Quand on parle d’un match de Ligue des Champions entre l’Athletic Bilbao et le PSG, on pense d’abord aux stars, aux tactiques, à l’ambiance de San Mamés. Et puis, presque par habitude, on oublie l’homme en noir au milieu. Pourtant, mercredi soir, il pourrait bien voler la vedette sans le vouloir. À 41 ans, Daniel Siebert s’avance sur la pelouse basque avec déjà une petite histoire commune avec le club parisien. Et franchement, quand je vois son nom sur la désignation UEFA, je me dis que ça ne sent pas forcément la promenade de santé pour les joueurs de Luis Enrique.
Qui est vraiment Daniel Siebert, cet Allemand qui va diriger le choc ?
Originaire de Berlin, Daniel Siebert fait partie de cette génération d’arbitres allemands formés à la dure, avec la rigueur qu’on leur connaît. Il a gravi les échelons rapidement : Bundesliga dès 2015, statut FIFA international en 2015 aussi, et depuis il enchaîne les gros matchs européens. Ce n’est pas le plus médiatique, pas le plus clivant non plus, mais ceux qui suivent l’arbitrage de près savent qu’il ne rigole pas avec la discipline.
Cette saison en championnat allemand, en seulement six rencontres, il a déjà sorti 16 jaunes et 1 rouge. Ça pose le décor. Il n’hésite pas, il assume, et surtout il ne se laisse pas impressionner par les noms. Un peu comme ses compatriotes Felix Brych ou Deniz Aytekin avant lui, Siebert représente cette école allemande où la carte sort vite quand le tacle est trop engagé ou quand la simulation est trop grosse.
Son passé avec le PSG : trois matchs, trois victoires parisiennes
Ce qui est marrant – ou rassurant, selon le camp dans lequel on se trouve – c’est que Paris n’a jamais perdu sous son arbitrage en compétition européenne. Trois rencontres, trois succès. Je vous les remets en mémoire, parce que ça calme un peu quand on est supporter parisien et qu’on a encore en tête certaines soirées cauchemardesques avec d’autres hommes en noir.
- Octobre 2019 : Club Bruges 0-5 PSG. Une balade, cinq buts, zéro stress.
- Septembre 2022 : Maccabi Haïfa 1-3 PSG. Match compliqué sur la pelouse synthétique israélienne, mais Paris s’en sort bien.
- Septembre 2024 : PSG 1-0 Girona. Victoire étriquée au Parc pour lancer la campagne, mais trois points précieux.
À chaque fois, Siebert a laissé jouer, sans excès de cartons non plus. Pas de rouge, quelques jaunes bien sentis, et surtout une gestion plutôt fluide. On est loin des soirées où Paris termine à neuf. Vous vous souvenez des expulsions récentes en C1 ? Hernandez, Zabarnyi, Luis Díaz… Rien de tout ça sous Siebert. Pour l’instant.
Un style d’arbitrage : rigueur allemande et maîtrise du VAR
Ce que j’aime bien chez lui, c’est qu’il ne cherche pas la lumière. Il est là pour faire respecter les règles, point. Pas de grand spectacle, pas de théâtralité à l’italienne. Quand il lève le carton, c’est généralement justifié. Et surtout, il n’a pas peur d’aller voir l’écran VAR quand c’est nécessaire.
En Bundesliga, il est reconnu pour sa lecture rapide du jeu et sa capacité à calmer les esprits avant que ça ne dégénère. D’ailleurs, saviez-vous qu’il détient (encore aujourd’hui) le record du carton rouge le plus rapide de l’histoire de la Bundesliga ? 23 secondes. Vingt-trois. Le temps de dire « bonjour » et hop, direction les vestiaires. C’était en 2021, un tacle dangereux dès l’entame. Ça pose l’homme.
« Un arbitre doit être juste, mais aussi ferme dès le début. Si tu laisses passer les petits gestes, tu perds le match. »
– Un de ses anciens formateurs à la fédération allemande
San Mamés, le vrai test pour Siebert
Maintenant, arbitrer à Bilbao, c’est une autre paire de manches. La « Cathédrale » comme ils l’appellent, avec 53 000 Basques qui poussent derrière leur équipe, c’est un mur sonore. L’Athletic n’a perdu qu’une seule fois à domicile cette saison toutes compétitions confondues. L’intensité est maximale, les duels sont rudes, et les joueurs locaux connaissent toutes les ficelles pour faire monter la pression sur l’arbitre.
Siebert va devoir gérer ça dès la première minute. Un tacle un peu limite d’un défenseur basque, une simulation d’un attaquant parisien, une main dans la surface… Chaque décision va être scrutée, commentée, contestée. Et avec la VAR, même ses « non-décisions » pourront revenir le hanter.
Personnellement, je pense qu’il est taillé pour ce genre de match. Il a déjà officié des chocs comme Bayern-Juventus, Manchester City-Real Madrid ou encore Portugal-France à l’Euro 2021. Il connaît la musique. Mais dans un stade aussi chaud, même les plus expérimentés peuvent craquer.
Les assistants : une équipe 100 % rodée
Il ne sera pas seul, heureusement. Sur les lignes, Jan Seidel et Rafael Foltyn, deux habitués qui le suivent depuis des années. Au VAR, Benjamin Brand (Allemand) et Andrew Dallas (Écossais). Une équipe qui se connaît par cœur, et ça change tout dans les moments chauds.
Quand on regarde les statistiques globales de Siebert en Ligue des Champions ces dernières saisons, on voit une moyenne de 4,8 cartons jaunes par match. C’est dans la fourchette haute. Il n’est pas du genre à laisser traîner les fautes répétées. Et avec les profils de joueurs comme Williams, Sancet côté Bilbao, ou Vitinha, Barcola, Dembélé côté PSG, il y a de quoi sortir le carnet rapidement.
Ce qu’il faut retenir avant le coup d’envoi
Pour résumer, Daniel Siebert arrive avec un CV solide, une réputation de rigueur, et surtout un passé plutôt favorable au PSG. Mais San Mamés n’est pas le Parc des Princes, et l’Athletic version 2025-2026 joue un football physique, engagé, parfois à la limite.
- 41 ans, Berlinois, arbitre FIFA depuis 2015
- Record du carton rouge le plus rapide en Bundesliga (23 secondes)
- Trois victoires du PSG en trois matchs sous son arbitrage
- Moyenne élevée de cartons jaunes en C1
- Gestion calme mais ferme, bonne utilisation du VAR
Mercredi soir, il aura 90 minutes (voire plus) pour montrer qu’il mérite sa place parmi l’élite européenne. Et nous, supporters, on croisera les doigts pour que le match reste un grand spectacle footballistique… et pas un festival de cartons.
Parce qu’au fond, on veut tous la même chose : un arbitre qui passe inaperçu. Et avec Daniel Siebert, c’est rarement garanti.
Allez Paris, et que le meilleur… et le plus discipliné gagne.
