Quand les premiers flocons tombent sérieusement et que le thermomètre plonge sous zéro, il y a ce petit frisson qui n’appartient qu’à une seule discipline : le biathlon. Ce mélange improbable de ski de fond à fond la caisse et de tir à la carabine qui demande un calme olympien. Ce week-end, c’est le grand retour. Östersund, en Suède, ouvre le bal de la Coupe du monde 2025-2026 et, croyez-moi, on a tous hâte de retrouver cette adrénaline si particulière.
Personnellement, chaque année c’est le même rituel : je sors le plaid, je prépare le thé bien chaud et je bloque mon agenda dès que le calendrier officiel tombe. Parce que rater la première étape, c’est un peu comme louper le premier épisode d’une série qu’on attend depuis des mois. Alors cette année encore, je vous ai tout décrypté pour que vous soyez prêts dès le coup d’envoi.
Östersund 2025 : le programme complet de la semaine
La station suédoise n’a pas changé d’un iota : froid mordant, vent parfois capricieux et un public qui connaît son biathlon sur le bout des doigts. Du samedi 29 novembre au dimanche 7 décembre, neuf épreuves s’enchaînent à un rythme soutenu. Pas le temps de s’ennuyer.
Week-end d’ouverture : place aux relais
Tradition oblige, la saison démarre par les épreuves collectives. Samedi 29 novembre, les femmes ouvrent le feu avec le relais 4 × 6 km à 13 h 15. L’équipe de France, même privée d’une de ses leaders historiques pour le moment, reste ultra-compétitive. On croise les doigts pour un podium dès la première course, ça donnerait le ton.
Les hommes enchaînent à 16 h 55 avec leur relais 4 × 7,5 km. Là, on sait que la bataille sera rude : les Norvégiens sont toujours aussi impressionnants en relais et les frères Boe risquent de vouloir marquer leur territoire dès le début.
Dimanche 30 novembre, place aux deux relais mixtes. Le relais mixte simple (6 km + 7,5 km) part à 13 h 15 et le relais mixte classique (2 × 6 km + 2 × 7,5 km) clôt la journée à 16 h 55. Ces formats sont toujours imprévisibles et souvent spectaculaires, surtout quand les conditions météo jouent les trouble-fêtes.
En semaine : les premières épreuves individuelles
Après un jour de repos bien mérité (le lundi), la compétition reprend mardi 2 décembre avec l’individuel femmes 15 km à 15 h 30. C’est l’épreuve reine du tir, celle où chaque seconde de pénalité fait mal. L’an dernier, certaines favorites avaient complètement craqué sur le pas de tir. Suspense garanti.
Mercredi 3 décembre, même horaire pour l’individuel hommes 20 km. Vingt bornes sur les skis avec quatre tirs : ça use les organismes et ça révèle souvent les athlètes les plus solides mentalement.
Week-end final : sprints et poursuites pour tout faire basculer
Vendredi 5 décembre, les femmes lancent les sprints à 16 h 00 (7,5 km). Le format le plus explosif, celui qui fait les gros écarts et qui conditionne toute la suite du week-end.
Samedi 6, les hommes prennent le relais à 16 h 30 avec leur sprint 10 km. Souvenez-vous de l’an dernier : un vent tournant avait complètement bouleversé les classements. Östersund adore nous faire ce genre de blagues.
Enfin, dimanche 7 décembre, la boucle est bouclée avec les poursuites : femmes à 13 h 15 (10 km) et hommes à 15 h 20 (12,5 km). C’est souvent là que se jouent les premiers globes de cristal de la saison. Et croyez-moi, quand les dix premiers se tiennent en moins de trente secondes au départ, ça part dans tous les sens.
Sur quelle chaîne regarder tout ça en France ?
Bonne nouvelle : vous avez le choix. Toutes les épreuves sont diffusées en direct et en intégralité sur deux chaînes françaises bien connues des amateurs de sports d’hiver.
La solution gratuite et sans pub pendant les courses : la chaîne sportive publique qui propose une couverture complète du biathlon depuis des années. Le son est clair, les commentaires passionnés et on a même souvent des ralentis hyper précis sur les tirs.
Pour ceux qui préfèrent la version premium avec plusieurs angles de caméra et des analyses plus poussées, la chaîne payante historique du biathlon est évidemment au rendez-vous. Qualité d’image irréprochable et replay disponible immédiatement si jamais vous ratez le départ.
Franchement, entre les deux, je zappe souvent d’une chaîne à l’autre selon les commentateurs du jour. Chacun ses petites manies !
L’équipe de France : entre absences et ambitions
Impossible de parler de cette ouverture sans évoquer la situation tricolore. L’absence d’une des toutes meilleures Françaises, suspendue provisoirement, fait beaucoup parler. Est-ce que le groupe va se resserrer encore plus ? En tout cas, les autres leaders sont là et semblent affûtés.
Chez les hommes, on comptera évidemment sur le double champion olympique qui adore Östersund (il y a gagné plusieurs fois) et sur toute la nouvelle génération qui pousse derrière. Le relais masculin peut viser très haut si le tir suit.
- À surveiller particulièrement : les performances sur le pas de tir debout, souvent décisives à Östersund
- Le vent : il peut tourner très vite sur ce site exposé
- Les conditions de neige : plutôt rapides cette année d’après les premiers entraînements
Ce qui est sûr, c’est que cette première étape va nous donner une idée très précise de la hiérarchie avant les fêtes. Et avec les Jeux olympiques qui se profilent dans un peu plus d’un an, chaque point compte dès maintenant.
Pourquoi Östersund reste un mythe du biathlon
Il y a des sites qui marquent plus que d’autres. Östersund en fait partie. Depuis 2008, la ville suédoise accueille presque chaque année l’ouverture de la Coupe du monde. Les athlètes adorent ou détestent, il n’y a pas vraiment de demi-mesure.
Le tracé est exigeant, les montées cassent les jambes et le pas de tir est exposé au vent. Résultat : même les meilleurs peuvent craquer. Combien de fois avons-nous vu des leaders mondiaux sortir du top 20 après une série noire au tir ? C’est ça aussi, la beauté du biathlon.
Mais quand tout s’aligne – le fartage parfait, le cœur qui redescend vite sur le pas de tir, les doigts qui ne tremblent pas malgré le froid – alors là, on assiste à des performances historiques. Östersund a vu naître des légendes et enterrer des favoris. C’est pour ça qu’on l’aime.
Mon pronostic (parce qu’il en faut bien un)
Allez, je me lance. Chez les femmes, je vois une Norvégienne intouchable sur l’individuel et une Française sur le podium du sprint si le tir passe. Chez les hommes, le grand favori reste évidemment le roi norvégien, mais attention à la surprise venue de l’Est ou à un Français en très grande forme.
Et pour le classement général après cette étape ? Je parie sur un top 5 mondial pour au moins un Tricolore. Oui, je suis optimiste. C’est ça aussi le biathlon : on y croit toujours un peu plus que la raison ne le permet.
Quoi qu’il arrive, une chose est sûre : dans une semaine, on aura déjà les premières grandes émotions de la saison. Et ça, ça n’a pas de prix.
Alors préparez les yeux, réglez les alertes sur vos téléphones et rendez-vous ce samedi à 13 h 15. Le biathlon est de retour, et il va nous faire vibrer comme jamais.
