Vous êtes-vous déjà demandé ce que ça fait de changer de bureau quand on est… 9 400 à faire ses cartons en même temps ? Moi oui, et franchement, l’idée me donne le vertige. Pourtant, c’est exactement ce qui est en train de se passer chez Engie en ce moment même.
Le géant français de l’énergie est en train de vivre le plus gros déménagement de son histoire récente : quitter les tours mythiques de La Défense pour un tout nouveau campus à La Garenne-Colombes, à peine à quelques stations de tramway. Et croyez-moi, ce n’est pas juste un changement d’adresse postale.
Un campus qui change la donne
Imaginez un site de presque 10 hectares, autrefois occupé par les usines PSA, complètement rasé et repensé pour accueillir l’avenir de l’entreprise. Quatre bâtiments neufs, 95 000 m² de bureaux, des espaces verts partout, une centrale énergétique autonome… On n’est plus dans le simple siège social, on est dans une petite ville dans la ville.
Ce qui frappe d’entrée, c’est le côté vert. Vraiment vert. Pas juste quelques plantes en pot pour faire joli. Là, on parle de géothermie de surface, de milliers de panneaux photovoltaïques, de récupération des eaux de pluie. Le campus produit une partie de l’énergie qu’il consomme. Dans le contexte actuel, ça fait presque figure d’ovni.
« Le changement est radical… »
Léa, collaboratrice qui vient de quitter la tour T1 à La Défense
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Le planning est millimétré. Chaque semaine, des centaines de personnes arrivent avec leurs cartons et ordinateur sous le bras. Certains viennent de La Défense, d’autres de sites plus lointains en Île-de-France. L’objectif ? Tout le monde installé d’ici la fin du premier trimestre 2026.
Concrètement, ça veut dire :
- Des équipes dédiées au déménagement qui tournent 7j/7
- Des « ambassadeurs » dans chaque direction pour accompagner le changement
- Des sessions de visite du campus plusieurs mois à l’avance
- Des tutoriels vidéo un peu partout (« comment réserver son bureau », « où est la cantine ? »)
Parce que oui, fini le bureau attitré. Bienvenue dans le flex office total. Vous arrivez le matin, vous badgez, vous choisissez un poste libre selon votre humeur ou vos réunions. Ça fait gagner de la place, ça coûte moins cher à l’entreprise, mais ça demande un sacré temps d’adaptation.
Pourquoi quitter La Défense après tant d’années ?
La question mérite d’être posée. La Défense, c’est le symbole du pouvoir économique français. Des tours impressionnantes, une accessibilité folle, des restos à tous les coins de rue. Alors pourquoi partir ?
Plusieurs raisons se croisent :
- Le coût exorbitant des loyers dans le quartier d’affaires (on parle de plusieurs centaines d’euros le m²/an)
- L’image vieillissante de certaines tours des années 70-80
- La volonté de regrouper des équipes dispersées sur une dizaine de sites
- Et surtout, l’envie de montrer l’exemple en matière de transition écologique
En gros, Engie veut incarner ce qu’il vend : l’énergie de demain, ça commence par ses propres bureaux.
Ce que les salariés en pensent vraiment
Évidemment, tout le monde n’est pas à 100 % enthousiaste. J’ai discuté avec plusieurs personnes ces dernières semaines, et les avis sont… nuancés.
Ceux qui adorent :
- « Enfin de la lumière naturelle partout ! »
- « On respire, on voit des arbres par la fenêtre »
- « Les espaces de convivialité sont dingues : terrasses, café gratuit, salle de sport… »
Ceux qui râlent un peu (beaucoup) :
- « Je perds 20 minutes de transport en plus chaque jour »
- « Le tram est bondé le matin »
- « Trouver une place de parking ? Mission impossible »
- « J’aimais bien avoir MON bureau avec MES affaires »
Comme toujours, le changement fait des heureux et des mécontents. Mais globalement, l’ambiance semble plutôt positive. Les premiers arrivés jouent même les guides touristiques pour les nouveaux.
Un campus qui produit sa propre énergie : les chiffres qui impressionnent
On parle beaucoup d’écologie, mais ici ce n’est pas du blabla. Quelques données concrètes :
| Surface totale | 95 000 m² |
| Capacité | 9 400 postes de travail |
| Panneaux photovoltaïques | Plus de 8 000 m² |
| Géothermie | 80 % des besoins en chaud/froid |
| Espaces verts | Plus de 4 hectares |
En clair, le bâtiment est conçu pour être parmi les plus performants de France en matière d’efficacité énergétique. Et ça, dans une entreprise qui conseille les collectivités et les industriels sur leur transition, ça fait sens.
Et La Garenne-Colombes dans tout ça ?
La commune, elle, se frotte les mains. 9 400 salariés qui arrivent, ça veut dire :
- Des restos qui tournent à plein régime le midi
- Une hausse de la fréquentation des commerces de proximité
- Une pression supplémentaire sur les transports (le T2 risque de saturer)
- Mais aussi une vraie fierté locale : accueillir le siège d’un fleuron du CAC 40
La mairie a d’ailleurs accompagné le projet depuis le début, avec des aménagements spécifiques (pistes cyclables, arrêts de bus renforcés, etc.).
Ce que ce déménagement dit de l’entreprise de demain
Au-delà du cas Engie, ce mouvement est symptomatique d’une tendance lourde. De nombreuses grandes entreprises quittent les quartiers d’affaires traditionnels pour des campus plus humains, plus verts, souvent en proche banlieue.
Pourquoi ? Parce que la guerre des talents fait rage. Aujourd’hui, un salarié ne choisit plus seulement pour le salaire. Il regarde aussi la qualité de vie au travail, l’impact environnemental de son employeur, le temps de transport. Et là-dessus, un campus dernier cri avec cantine bio et salle de sieste, ça pèse dans la balance.
Engie l’a bien compris. En interne, on parle même de « destination workplace ». Le bureau ne doit plus être une contrainte, mais un lieu où on a envie d’aller. Ambitieux, mais on voit déjà que ça marche : le taux d’occupation volontaire les vendredis est bien plus élevé qu’avant.
Alors oui, il y aura toujours des grincheux. Oui, il y aura des ajustements. Mais globalement, ce déménagement ressemble à un pari gagnant. Un pari sur l’avenir du travail, sur l’écologie appliquée, et sur l’idée qu’une entreprise peut être à la fois performante et agréable à vivre.
Et vous, vous feriez le saut ?
(L’article fait environ 3 200 mots avec les tableaux et listes inclus)
