Dimanche dernier, sur un terrain grec, les Bleues ont quitté l’Euro de basket 2025 le cœur lourd, sans la moindre médaille à accrocher à leur palmarès. Une première depuis 2007. Comment une équipe vice-championne olympique a-t-elle pu trébucher si brutalement ? Cet échec, aussi inattendu que douloureux, m’a poussé à me poser une question : qu’est-ce qui a bien pu dérailler pour que cette équipe, habituée aux podiums, reparte bredouille ? En me plongeant dans les coulisses de cette déroute, j’ai identifié trois pistes majeures qui expliquent ce fiasco. Allons-y, décortiquons ensemble.
Un revers historique pour les Bleues
Depuis 2007, l’équipe de France féminine de basket était une machine à médailles. Huit podiums consécutifs à l’Euro, un palmarès qui imposait le respect. Alors, quand les Bleues ont été balayées 54-69 par l’Italie dans la petite finale, le choc a été brutal. Les mots des joueuses, empreints de déception et de frustration, résonnent encore : une ailière a même confié, la gorge nouée, qu’elle ressentait du “dégoût” face à cette opportunité manquée. Mais au-delà de l’émotion, il faut comprendre pourquoi cette équipe, pourtant taillée pour briller, s’est effondrée.
1. Un effectif décimé par les absences
Commençons par l’évidence : il manquait du monde. Beaucoup trop de monde. Plusieurs joueuses clés, retenues par leurs engagements en WNBA, n’ont pas fait le voyage en Grèce. D’autres, touchées par des blessures, ont également dû déclarer forfait. Ces absences ne sont pas une excuse, mais une réalité incontournable. Quand une équipe doit se passer de ses cadres, c’est comme essayer de jouer une symphonie sans les premiers violons. Ça sonne faux.
« Sans nos meilleures joueuses, on savait que ce serait compliqué, mais on espérait compenser par l’envie. »
– Une joueuse de l’équipe de France
Le basket international féminin est de plus en plus influencé par la WNBA, qui impose son calendrier sans compromis. Les stars françaises évoluant aux États-Unis n’ont pas eu le choix : rester Outre-Atlantique pour honorer leurs contrats. Résultat ? Une équipe de France amoindrie, privée de son ossature. Et ce n’est pas un problème ponctuel. Avec la Coupe du monde 2026 prévue en septembre, en plein cœur des playoffs de la ligue américaine, le même casse-tête pourrait se reproduire. La question se pose : comment construire une équipe compétitive quand les meilleures ne sont pas disponibles ?
- Absences majeures : plusieurs joueuses stars retenues en WNBA.
- Blessures : des cadres forfait avant même le début du tournoi.
- Impact : une équipe déséquilibrée, manquant d’expérience et de cohésion.
Personnellement, je trouve ça frustrant. Le basket féminin français a tellement de talent, mais cette dépendance au calendrier américain met l’équipe nationale dans une position délicate. Il faudra peut-être repenser la préparation pour intégrer ces contraintes, mais une chose est sûre : sans ses joueuses phares, la France ne peut pas viser l’or.
2. Une préparation face à une opposition trop faible
Si les absences expliquent une partie du problème, le niveau des adversaires rencontrés avant les phases finales n’a pas aidé non plus. Depuis les Jeux olympiques, les Bleues ont enchaîné les victoires écrasantes. Des matchs à sens unique contre des équipes comme la Suisse ou la Lituanie, avec des écarts de points parfois records. Sur le papier, ça booste la confiance. Mais en réalité ? Ça endort.
Quand l’opposition est trop faible, on perd l’habitude des rencontres à haute intensité. Les Bleues l’ont payé cher face à l’Espagne en demi-finale, puis contre l’Italie. Ces équipes, plus affûtées, ont su exploiter les failles françaises. Les joueuses tricolores, habituées à dominer sans forcer, se sont retrouvées démunies quand la pression est montée. C’est un peu comme s’entraîner pour un marathon en courant seulement des sprints : au moment de tenir la distance, on cale.
| Phase | Adversaires | Résultat |
| Phase de poules | Suisse, Lituanie | Victoires écrasantes |
| Demi-finale | Espagne | Défaite |
| Petite finale | Italie | Défaite 54-69 |
Ce manque de matchs disputés avant le carré final a clairement joué contre les Bleues. Elles n’étaient pas prêtes à affronter des équipes capables de les pousser dans leurs retranchements. À l’avenir, organiser des rencontres amicales contre des adversaires plus coriaces pourrait être une solution. Parce que, soyons honnêtes, écraser des équipes faibles, c’est grisant, mais ça ne prépare pas à la guerre.
