As-tu déjà ressenti cette étrange sensation, celle où une nouvelle te ramène instantanément à une époque révolue ? L’annonce du décès de Denis Lathoud, survenue dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, m’a replongé dans les années 90, une décennie où le handball français s’éveillait au monde. À 59 ans, cette figure emblématique des « Barjots », l’équipe championne du monde en 1995, laisse derrière elle un vide immense dans le cœur des amateurs de ce sport. Mais qui était vraiment cet homme, à la fois joueur d’exception et entraîneur passionné ?
Denis Lathoud, c’est avant tout une histoire d’amour avec le handball. Né à Lyon en 1966, il a grandi dans une ville où ce sport vibrait déjà dans les gymnases. Arrière gauche au physique imposant – 1,98 m, d’où son surnom « Le Grand » – il incarnait la puissance et la détermination. Mais réduire son parcours à ses exploits sur le terrain serait injuste. Car Lathoud, c’était aussi une voix, un charisme, une capacité à transmettre sa passion, que ce soit en tant que joueur ou sur le banc d’entraîneur.
Une Légende Forgée dans l’Épopée des Barjots
Pour comprendre l’impact de Denis Lathoud, il faut remonter aux années 90, une période charnière pour le handball français. Avant les Barjots, ce sport vivait dans l’ombre du football ou du rugby. Mais tout change avec cette équipe, un groupe de joueurs aussi talentueux qu’excentriques, qui va poser les bases d’une domination mondiale. Lathoud, sous la direction du coach Daniel Costantini, était l’un des piliers de cette révolution.
« Toute ma vie est marquée par le handball. »
– Denis Lathoud, dans une interview en 2019
En 1992, il décroche une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone, un exploit qui marque les esprits. Puis, en 1993, l’équipe de France atteint la finale du championnat du monde, s’inclinant face à la Russie. Mais c’est en 1995, en Islande, que Lathoud et ses coéquipiers entrent dans l’histoire. Cette victoire, le premier titre mondial tricolore, est un moment de grâce. J’ai encore en tête ces images d’archives : Lathoud, avec son brassard, haranguant ses coéquipiers avant de lancer un tir fulgurant. Ce jour-là, le handball français n’était plus seulement un sport ; il devenait une légende.
Un Parcours de Joueur aux Couleurs de la Passion
Denis Lathoud n’était pas seulement un athlète de haut niveau ; il était un compétiteur dans l’âme. Passé par des clubs comme Vénissieux, Nîmes ou encore le PSG-Asnières, il a marqué chaque vestiaire de son empreinte. Son style de jeu, basé sur une puissance physique et une lecture tactique aiguisée, faisait de lui un arrière gauche redoutable. Mais ce qui frappait, c’était son mental. Dans les moments cruciaux, il ne tremblait pas. Combien de fois a-t-il renversé un match grâce à un tir à neuf mètres ?
- 1992 : Médaille de bronze aux JO de Barcelone.
- 1993 : Vice-champion du monde, une étape vers la gloire.
- 1995 : Champion du monde avec les Barjots, un sacre historique.
Ce palmarès, impressionnant pour l’époque, reflète une carrière où chaque médaille comptait. À une époque où le handball n’avait pas encore la visibilité d’aujourd’hui, Lathoud et ses coéquipiers jouaient pour l’amour du maillot. Et ça, franchement, ça force le respect.
De Joueur à Entraîneur : Une Nouvelle Vocation
Quand il raccroche les crampons, Denis Lathoud ne quitte pas les gymnases. Il se réinvente en entraîneur, un rôle où son charisme et son expérience font des merveilles. En France, il prend les rênes de Dijon, en deuxième division, où il guide une équipe avec passion. Sa fille Joanna, joueuse professionnelle, évolue d’ailleurs dans ce même club. Cette connexion familiale ajoute une touche d’humanité à son parcours. Qui n’a pas rêvé de transmettre son amour du sport à ses proches ?
Mais c’est en Tunisie que Lathoud connaît ses plus grands succès. Avec l’Espérance sportive de Tunis, il remporte le championnat national en 2016 et 2017. Là-bas, il n’est pas seulement un coach ; il devient une figure respectée, un ambassadeur du handball français à l’étranger. Sa dernière expérience, à La Crau dans le Var, montre qu’il n’a jamais cessé de vouloir transmettre. Jusqu’au bout, il est resté fidèle à sa passion.
| Période | Club/Équipe | Rôle | Réalisations |
| Années 90 | Vénissieux, Nîmes, PSG-Asnières | Joueur | Clubs emblématiques |
| 2000s | Dijon | Entraîneur | Performance en D2 |
| 2016-2017 | Espérance Tunis | Entraîneur | Champion de Tunisie |
| 2020s | La Crau | Entraîneur | Engagement local |
L’Héritage des Barjots : Plus qu’un Titre
Si les Barjots ont marqué l’histoire, c’est aussi grâce à leur état d’esprit. Ils incarnaient une forme de liberté, une audace qui tranchait avec la rigueur des équipes scandinaves ou slaves. Denis Lathoud, avec son caractère bien trempé, était l’âme de ce groupe. Il n’était pas seulement un joueur ; il était un leader, un de ceux qui galvanisent une équipe dans les moments de doute.
