Quand j’étais gamin, je me souviens encore des dimanches où mon père, un passionné de rugby, me parlait des joueurs qui marquaient leur époque. Parmi eux, un nom revenait souvent : André Herrero. Ce nom, c’était plus qu’un joueur, c’était une légende, un symbole de courage et de détermination. Aujourd’hui, le monde du rugby est en deuil : André Herrero, figure emblématique du RC Toulon et du XV de France, nous a quittés à l’âge de 87 ans. Son départ laisse un vide immense, mais aussi une histoire riche à raconter, celle d’un homme qui a incarné l’âme du rugby.
Un Géant du Rugby Français
Le rugby, c’est bien plus qu’un sport. C’est une histoire de valeurs, de combats, et parfois de sacrifices. André Herrero, surnommé Le Grand, a écrit certaines des plus belles pages de ce sport en France. Né il y a 87 ans, il a débarqué à Toulon à seulement 17 ans, prêt à en découdre sur les terrains. Pendant 16 ans, il a porté les couleurs du RC Toulon avec une ferveur qui force encore le respect aujourd’hui. Mais qui était vraiment cet homme ? Pourquoi son nom résonne-t-il encore si fort ?
Les Années Toulon : Un Pilier Inébranlable
Arrivé dans la rade de Toulon à l’adolescence, André Herrero n’a pas mis longtemps à se faire un nom. Deuxième ou troisième ligne, il était de ces joueurs qui ne reculaient devant rien. Son physique imposant et sa détermination sans faille en faisaient un adversaire redoutable. J’imagine encore les mêlées des années 60, où il se dressait comme une forteresse, prêt à tout donner pour son équipe. Et les anecdotes ne manquent pas : en 1971, lors d’une finale du Championnat de France, il a continué à jouer malgré deux côtes fracturées. Qui fait ça, franchement ?
Il incarnait le courage brut, celui qui pousse un joueur à se dépasser, même dans la douleur.
– Un ancien coéquipier
Ses 16 années au RCT ne se résument pas qu’à des plaquages ou des mêlées. Herrero a participé à deux finales du Championnat de France, en 1968 et 1971. Même s’il n’a pas soulevé le Bouclier de Brennus, son impact sur le club est indéniable. Il était le genre de joueur qui inspirait ses coéquipiers, celui qui montrait la voie par l’exemple. Et après sa carrière de joueur, il n’a pas quitté Toulon : il est devenu entraîneur, puis président, prouvant que son amour pour le club allait bien au-delà du terrain.
Un International Respecté
Si Toulon était son fief, la France entière a découvert Herrero à travers le XV de France. Entre 1963 et 1967, il a porté le maillot bleu à 22 reprises, un exploit à une époque où les sélections étaient moins fréquentes qu’aujourd’hui. En deuxième ou troisième ligne, il apportait cette même intensité, cette même rage de vaincre. Ce n’était pas juste un joueur, c’était un symbole de l’esprit combatif du rugby français. Vous imaginez ce que ça devait être de l’affronter ? Un mur.
Mais ce qui frappe, c’est sa capacité à marquer les esprits, même des décennies plus tard. Les anciens supporters du XV de France se souviennent encore de ses charges impressionnantes, de son engagement total. Et pourtant, il restait humble. Pas de chichi, pas de show. Juste un mec qui donnait tout pour son pays.
Un Manager au Cœur du Changement
Dans les années 90, André Herrero a pris un nouveau rôle : celui de manager du XV de France. De 1992 à 1995, il a guidé l’équipe nationale dans une période charnière, celle de la transition vers le rugby professionnel. Ce n’était pas une mince affaire. À l’époque, les joueurs commençaient à réclamer des compensations financières, et certains ont même fait grève. Herrero, fidèle à ses valeurs, a fini par quitter son poste, déçu par ces tensions. J’avoue, je comprends son malaise : le rugby, pour lui, c’était avant tout une passion, pas un business.
Le rugby doit rester une affaire de cœur, pas seulement de portefeuille.
Malgré ces défis, son passage à la tête du XV de France a laissé une empreinte. Il a su insuffler un esprit d’équipe, une rigueur qui ont permis à la France de rester compétitive sur la scène internationale. Et même après avoir quitté ce poste, il est resté impliqué dans le rugby, notamment comme président de la commission de sélection à la Fédération Française de Rugby jusqu’en 2000.