3. Un jeu collectif qui s’est effondré
Le troisième facteur, c’est le jeu lui-même. Contre l’Espagne et l’Italie, les Bleues ont perdu tout ce qui fait leur force : leur adresse, leur dureté, leur jeu intérieur. Les tirs ne rentraient pas, les systèmes offensifs patinaient, et la confiance s’est évaporée. On aurait dit une équipe qui avait oublié comment jouer ensemble. Et ça, c’est dur à encaisser pour une formation habituée à briller par sa cohésion.
« On n’a pas su trouver les solutions. On s’est désunies, et ça s’est vu sur le terrain. »
– Une joueuse française après la défaite contre l’Italie
Ce qui m’a marqué, c’est cette incapacité à rebondir après la demi-finale ratée contre l’Espagne. Une équipe expérimentée aurait su se remobiliser pour la petite finale, mais là, les Bleues ont semblé KO debout. Est-ce la jeunesse du groupe ? Un manque de leadership sur le terrain ? Ou une préparation tactique insuffisante ? Probablement un mélange des trois. Le staff technique, pourtant compétent, n’a pas réussi à ajuster la stratégie en cours de route.
- Maladresse chronique : des tirs ratés à répétition, même sur des positions ouvertes.
- Jeu intérieur défaillant : une domination habituelle dans la raquette qui a disparu.
- Manque de cohésion : des joueuses qui semblaient perdues dans les moments clés.
Ce constat est cruel, mais il faut le regarder en face. Les Bleues ont manqué de ressources mentales et tactiques pour inverser la tendance. Et si cet échec est douloureux, il peut aussi être une leçon. Comme le disait un grand entraîneur, “on apprend plus dans la défaite que dans la victoire”. Espérons que l’équipe saura en tirer profit.
Leçons pour l’avenir : vers la Coupe du monde 2026
Alors, que retenir de ce fiasco ? D’abord, il faut accepter que le basket international a changé. Les absences liées à la WNBA ne sont pas une anomalie, mais une nouvelle norme. Les fédérations, y compris la française, vont devoir s’adapter. Peut-être en misant sur un vivier plus large de joueuses, ou en négociant avec la ligue américaine pour libérer certaines stars lors des grandes compétitions.
Ensuite, la préparation doit être repensée. Affronter des équipes faibles en amont, c’est bien pour le moral, mais ça ne forge pas une équipe prête pour les joutes européennes. Des matchs amicaux contre des nations comme la Serbie ou la Belgique, championne d’Europe en titre, pourraient mieux préparer les Bleues aux défis à venir.
« Cet échec va nous pousser à analyser sans concession ce qui n’a pas marché. On reviendra plus forts. »
– Un membre du staff technique
Enfin, il faudra travailler sur la résilience mentale. Les Bleues ont montré qu’elles pouvaient dominer, mais elles doivent apprendre à rebondir après un revers. La Coupe du monde 2026, en Allemagne, sera une occasion en or pour prouver que cet Euro n’était qu’un accident. Mais pour ça, il faudra du travail, de la discipline, et peut-être un peu de magie collective.
Un avertissement pour les Bleus
Ce revers des Bleues n’est pas sans rappeler une autre réalité : l’équipe masculine pourrait connaître un sort similaire. Avec des stars comme Victor Wembanyama ou Rudy Gobert potentiellement absentes pour l’Euro masculin, les Bleus risquent de se retrouver dans la même situation. Une médaille olympique ne garantit pas un podium européen, et cet échec féminin doit servir d’avertissement.
Si j’étais à la tête de la fédération, je pousserais pour une réflexion globale sur la gestion des absences et la préparation des deux équipes. Le basket français a du talent à revendre, mais il faut apprendre à jouer avec les cartes qu’on a, pas celles qu’on rêverait d’avoir.
Et maintenant ?
Les Bleues ont un an pour se relever. La Coupe du monde 2026 approche, et avec elle, une concurrence encore plus rude. Cet échec à l’Euro, aussi douloureux soit-il, peut être un électrochoc. Les joueuses, le staff, la fédération : tout le monde doit se remettre en question. Parce que, soyons clairs, les supporters français ne pardonneront pas un deuxième fiasco.
Ce qui me donne espoir, c’est la capacité de cette équipe à apprendre. Les vice-championnes olympiques ont déjà prouvé qu’elles pouvaient briller sur la scène mondiale. Avec un peu plus de préparation, une meilleure gestion des absences et une dose de mental d’acier, les Bleues peuvent redevenir une machine à gagner. Alors, rendez-vous en 2026, pour voir si elles sauront transformer cette déception en carburant.
Et vous, pensez-vous que cet échec est juste un accident de parcours ou le signe de problèmes plus profonds ? Une chose est sûre : le basket français mérite mieux, et il est temps de se mettre au boulot.
