Imaginez-vous au bord d’une piste, le cœur battant, observant un athlète qui, après une chute, se relève avec une détermination farouche. Cette image, c’est celle de Djilali Bedrani, un steepleur français dont le parcours incarne la résilience. À 31 ans, il a connu l’amertume d’un échec aux Championnats de France 2024, où une quatrième place l’a privé des Jeux Olympiques de Paris. Pourtant, loin de baisser les bras, il a transformé cette déception en carburant pour viser les Mondiaux de Tokyo 2025. Son histoire, c’est celle d’un passionné qui refuse de laisser un revers définir sa carrière.
Un Retour en Force Après l’Échec
Le steeple, discipline exigeante mêlant endurance, agilité et stratégie, est un terrain où les émotions se vivent à vif. Pour Bedrani, l’été 2024 a été un véritable ascenseur émotionnel. Quelques semaines avant les Championnats de France, il décrochait une médaille d’argent aux Championnats d’Europe à Rome, sa première distinction majeure sur la scène internationale. Ce podium, il l’avait savouré comme une consécration. Mais à Angers, la densité du steeple français – une discipline où la concurrence est féroce – lui a joué un tour cruel. Seuls les trois premiers obtenaient leur billet pour Paris. Quatrième, Bedrani a vu son rêve olympique s’évanouir.
Une olympiade à la maison, ça me faisait rêver. Mais ma carrière ne s’arrête pas là.
– Un athlète déterminé
Ce moment, il l’a vécu comme un coup de massue. Rester prostré, chercher des réponses, se demander si tout cela valait encore la peine… Qui n’aurait pas vacillé ? Pourtant, ce qui frappe chez Bedrani, c’est sa capacité à transformer la douleur en motivation. Comme il l’a confié lors d’une interview récente, il a pesé le pour et le contre, mais sa passion pour l’athlétisme a pris le dessus. « Je suis un passionné, j’aime courir, c’est mon métier », a-t-il déclaré. Cette phrase, simple mais puissante, résume l’état d’esprit d’un homme qui refuse de s’apitoyer.
Un Hiver de Reconstruction
L’hiver 2024-2025 a été une période charnière. Sous la houlette de sa coach, une ancienne spécialiste du steeple, Bedrani a repris les bases. À Toulouse, son fief, il a enchaîné les séances d’entraînement rigoureuses, ponctuées de stages et de compétitions sur route. Ce choix de diversifier ses objectifs – courir des 5 km et 10 km – n’était pas anodin. Il s’agissait de retrouver du plaisir, de se fixer des défis concrets, loin de la pression des barrières et des rivières.
Et les résultats ont suivi. Bedrani a pulvérisé ses records personnels : 13’22’’ sur 5 km et 27’45’’ sur 10 km. Ces chronos, impressionnants pour un steepleur, témoignent d’une forme physique retrouvée. Mais au-delà des chiffres, c’est l’état d’esprit qui a changé. Comme le souligne sa coach, « il fallait du renouveau, battre des records, retrouver l’envie ». Cette approche, presque thérapeutique, a permis à Bedrani de tourner la page des JO et de se projeter vers un nouvel horizon : Tokyo.
- Objectifs hivernaux : Diversifier les compétitions, courir sur route.
- Résultats : Records personnels battus sur 5 km et 10 km.
- Impact : Renouveau mental et physique pour la saison 2025.
J’ai toujours trouvé fascinant comment certains athlètes parviennent à se réinventer après un échec. Bedrani, avec son pragmatisme, incarne cette résilience. Il ne s’est pas contenté de panser ses plaies ; il a construit un nouveau chapitre, pierre par pierre.
Tokyo 2025 : Une Ambition Déclarée
Les Championnats du Monde de Tokyo, prévus du 13 au 21 septembre 2025, sont désormais dans le viseur de Bedrani. Et il n’arrive pas les mains vides. Dès le 25 mai 2025, lors d’une course à Rabat, il a signé un chrono de 8’11’’52 sur 3000 m steeple, validant les minima pour les Mondiaux. Ce retour en fanfare, à peine un an après la désillusion d’Angers, en dit long sur sa détermination.
