Vous êtes-vous déjà surpris à rêver devant un vieux film en noir et blanc, à vous imaginer au milieu de la foule, avec un chapeau melon ou une robe à tournure ? Moi, oui. Souvent. Et là, d’un coup, l’occasion tombe presque du ciel : un grand film français recrute des centaines de figurants pour recréer le Paris de 1914. Pas n’importe quel film : une nouvelle version de Fantômas, ce génie du crime qui hante l’imaginaire français depuis plus d’un siècle. Franchement, comment résister ?
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : si vous habitez Paris ou la région, que vous aimez le cinéma et que l’idée de vous retrouver quelques jours dans la peau d’un Parisien de la Belle Époque vous fait vibrer, cet article est fait pour vous. On va tout décortiquer ensemble, calmement, pour que vous ayez toutes les cartes en main avant de sauter le pas.
Fantômas revient hanter Paris, et cette fois vous pouvez être là
Le projet est ambitieux. Très ambitieux même. On parle d’un long-métrage qui nous plonge en plein été 1914, quelques semaines avant que l’Europe ne bascule dans le chaos de la Grande Guerre. Une série de crimes spectaculaires secoue la capitale, et à chaque fois le même indice : un « F » majuscule tracé à la craie rouge. L’inspecteur Juve, acharné, se lance dans une traque impossible contre un criminel qui semble pouvoir être partout et nulle part à la fois.
Derrière la caméra, un réalisateur qui connaît bien les reconstitutions historiques et les polars tendus : Frédéric Tellier (l’Empereur de Paris, L’Affaire SK1…). Devant, un casting qui fait déjà saliver : Guillaume Canet, Romain Duris, Lyna Khoudri, Louis Peres… Bref, on sent que ça va cogner.
Pourquoi cette adaptation arrive maintenant ?
Entre nous, Fantômas n’a jamais vraiment disparu. La trilogie des années 60 avec Jean Marais et Louis de Funès reste culte, les romans originaux se rééditent régulièrement, et le personnage continue de fasciner. Mais là, on change de ton. Exit le côté burlesque. On nous promet quelque chose de plus sombre, plus réaliste, presque angoissant. Un peu comme si on croisait le Joker avec Arsène Lupin, mais en plus cruel.
Et puis, il y a cette date : 1914. C’est malin. On sent la guerre qui gronde en arrière-plan, les tensions sociales, les dernières folies de la Belle Époque. Le décor parfait pour un thriller qui joue sur le vertige de la modernité qui déraille.
Quels profils recherche exactement la production ?
Allons dans le vif du sujet. La production a besoin de trois grandes catégories de figurants :
- Des badauds – hommes et femmes de 16 à 90 ans (oui, vous avez bien lu, jusqu’à 90 ans). C’est la foule qui donne vie aux rues, aux boulevards, aux cafés.
- Des policiers d’époque – uniquement des hommes, et il faut être crédible avec une arme ancienne à la main (répliques bien sûr, mais il faut savoir la manipuler sans avoir l’air perdu).
- Des pompiers de 1914 – là encore uniquement des hommes, et il faut être à l’aise avec une lance à incendie d’époque (oui, ça pèse, et non, on ne plaisante pas avec l’authenticité).
Petit détail qui a son importance : c’est un film d’époque. Donc exit les tatouages apparents, les piercings, les coupes undercut ou les barbes de hipster trop travaillées. Messieurs, on va vous demander de laisser pousser la moustache ou de la tailler façon 1910. Mesdames, préparez-vous à des chignons sophistiqués et à dire adieu à votre coloration rose gold pendant quelques semaines.
L’authenticité visuelle, c’est 80 % de la réussite d’un film historique. On préfère annuler une journée de tournage plutôt que de laisser passer une coupe de cheveux anachronique.
