Vous savez ce moment où tout semble s’écrouler en même temps ? Quand les résultats ne suivent plus, que les supporters craquent et que l’entraîneur se retrouve au milieu d’une tempête qu’il n’a même pas vu venir ? C’est exactement ce que vit l’OGC Nice en ce début décembre 2025. Et franchement, on a rarement vu une crise prendre une tournure aussi brutale en si peu de temps.
Dimanche soir, après une nouvelle défaite – cette fois à Lorient, le genre de match qu’on ne doit pas perdre quand on joue les premiers rôles – le bus des joueurs est accueilli comme à la grande époque des années 90. Crachats, insultes, bousculades, et même des objets lancés. On parle de boules de pétanque pour certains. Oui, vous avez bien lu. Le foot français a beau avoir changé de dimension, il reste des moments où tout redevient très… primal.
Franck Haise, l’homme qui a failli tout lâcher
Revenons quelques jours en arrière. Lundi matin, l’info tombe comme un coup de massue : Franck Haise serait sur le départ. Réflexion faite après la nuit, discussions avec sa famille, sentiment d’être arrivé au bout d’un cycle… Tout y passe. Les médias s’emballent, les supporters se divisent entre ceux qui hurlent « dégage » depuis des semaines et ceux qui, soudain, réalisent qu’ils sont peut-être allés trop loin.
Puis mercredi, retournement. L’entraîneur apparaît devant la presse, calme, posé, et lâche la phrase qui change tout :
« J’ai décidé de continuer. Parce que je crois encore à ce groupe, à ce projet. Mais il faut que certains joueurs se regardent dans la glace. »
Franck Haise, entraîneur de l’OGC Nice
Cette phrase, croyez-moi, elle pèse lourd. Elle dit tout de la fracture actuelle. D’un côté un coach qui refuse de fuir, de l’autre des joueurs pointés du doigt sans ménagement. Et entre les deux ? Un propriétaire, INEOS, qui observe tout ça avec son habituel silence glacial.
Que s’est-il vraiment passé devant le centre d’entraînement ?
Pour comprendre l’ampleur du choc, il faut se replonger dans la soirée de dimanche. Le bus arrive, les joueurs descendent un à un. Et là, c’est le chaos. Une centaine de supporters, certains le visage masqué, attendent. Les mots fusent : « mercenaire », « honte », « on n’est pas votre banque ». Puis ça dégénère. Des joueurs sont poussés, d’autres reçoivent des projectiles. Même le staff n’est pas épargné.
Le club porte plainte contre X dans la foulée. Les ultras, eux, jurent qu’ils n’y sont pour rien – classique. Mais le mal est fait. L’image du Gym, déjà abîmée par des résultats en dents de scie, prend un sérieux coup.
- Des joueurs pris à partie individuellement
- Des familles présentes qui assistent à la scène
- Des agents de sécurité renforcés dès le lendemain
- Un entraîneur qui dort très peu cette nuit-là
Le lendemain matin, le centre d’entraînement est sous haute tension. Quelques journalistes, quatre ou cinq supporters historiques qui discutent calmement, et cette impression étrange que tout peut basculer d’un moment à l’autre.
Un vestiaire déjà fragilisé bien avant les débordements
Mais soyons honnêtes : les incidents de dimanche n’ont été que l’étincelle. Le feu couvait depuis longtemps.
Regardez les chiffres froids : Nice pointe à une place indigne de ses ambitions, loin des places européennes automatiques. Les recrues estivales peinent à s’imposer. Certains cadres semblent ailleurs. Et surtout, il y a cette impression tenace que le projet sportif manque de liant depuis le départ de Christophe Galtier – oui, je sais, on le ressort à chaque crise, mais c’est une réalité.
Franck Haise, arrivé auréolé de son superbe travail à Lens, devait être l’homme de la situation. Il a imposé sa patte, son 3-4-3, son intensité. Pendant un temps, ça a marché. Puis ça s’est grippé. Les blessures, les choix tactiques discutés, les ego… Tout y est passé.
