Franchement, quand on regarde le week-end qui vient de s’écouler en Top 14, on se dit que le championnat n’a jamais été aussi dense, aussi spectaculaire. Des matchs accrochés jusqu’à la dernière seconde, des jeunes qui se révèlent au grand jour et des cadors qui rappellent pourquoi ils sont là. Cette 11e journée a tout simplement été une tuerie. Et comme à chaque fois, il a fallu trancher pour sortir l’équipe type. Allez, on y va, sans langue de bois.
L’Équipe Type de la 11e Journée : La France du Rugby Bouillonne
Avant de plonger dans le détail poste par poste, petite confidence : j’ai rarement vu autant de débats enflammés sur une équipe type. Certains noms font quasiment l’unanimité, d’autres divisent. Et c’est ça qu’on aime. Le rugby français est vivant, en pleine ébullition, et ça fait un bien fou.
1. Enzo Forletta (Montpellier) – Le pilier qui a remis les pendules à l’heure
On commence par la première ligne, souvent ingrate, mais tellement décisive. Enzo Forletta, titulaire pour la troisième fois d’affilée, a livré un match propre comme rarement. Solide en mêlée, infatigable dans le jeu courant, il a enchaîné les soutiens comme un troisième ligne. 24 mètres ballon en main, 100 % aux plaquages, jamais pénalisé… Le genre de perf qui passe sous les radars mais qui pèse lourd dans une victoire arrachée face à Bordeaux.
À gauche, il a tenu la baraque quand le rythme était infernal. Et ça, en Top 14 actuel, c’est de l’or.
2. Julian Montoya (Pau) – Le Puma a encore des crocs
De retour de tournée automnale, l’Argentin aurait pu lever le pied. Que nenni. Premier match titulaire à domicile et bam : essai sur ballon porté, combat de tous les instants dans les rucks, lancés impeccables. On a même cru qu’il allait finir au centre sur une percée rageuse. 50 minutes à 200 à l’heure. Le message est clair : Pau a trouvé son patron au talon.
3. Joel Merkler (Toulouse) – Le jeune pilier qui fait mal
À droite, le Toulousain a tout simplement marché sur la mêlée francilienne. 35 mètres gagnés, deux défenseurs battus, 100 % aux plaquages. Quand un pilier droit de 23 ans combine ça avec une domination en mêlée fermée, on se dit que le futur du pack tricolore est déjà là.
4 & 5. Bastien Chalureau et Emmanuel Meafou – Les tours de contrôle
Chalureau a été monstrueux en touche (deux steals !) et dans le jeu courant. Meafou ? 49 mètres en 63 minutes, un essai en force et une présence qui fait peur. Le voir charger, c’est impressionnant. Le voir gratter une pénalité décisive, c’est du bonus. Le duo a tout écrasé.
« Un rendement d’international » – on ne peut pas dire mieux.
6. Léo Banos (Toulouse) – L’ombre qui brille
Il ne touche pas 50 ballons, mais il est partout. 8 plaquages bas parfaits, 4 prises en touche, un steal. Le flanker toulousain est l’exemple même du joueur qui ne fait pas de bruit mais qui gagne des matchs. Un régal.
7. Lenni Nouchi (Montpellier) – Le capitaine qui mérite les Bleus
On arrive au phénomène du week-end. Deux essais (dont celui de la victoire), 94 mètres parcourus, 14 plaquages, 3 défenseurs battus, partout pendant 80 minutes. Lenni Nouchi a porté Montpellier sur ses épaules. Son coach l’a dit cash : il mérite le maillot bleu. Et franchement ? On est nombreux à penser pareil.
À 21 ans, capitaine, leader technique et mental. C’est rare. Très rare.
8. Selevasio Tolofua (Clermont) – Le retour du tank
Première titularisation depuis six semaines et 23 plaquages. Vingt-trois. Le numéro 8 clermontois a rappelé qu’il reste une arme absolue dans le combat. Même quand son pack souffre, lui tient la baraque.
9. Baptiste Jauneau (Clermont) – Le feu-follet est revenu
Deux bouts de match avec les Bleus et il avait la rage. Deux essais (un de filou, un au ras), 15 plaquages, une passe décisive… Jauneau a tout simplement été injouable. Quand il accélère, c’est fini. Le Stade Français peut en témoigner.
10. Joris Segonds (Bayonne) – Le métronome basque
100 % au pied (5 pénalités, 1 transformation). Dans un match ultra-tendu face à Lyon, il a gardé son équipe à flot. Et au-delà des points, c’est son leadership, ses replis, ses conseils permanents. Bayonne a trouvé son patron à l’ouverture.
11. Matthis Lebel (Toulouse) – Le roi des ailiers
8 essais en 11 journées. Meilleur marqueur du championnat. Deux nouveaux piqués face au Racing, dont un à droite alors qu’il est gaucher pur. Lebel est en train de vivre sa meilleure saison. Et ce n’est pas fini.
12. Fabien Brau-Boirie (Pau) – Le centre qui flambe
Né en 2005. Oui, 2005. Doublé face à La Rochelle, finitions d’ailier, vitesse folle, malice sur son deuxième essai. Avec Gailleton, ils forment le duo le plus excitant du Top 14. Et ça fait peur pour les années à venir.
13. Matthieu Smaïli (Toulon) – Le retour du finisseur
Doublé aussi, un en première main, l’autre après un petit kick génial. Smaïli retrouve ses sensations d’il y a deux ans. Toulon a prolongé jusqu’en 2027. On comprend pourquoi.
14. Maël Moustin (Montpellier) – L’ailier revanchard
Face à son ancien club, il a mis le feu : 112 mètres, 5 défenseurs battus, un essai dès la 9e minute. Puissant, solide en défense, actif partout. Le MHR a peut-être trouvé son ailier titulaire pour longtemps.
15. Mathis Ferté (Toulon) – La révélation de l’année ?
À 21 ans, il entre en cours de match et plante un doublé en 20 minutes. Un sprint de 45 mètres, puis un opportuniste de demi de mêlée. Pierre Mignoni l’a dit sans détour : « Je n’ai rarement vu un joueur aussi talentueux à tous les postes des trois-quarts ». Quand le coach de Toulon balance ça, on écoute.
« Il sera en équipe de France dans peu de temps » – Pierre Mignoni
Le Banc qui aurait fait mal aussi
On pourrait presque faire une deuxième équipe type avec les oubliés : Salesi Rayasi, Kyllian Ringuet, Jérémy Sinzelle, Emilien Gailleton (avant blessure), Dyllin Leyds… Cette journée a été tellement riche que certains gros noms passent à la trappe. C’est la beauté du Top 14 en 2025 : la concurrence est féroce.
Et maintenant ?
Ce qui frappe, c’est la jeunesse qui explose partout. Nouchi, Jauneau, Brau-Boirie, Ferté, Moustin… La relève est là, elle joue, elle gagne des matchs. Et en même temps, les cadres comme Montoya, Meafou ou Segonds montrent la voie. Le rugby français n’a jamais été aussi excitant à suivre.
Prochaine journée ? Ça va cogner encore plus fort. Et on sera là pour en parler.
Allez, à très vite sur le terrain ou devant les écrans. Le Top 14, c’est ça : du sang, des larmes, des essais de 80 mètres et des gamins de 20 ans qui font pleurer les défenses. On kiffe.