Un chef déco que j’ai croisé sur un autre film d’époque
Les dates à bloquer absolument
Si vous êtes tenté, sortez votre agenda tout de suite :
- Essayages costumes : entre le 8 et le 19 décembre 2025 (eh oui, c’est dans quelques jours seulement).
- Tournage principal : 15 janvier 2026 (et probablement quelques jours autour, à confirmer après sélection).
- Lieu : Paris intra-muros et très proche banlieue.
Autrement dit, il faut être ultra-disponible juste après les fêtes. Si vous aviez prévu un week-end prolongé à la montagne début janvier, il va peut-être falloir revoir vos plans…
Comment postuler ? La méthode qui marche
La bonne nouvelle, c’est que tout se passe en ligne. Pas besoin de faire la queue pendant des heures devant un théâtre. Vous remplissez un formulaire, vous joignez des photos (portrait + plein pied, sans filtre, vêtements neutres), vous précisez vos disponibilités et vos éventuelles expériences (théâtre amateur, précédents tournages, réconstitution historique… tout compte).
Conseil de quelqu’un qui a déjà été sélectionné deux fois : soignez vos photos. Lumière naturelle, fond uni, regard face caméra. Et surtout, mentionnez si vous acceptez la coupe et la barbe d’époque. C’est éliminatoire sinon.
Ce que vous allez vivre sur le tournage (le vrai truc)
Je vais être honnête : être figurant, ce n’est pas glamour tous les jours. On attend beaucoup. Il fait souvent froid (janvier à Paris, bonjour). On répète la même scène quinze fois parce qu’un chapeau a bougé de deux centimètres. Mais… il y a ces moments magiques.
Ce moment où la rue entière est plongée dans le brouillard artificiel, où les vieux réverbères s’allument un à un, où vous croisez Guillaume Canet qui court en costume trois pièces, essoufflé, avec du faux sang sur la chemise. Ce moment où le réal crie « Silence ! Moteur ! » et que soudain, vous y êtes. Vraiment en 1914.
J’ai un ami qui a fait la figuration sur Midnight in Paris de Woody Allen. Dix ans après, il en parle encore comme d’un des meilleurs souvenirs de sa vie. Et là, on parle d’un projet encore plus massif.
Et la rémunération dans tout ça ?
On y vient. Oui, c’est payé. Tarif convention collective cinéma : environ 105 € brut la journée pour un figurant classique, un peu plus si vous avez un petit rôle (policiers, pompiers). Les heures sup sont majorées, les repas sont fournis (et souvent excellents sur les gros tournages), et vous repartez avec des souvenirs que personne ne pourra vous enlever.
Pourquoi je pense que vous devriez tenter votre chance
Parce que ces occasions-là ne se présentent pas tous les jours. Dans dix ans, quand le film sortira et que vous verrez Paris 1914 reconstitué à l’écran, vous pourrez dire : « J’y étais. » Vous pourrez montrer la scène à vos enfants, à vos amis, et raconter l’envers du décor.
Et puis soyons francs : le cinéma français a besoin de sang neuf, de visages nouveaux. Même en arrière-plan. Chaque figurant fait partie de la magie. Sans vous, pas de foule paniquée devant le Grand Palais. Pas de course-poursuite crédible dans les rues de Montmartre.
Alors oui, il va falloir sacrifier une mèche rebelle ou une barbe de trois jours. Oui, il va faire froid en janvier. Mais franchement ? Ça les vaut largement.
Le formulaire est ouvert. Les places vont partir très vite (ils recherchent plusieurs centaines de personnes, mais les profils « pompiers » et « policiers » sont très demandés). Si vous hésitez encore, posez-vous la question : dans dix ans, est-ce que vous regretterez de ne pas avoir essayé ?
Perso, j’ai déjà rempli le mien. Et quelque chose me dit que je ne suis pas le seul.
Allez, à très bientôt sur le tournage… qui sait, peut-être qu’on se croisera avec un chapeau melon sur la tête et un air inquiet en regardant le ciel, à l’affût du prochain crime de Fantômas.
