Quand un artiste annonce que son nouvel album sera son dernier, on s’attend à une explosion, un feu d’artifice musical qui marque les esprits. Mais quand cet artiste, c’est une pointure du rap francophone, les attentes grimpent encore plus haut. Avec BĒYĀH, sorti le 30 mai 2025, le rappeur belge a pris tout le monde de court. Numéro un des ventes, des streams, des discussions… et des polémiques. Pourquoi cet album, présenté comme un adieu, divise-t-il autant ? J’ai plongé dans les chiffres, les réactions et l’univers de cet opus pour comprendre ce qui fait vibrer – ou grincer – les fans.
Un Adieu Musical Qui Fait Parler
Dire que BĒYĀH a fait du bruit, c’est un euphémisme. Avec 56 986 exemplaires vendus en première semaine, entre CD, vinyles et écoutes en streaming, l’album s’est hissé en tête des classements. Un exploit qui n’a rien d’étonnant pour un artiste qui, depuis une décennie, enchaîne les succès avec des projets comme Ipséité ou QALF. Mais là où les choses deviennent intéressantes, c’est dans la réception. Sur les réseaux, les avis fusent : certains crient au chef-d’œuvre, d’autres parlent de “pire écoute de leur vie”. Alors, qu’est-ce qui cloche ? Ou plutôt, qu’est-ce qui fascine ?
BĒYĀH : Un Concept Audacieux
Le titre de l’album, BĒYĀH, n’est pas juste un mot jeté au hasard. C’est un concept, un univers. L’artiste, connu pour jouer avec les mots et les alphabets, a créé un nom fictif pour désigner un lieu imaginaire. Ce n’est pas qu’un album, c’est une invitation à plonger dans un monde qu’il a construit de toutes pièces, avec des accents précis sur les lettres pour évoquer des sonorités spécifiques, comme dans certaines langues où chaque détail compte. Mais ce parti pris, aussi audacieux soit-il, ne passe pas pour tout le monde.
“C’est comme s’il voulait nous perdre dans son monde, mais sans nous donner la carte.”
– Un fan sur les réseaux sociaux
Pour certains, cet univers est une prouesse. Les beats, les mélodies et les textes introspectifs forment un tableau cohérent, presque cinématographique. Mais pour d’autres, c’est trop abstrait. Où sont les punchlines percutantes, les flows qui claquent, les refrains qu’on chantait en boucle ? J’ai moi-même écouté l’album plusieurs fois, et je dois avouer : il faut du temps pour entrer dans cet univers. Ce n’est pas un album qu’on consomme en une écoute distraite. Il demande de l’attention, et ça, ça ne plaît pas à tout le monde.
Un Virage Artistique Risqué
Si BĒYĀH divise, c’est aussi parce qu’il marque un tournant. On est loin des ambiances crues et directes des débuts. Cet album explore des sonorités plus expérimentales, des thèmes plus introspectifs, parfois même cryptiques. C’est un risque, et l’artiste le savait. En interview, il a expliqué vouloir “fermer un chapitre” avec cet opus, comme une sorte de testament musical. Mais quand on promet un “dernier album”, les fans s’attendent à un best-of, un condensé de tout ce qui a fait la gloire de l’artiste. Et là, certains se sentent trahis.
- Sonorités inattendues : Des beats plus atmosphériques, moins taillés pour les clubs.
- Textes complexes : Moins de punchlines directes, plus de métaphores et de récits abstraits.
- Production audacieuse : Des collaborations avec des producteurs moins connus, pour un son unique.
Pourtant, ce virage n’est pas si surprenant. Depuis ses débuts, l’artiste a toujours aimé repousser les limites. Ses albums précédents, comme Lithopédion, jouaient déjà avec des concepts complexes. Mais ici, il va encore plus loin, au risque de perdre une partie de son public. Perso, je trouve ça courageux. Combien d’artistes osent tout changer au sommet de leur carrière ?
Les Fans : Entre Amour et Déception
Sur les réseaux, les réactions sont un véritable champ de bataille. D’un côté, les fans inconditionnels célèbrent un album “visionnaire”. Ils louent la maturité artistique, la richesse des textes, l’audace des choix. De l’autre, les déçus ne mâchent pas leurs mots : “C’est mou”, “Il a perdu son flow”, “On dirait pas du Damso”. Ce clivage n’est pas nouveau dans le monde du rap, où chaque sortie majeure divise. Mais ici, l’enjeu est plus grand : c’est censé être un adieu.
| Réaction | Arguments des fans | Exemple de commentaire |
| Positifs | Univers unique, textes profonds, production audacieuse | “Un chef-d’œuvre, il a tout réinventé !” |
| Négatifs | Manque de punchlines, trop expérimental, moins accessible | “C’est la pire écoute de ma vie.” |
Ce qui frappe, c’est l’intensité des débats. Sur les plateformes de streaming, les commentaires oscillent entre étoiles pleines et critiques acerbes. Certains fans reprochent à l’album de ne pas être assez “rap”, d’autres saluent justement cette prise de distance. Une chose est sûre : personne ne reste indifférent. Et si c’était ça, le vrai succès de BĒYĀH ? Faire réagir, provoquer, bousculer ?
