les moyens de ses ambitions. Peu importe le chemin, l’essentiel est la destination : lever cette troisième étoile, là-bas, en juillet 2026.
Et quelque part, c’est ça le plus beau. Cette sérénité face à l’inconnu. Cette assurance tranquille des équipes qui savent qu’elles marqueront leur époque. Les Bleus sont prêts. Le reste du monde est prévenu.
Alors, groupe facile ou groupe de la mort ? Franchement, peu importe. Ce qui compte, c’est ce que cette équipe va encore nous faire vivre. Et quelque chose me dit que ça va être mémorable.