Mais Bedrani ne se contente pas de participer. Il veut performer. En 2019, il avait terminé 5e aux Mondiaux de Doha avec un record personnel de 8’05’’23. Aujourd’hui, il se sent plus fort. « Je suis encore capable de faire de grandes choses », affirme-t-il avec une conviction qui donne des frissons. Cette confiance, il la puise dans son expérience – 12 sélections en équipe de France – et dans le soutien indéfectible de sa coach, qui croit en son potentiel depuis le premier jour.
Il a retrouvé l’envie de courir. C’est un athlète qui ne baisse jamais les bras.
– Une coach expérimentée
Ce qui rend l’histoire de Bedrani si captivante, c’est qu’elle dépasse le cadre du sport. Elle parle de résilience, de passion, de cette capacité universelle à se relever après une chute. À Stockholm, où il a couru en juin 2025, il a continué à montrer qu’il était de retour. Dans une course hors programme de la Ligue de Diamant, il a tenu tête aux meilleurs, prouvant qu’il n’était pas là pour faire de la figuration.
Le Steeple Français : Une Concurrence Féroce
Le 3000 m steeple est une discipline où la France brille depuis des années. Avec des athlètes comme Nicolas-Marie Daru et Alexis Miellet, la concurrence interne est un véritable moteur. Mais elle peut aussi être cruelle, comme Bedrani l’a appris à ses dépens en 2024. Cette densité, si elle complique la sélection pour les grandes compétitions, pousse chaque coureur à se surpasser.
| Athlète | Performance récente | Objectif 2025 |
| Djilali Bedrani | 8’11’’52 (Rabat) | Mondiaux Tokyo |
| Nicolas-Marie Daru | Top 5 Stockholm | Mondiaux Tokyo |
| Alexis Miellet | Minima validés | Mondiaux Tokyo |
Cette rivalité, Bedrani la voit comme une force. « Ça nous tire tous vers le haut », a-t-il confié. Et il a raison. Quand on regarde les chronos des steepleurs français, on comprend pourquoi cette discipline est un vivier de talents. Mais pour Bedrani, l’enjeu est aussi personnel : prouver qu’il peut encore rivaliser avec les meilleurs, sur la piste comme dans sa tête.
Les Défis Techniques du Steeple
Le steeple, c’est un ballet d’obstacles. Les barrières, les rivières, la fatigue qui s’accumule… Tout peut basculer en une fraction de seconde. Pour Bedrani, la technique est une arme, mais aussi une variable. Comme l’a souligné sa coach, « quand ça ne va pas dans la vie, les barrières deviennent des obstacles ». Cette métaphore illustre parfaitement le lien entre l’état psychologique et la performance.
- Technique : Maîtriser le franchissement des obstacles sans perdre de vitesse.
- Endurance : Tenir 3000 mètres à un rythme soutenu.
- Mental : Gérer la pression des compétitions de haut niveau.
Bedrani excelle dans ces domaines, mais il sait que rien n’est acquis. Chaque course est un test, chaque barrière une opportunité de montrer sa maîtrise. À Stockholm, il a franchi un cap en retrouvant cette fluidité qui faisait sa force en 2019. Et si 2025 était l’année où il repoussait ses limites ?
Un Message Universel
L’histoire de Djilali Bedrani, c’est bien plus qu’un retour sportif. C’est une leçon de vie. Combien de fois avons-nous tous trébuché, douté, eu envie de tout lâcher ? Ce qui fait la différence, c’est la capacité à se relever, à trouver du sens dans l’échec. Bedrani, avec son parcours, nous rappelle que la passion peut déplacer des montagnes – ou plutôt, des barrières.
En le voyant courir, on ne peut s’empêcher de se demander : jusqu’où ira-t-il ? Tokyo 2025 sera une étape clé, mais quelque chose me dit que ce n’est qu’un début. Bedrani n’est pas seulement un athlète ; il est une inspiration pour tous ceux qui croient en la force de la persévérance.
Je sens que je suis encore capable de faire de grandes choses.
– Un steepleur ambitieux
Alors, la prochaine fois que vous verrez un coureur franchir une barrière, pensez à Bedrani. Pensez à cet homme qui, après un revers, a choisi de courir, encore et encore. Son histoire, c’est celle d’un champion qui n’a pas fini de nous surprendre.