« On a un groupe de qualité, mais on manque de caractère dans les moments clés. C’est ça qu’il faut travailler. Vite. »
Quand votre entraîneur parle de caractère en conférence de presse, ce n’est jamais bon signe.
INEOS, ce grand absent qui pèse lourd
Et puis il y a eux. Les propriétaires. Depuis le rachat, on attendait la révolution. Des investissements massifs, un projet clair, une identité. On a eu… des bouts de tout ça. Mais jamais l’ensemble.
Aujourd’hui, le silence d’INEOS commence à peser. Aucun communiqué fort après les incidents. Aucune prise de parole publique pour calmer le jeu ou taper du poing sur la table. Juste ce sentiment que le club est géré comme une filiale parmi d’autres du groupe chimique.
J’ai discuté avec des proches du dossier : la direction sportive est sous pression. Le mercato hiver s’annonce mouvementé. Et la question qui brûle toutes les lèvres : jusqu’à quand la patience des actionnaires va-t-elle durer ?
Les joueurs dans le collimateur : qui doit se regarder dans la glace ?
Revenons à cette phrase de Haise. « Il faut que des joueurs se regardent dans la glace. » Elle n’est pas tombée dans le vide.
Dans le vestiaire niçois, tout le monde a compris le message. Certains cadres, payés grassement, n’affichent pas l’implication attendue. D’autres jeunes talents semblent perdus dans ce contexte ultra-tendu. Et il y a ces recrues qui n’ont jamais justifié leur prix.
Sans nommer personne – on n’est pas là pour jeter des joueurs en pâture – on sent que l’entraîneur attend un sursaut collectif. Un vrai. Pas juste des excuses ou des promesses en conférence de presse.
Et maintenant ? Les scénarios possibles jusqu’à la trêve
On arrive au moment où tout peut basculer. Dans les deux sens.
- Le sursaut d’orgueil : une série de victoires, un vestiaire qui se ressoude, Haise qui gagne du temps
- La spirale infernale : nouveaux mauvais résultats, pression populaire qui monte encore, décision radicale en janvier
- Le compromis à l’anglaise : INEOS sort le chéquier en hiver, gros coup sur le mercato, on repart de l’avant
Personnellement, je penche pour un mix entre les deux premiers. Le Gym a le potentiel pour se réveiller. Mais il va falloir que ça clique très vite. Le prochain match à domicile ? Une ambiance de chaudron. Soit ça soude le groupe, soit ça l’achève.
Ce que cette crise dit du football français en 2025
Au-delà de Nice, il y a une réflexion plus large à avoir. On a beau avoir des stades magnifiques, des droits TV records, des propriétaires milliardaires… Le lien avec les supporters reste fragile. Dangereusement fragile.
Quand des joueurs se font agresser à la sortie du centre d’entraînement, on n’est plus dans la passion. On est dans autre chose. Et tous les clubs devraient se regarder dans la glace – pour reprendre l’expression.
Nice n’est pas un cas isolé. On l’a vu ailleurs ces dernières années. La pression est énorme, les attentes démesurées, les réseaux sociaux amplifient tout. Mais il y a une limite à ne pas franchir.
Et si cette crise était, paradoxalement, l’électrochoc dont le Gym avait besoin ? Parfois, il faut toucher le fond pour mieux rebondir. Lens en sait quelque chose sous Haise il y a quelques années.
Affaire à suivre. Très attentivement. Parce que l’OGC Nice version 2025-2026 se joue là, maintenant, dans les prochaines semaines. Et croyez-moi, ça va être passionnant à observer.
Et vous, vous en pensez quoi ? Haise a-t-il bien fait de rester ? Les joueurs vont-ils enfin se réveiller ? Le vestiaire niçois est-il sauvable cette saison ? Dites-le moi en commentaire, on en discute.