Un Succès Commercial Indéniable
Malgré les critiques, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 56 986 unités écoulées en première semaine, BĒYĀH signe l’un des meilleurs démarrages de 2025. Les streams explosent, les vinyles s’arrachent, et les CD trouvent preneurs auprès des puristes. Ce succès commercial montre que, même divisé, le public est au rendez-vous. Mais est-ce juste l’effet de la hype, ou une réelle adhésion au projet ?
“Les chiffres ne mentent pas, mais ils ne racontent pas tout. Cet album divise, mais il vend.”
– Un analyste de l’industrie musicale
Le streaming, en particulier, joue un rôle clé. Les plateformes comme Spotify ou Deezer placent l’album en tête des écoutes, boostées par des playlists influentes. Mais attention : un bon démarrage ne garantit pas une longévité. Si les fans restent divisés, l’album risque de perdre de son élan. Pour l’instant, il domine, mais jusqu’à quand ?
Pourquoi Ça Divise Autant ?
Si on creuse, plusieurs raisons expliquent ce clivage. D’abord, les attentes. Quand un artiste annonce son “dernier album”, on attend un monument, un projet qui résume toute une carrière. Or, BĒYĀH choisit de déconstruire plutôt que de compiler. Ensuite, il y a la question de l’accessibilité. Les albums précédents étaient des machines à tubes, avec des refrains accrocheurs et des textes qui parlaient à tous. Ici, il faut plusieurs écoutes pour saisir la profondeur des chansons. Et soyons honnêtes : tout le monde n’a pas la patience pour ça.
- Attentes démesurées : Les fans voulaient un “best-of”, pas un OVNI musical.
- Complexité assumée : Les textes demandent une écoute attentive, loin du rap mainstream.
- Changement de style : Moins de hits immédiats, plus d’expérimentations.
Personnellement, je pense que cet album est un pari. Il ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est peut-être là sa force. Dans un monde où la musique est souvent formatée pour les algorithmes, prendre des risques est un acte de courage. Mais est-ce que ça suffira à convaincre sur le long terme ?
Un Héritage en Question
Dire adieu à une carrière musicale, c’est rare. À 33 ans, l’artiste est encore jeune, mais il semble prêt à tourner la page. BĒYĀH n’est pas seulement un album, c’est un statement. Il dit : “Je pars, mais je pars à ma manière.” Ce choix divise, mais il force le respect. Dans dix ans, parlera-t-on encore de cet album ? Peut-être pas comme un classique instantané, mais comme un projet qui a osé. Et dans le rap, oser, c’est déjà gagner une bataille.
Ce qui me marque, c’est la capacité de cet artiste à rester fidèle à sa vision, même au risque de décevoir. J’ai vu des fans se déchirer sur les forums, certains prédisant que l’album “vieillira bien”, d’autres le reléguant déjà aux oubliettes. Une chose est sûre : il ne laisse personne indifférent. Et si c’était ça, le vrai talent ? Faire parler, faire réfléchir, même au prix de quelques critiques.
Et Après ?
Alors, BĒYĀH, chef-d’œuvre incompris ou déception passagère ? Difficile à dire pour l’instant. Ce qui est certain, c’est que cet album marque un tournant, non seulement pour l’artiste, mais pour le rap francophone. Il ouvre la voie à plus d’expérimentations, à des projets qui ne cherchent pas juste à “vendre”. Mais il pose aussi une question : jusqu’où un artiste peut-il aller sans perdre son public ?
Pour ma part, je trouve que cet album est une prise de risque nécessaire. Le rap a besoin de se réinventer, de sortir des sentiers battus. BĒYĀH ne plaira pas à tout le monde, mais il a le mérite d’essayer quelque chose de nouveau. Et dans un monde où tout va vite, où les albums s’oublient en quelques semaines, c’est déjà beaucoup. Reste à voir si les fans suivront… ou s’ils attendront un hypothétique retour.
“Un album, c’est comme un tableau : parfois, il faut du temps pour l’apprécier.”
– Un producteur musical anonyme
En attendant, BĒYĀH continue de faire parler. Sur les réseaux, dans les playlists, dans les débats entre potes. Et si c’était ça, la vraie victoire ? Faire vibrer, diviser, mais jamais ennuyer. À vous de vous faire votre avis : un tour dans cet univers, ça vous tente ?
