Imaginez-vous tranquillement chez vous, un soir d’hiver, en train de régler votre chauffage depuis le canapé avec votre smartphone. Pratique, non ? Et puis, d’un coup, vous recevez un mail qui vous glace le sang : le boîtier que vous utilisez tous les jours risque de prendre feu. C’est exactement ce qui arrive à des milliers de Français en ce moment même.
Franchement, quand on adopte les objets connectés, on pense économie d’énergie, confort, modernité… Pas forcément à jouer à la roulette russe avec sa maison. Et pourtant.
Un rappel qui tombe comme un coup de tonnerre
Le fournisseur historique d’énergie vient de déclencher une opération de retrait massif de son service Mon Pilotage Elec. Ces petits boîtiers, censés rendre vos radiateurs électriques intelligents pièce par pièce, présentent un défaut grave : dans certaines installations, ils peuvent surchauffer au point de déclencher un incendie.
On parle quand même de 12 000 foyers potentiellement exposés. Pas une petite affaire de série limitée, non. C’est toute une gamme qui passe à la trappe.
« Nous avons détecté que ces boîtiers pouvaient présenter des risques de surchauffe et de départ d’incendie »
Message officiel envoyé aux clients concernés
Le problème ne vient pas du boîtier… mais de l’installation
Voilà la nuance importante : le thermostat en lui-même n’est pas défectueux. C’est la façon dont il a été installé dans certains logements qui crée le danger. Un détail technique qui change tout, parce qu’on aurait pu imaginer un simple échange de matériel. Là, non.
Du coup, la seule solution viable ? Tout démonter. Et pas question de le faire soi-même : il faudra obligatoirement passer par un technicien agréé. L’opération démarre dès lundi prochain et sera entièrement prise en charge, rassurez-vous.
Moralité : vous pouvez continuer à utiliser votre installation jusqu’à la venue du professionnel. Mais avouez que ça fait bizarre de dormir avec un objet potentiellement dangereux à côté du lit…
Mon Pilotage Elec, c’était quoi déjà ?
Pour ceux qui auraient raté l’épisode, ce service permettait de piloter chaque radiateur électrique individuellement depuis une appli. Température pièce par pièce, programmation horaire, mode absence… Tout ce qu’on attend d’une solution domotique moderne, en somme.
À l’époque, c’était même plutôt en avance sur la réglementation. On nous promettait jusqu’à 25 % d’économies sur la facture de chauffage. Séduisant sur le papier.
- Régulation fine pièce par pièce
- Programmation à distance
- Statistiques de consommation
- Compatibilité avec la plupart des radiateurs électriques récents
- Installation supposée simple par un pro
Sauf que voilà, le rêve connecté vient de prendre une sacrée douche froide.
Et maintenant, on fait comment pour piloter son chauffage ?
C’est la grande question que tout le monde se pose. Parce qu’on ne va pas se mentir : une fois qu’on a goûté au confort de régler son chauffage depuis son lit un matin d’hiver, difficile de revenir en arrière.
Mauvaise nouvelle : aucun modèle de remplacement n’est prévu. Le service tout entier est purement et simplement arrêté. Fin de l’histoire.
Du coup, les alternatives se bousculent :
- Les solutions concurrentes type Tado, Netatmo ou Sowee
- Les fils pilotes déjà intégrés sur certains radiateurs récents
- Les thermostats programmables classiques (moins sexy mais fiables)
- Attendre 2030 et l’obligation des thermostats intelligents… reportée justement
Petite parenthèse d’ailleurs : le gouvernement vient de repousser à 2030 l’obligation d’équiper tous les logements de thermostats programmables. Officiellement pour « laisser plus de souplesse ». On peut aussi y voir une façon de calmer le jeu après les nombreuses arnaques aux thermostats qu’on a vu fleurir ces derniers mois.
La domotique, entre rêve et réalité
Soyons honnêtes deux minutes. Ce rappel, c’est un coup dur pour toute la filière des objets connectés dédiés à la maison. On nous vend la maison intelligente depuis des années, mais les ratés s’accumulent.
Entre les box qui tombent en panne, les applis abandonnées par leurs créateurs, les problèmes de compatibilité et maintenant les risques d’incendie… On est en droit de se poser la question : est-ce que tout ça va un peu trop vite ?
J’ai moi-même équipé mon appartement il y a trois ans avec un système similaire (pas le même, heureusement). Et je dois avouer que quand j’ai lu la nouvelle, j’ai vérifié deux fois que mes propres boîtiers n’étaient pas sur la liste noire.
Que faire si vous êtes concerné ?
Concrètement, voici la marche à suivre :
- Vérifiez vos mails et courriers : les clients concernés sont contactés directement
- Ne tentez surtout pas de démonter vous-même
- Prenez rendez-vous avec le technicien qui vous sera proposé
- Profitez-en pour poser toutes vos questions sur les alternatives
- Gardez précieusement votre facture si vous aviez acheté le matériel séparément
Et surtout, gardez votre calme. Aucun incident grave n’a été signalé pour l’instant. C’est une mesure de précaution, pas une panique générale.
Leçon à tirer pour l’avenir
Cet épisode nous rappelle une chose essentielle : la technologie, aussi séduisante soit-elle, doit rester sûre. Point final.
On peut être fan de domotique (je le suis) et quand même reconnaître qu’on a parfois mis la charrue avant les bœufs. Vendre des milliers de boîtiers connectés sans avoir totalement sécurisé toutes les configurations possibles, c’est prendre un risque énorme.
Espérons que cette mésaventure serve de électrochoc (sans jeu de mots) à toute l’industrie. Parce que la maison connectée, oui, mais pas à n’importe quel prix.
Et vous, vous avez déjà eu des déconvenues avec des objets connectés ? Des boîtiers qui lâchent au pire moment, des applis abandonnées, des mises à jour qui cassent tout ? Racontez-moi ça en commentaire, j’ai l’impression qu’on est nombreux dans le même bateau…
En attendant, si vous faites partie des 12 000 concernés, courage. Ce n’est pas la fin du monde, juste la fin d’une belle illusion technologique. Mais l’hiver va être long, et le chauffage reste une priorité. On trouvera des solutions. Comme toujours.