« Les Barjots, c’était une bande de potes qui jouaient avec le cœur. »
– Un ancien coéquipier, en hommage
Aujourd’hui, le handball français est une puissance mondiale, avec des titres olympiques et mondiaux à la pelle. Mais tout a commencé avec cette génération. Sans les Barjots, pas de Nikola Karabatic, pas de domination tricolore. Lathoud, en posant les premières pierres, a ouvert la voie à des décennies de succès.
Un Hommage Universel
L’annonce de son décès a suscité une vague d’émotion. Sur les réseaux sociaux, anciens coéquipiers, joueurs actuels et fans ont partagé leur tristesse. Pourquoi un tel élan ? Parce que Lathoud était plus qu’un champion. Il était accessible, humain, toujours prêt à discuter handball autour d’un café. Cette proximité, rare dans le sport de haut niveau, faisait de lui une figure à part.
Personnellement, je me souviens d’un documentaire sur les Barjots, vu il y a quelques années. Lathoud y parlait avec une sincérité désarmante, racontant les sacrifices, les joies, mais aussi les doutes d’une carrière. Ce genre d’authenticité, ça ne s’invente pas. Et c’est peut-être ce qui manque parfois dans le sport moderne, où tout semble formaté.
Le Handball Face à Son Histoire
Le décès de Denis Lathoud intervient à un moment où le handball français traverse une période contrastée. D’un côté, les clubs comme le PSG ou Nantes brillent en Ligue des champions. De l’autre, des incidents récents, comme des plaintes pour violences lors de matches, rappellent que ce sport n’est pas exempt de tensions. Dans ce contexte, la disparition d’une figure comme Lathoud invite à réfléchir : comment préserver l’esprit du handball, celui des Barjots, fait de respect et de passion ?
- Préserver l’héritage : Enseigner aux jeunes générations les valeurs des Barjots.
- Promouvoir le fair-play : Lutter contre les dérives dans les tribunes.
- Célébrer les pionniers : Organiser des hommages pour des figures comme Lathoud.
Une question me taraude : et si on créait un tournoi en son honneur ? Un événement qui réunirait les meilleurs clubs, avec un trophée portant son nom. Ce serait une belle manière de perpétuer sa mémoire, non ?
Un Homme, Une Famille, Un Sport
Derrière le champion, il y avait l’homme. Denis Lathoud était un père, un mari, un ami. Sa fille Joanna, qui a suivi ses traces dans le handball, incarne cet héritage familial. Dans une interview, elle parlait de son père comme d’un modèle, toujours là pour la pousser à se dépasser. Cette dimension personnelle rend sa disparition encore plus poignante. Car au-delà des médailles, ce sont les souvenirs partagés avec ses proches qui comptent.
En repensant à son parcours, je me dis que Lathoud a vécu pour le handball, mais aussi pour les autres. Que ce soit en entraînant des jeunes à Dijon, en menant Tunis au titre ou en discutant avec des fans, il donnait sans compter. Et ça, c’est la marque des grands.
Pourquoi Son Héritage Doit Survivre
Denis Lathoud n’est plus, mais son esprit reste. Les Barjots, c’était une promesse : celle qu’avec du travail, du cœur et un peu de folie, tout est possible. Aujourd’hui, alors que le handball français continue de briller, il est essentiel de se souvenir de ceux qui ont tracé le chemin. Lathoud n’était pas parfait – qui l’est ? – mais il était authentique. Et dans un monde où tout va trop vite, cette authenticité est précieuse.
Alors, comment honorer sa mémoire ? Peut-être en allant voir un match de handball ce week-end, en encourageant les joueurs avec la même ferveur que les Barjots en 1995. Ou en racontant son histoire à un jeune qui découvre ce sport. Parce que, au fond, c’est ça, l’héritage de Denis Lathoud : un amour du handball qui ne s’éteint jamais.
« Repose en paix, frère. »
– Un hommage d’un proche sur les réseaux sociaux
En écrivant ces lignes, je me rends compte à quel point des figures comme Lathoud sont rares. Elles nous rappellent pourquoi on aime le sport : pour les émotions, les combats, mais aussi pour les histoires humaines. Denis Lathoud, merci pour tout. Ton nom restera gravé dans l’histoire du handball, et dans nos cœurs.