Une Vie Après le Terrain
Ce qui rend André Herrero si spécial, c’est qu’il n’a jamais été juste un rugbyman. Après sa carrière, il a ouvert un restaurant sur le port de Toulon, un lieu où il partageait sa bonne humeur et son amour de la vie. Entre deux services, il parlait rugby, pêche, ou encore de ses deux filles et ses cinq petits-enfants. Parce que oui, derrière le colosse, il y avait un homme simple, proche des siens, qui aimait les plaisirs de la vie.
J’ai toujours trouvé ça fascinant : un mec capable de tout donner sur un terrain, de se casser des côtes et de continuer à jouer, mais qui, une fois les crampons raccrochés, se transforme en grand-père attentionné ou en patron de resto chaleureux. Ça, c’est la marque des grands.
L’Héritage d’un Grand
Alors, quel est l’héritage d’André Herrero ? Pour moi, c’est avant tout une leçon de dévouement. Que ce soit sur le terrain, dans les vestiaires ou dans la vie, il a toujours mis son cœur dans tout ce qu’il faisait. À Toulon, on parle encore de lui comme d’un modèle, un gars qui incarnait les valeurs du rugby : courage, solidarité, passion.
- Le joueur : Un colosse qui a marqué les années 60 par son engagement physique.
- L’entraîneur et président : Un leader qui a façonné l’avenir du RCT.
- L’homme : Un père, un grand-père, un restaurateur aimé de tous.
Mais son héritage, c’est aussi un rappel. Dans un rugby moderne où l’argent et les sponsors prennent de plus en plus de place, des figures comme Herrero nous ramènent à l’essentiel. Le rugby, c’est d’abord une histoire de tripes, de camaraderie, de moments partagés. Vous ne trouvez pas que ça manque un peu, parfois, cet esprit-là ?
Un Hommage Mérité
Depuis l’annonce de son décès, les hommages affluent. Anciens coéquipiers, supporters, figures locales : tous saluent l’homme et le joueur. L’un d’eux, un ancien maire, l’a décrit comme un grand frère, un homme à la parole forte et chaleureuse. C’est dire l’impact qu’il a eu, bien au-delà des stades.
Il était une âme, une voix, une présence fraternelle et inspirante.
– Une figure locale
À Toulon, le RC Toulon a rendu un vibrant hommage à son ancien joueur, entraîneur et président. Dans un communiqué, le club a rappelé son modèle de courage et sa passion. Et franchement, qui pourrait contredire ça ? Herrero, c’était le genre de mec qui te donnait envie de te lever et d’aller te battre, que ce soit sur un terrain ou dans la vie.
Pourquoi André Herrero Compte Toujours
Dans un monde où le sport devient parfois un spectacle médiatique, des figures comme André Herrero nous rappellent pourquoi on aime le rugby. Ce n’est pas juste une question de points ou de victoires. C’est une histoire de valeurs, de respect, de don de soi. Herrero, c’était tout ça à la fois. Et si son départ attriste, il laisse derrière lui un exemple à suivre.
Je me souviens d’une discussion avec un vieil ami, fan de rugby, qui me disait : « Les joueurs d’aujourd’hui sont forts, mais ceux d’hier avaient une âme. » Herrero, c’était cette âme. Et vous, qu’est-ce que son histoire vous inspire ? Pour moi, c’est un rappel qu’on peut être grand, tout en restant simple.
| Rôle | Période | Impact |
| Joueur RCT | Années 60-70 | Finales 1968 et 1971, symbole de courage |
| International | 1963-1967 | 22 sélections, pilier du XV de France |
| Manager XV de France | 1992-1995 | Transition vers le rugby pro |
En repensant à André Herrero, je ne peux m’empêcher de sourire. Il y a quelque chose de réconfortant à savoir que des hommes comme lui ont existé, et que leur histoire continue d’inspirer. Alors, la prochaine fois que vous passerez par Toulon, levez les yeux vers le port. Peut-être que l’esprit du Grand est encore là, quelque part, entre une partie de pêche et un ballon ovale.
