Vous souvenez-vous de ce soir d’août 2016 à Rio ? Cette Française qui monte sur le toit du monde en poids légers et fait pleurer tout un pays de joie ? Neuf ans plus tard, Estelle Mossely est toujours là. Et franchement, elle n’a pas dit son dernier mot. À 33 ans, elle s’offre une chance inespérée : une demi-finale mondiale WBC qui peut la ramener au sommet de la boxe professionnelle.
Un retour qui sent la poudre
Depuis son élimination surprise au premier tour des JO de Paris, on se demandait tous ce qu’allait devenir Estelle. Fracture du nez en préparation, rythme amateur retrouvé trop tard… le rêve d’une deuxième médaille d’or s’est envolé très vite. Beaucoup pensaient qu’elle raccrocherait les gants, ou du moins qu’elle prendrait une longue pause. Raté.
La nouvelle est tombée ces derniers jours : la WBC l’a désignée challengeuse officielle pour le titre des poids légers (-61,235 kg). Mais avant de penser à la ceinture, il y a un gros obstacle à franchir : la Canadienne Jessica Camara. La gagnante de ce combat deviendra l’aspirante numéro 1 et affrontera l’actuelle championne, l’Anglaise Caroline Dubois.
C’est une opportunité énorme. À ce niveau, chaque combat peut tout changer. Estelle a faim, elle a des choses à prouver, à elle-même d’abord.
– Un proche du clan Mossely
Jessica Camara, une cliente très sérieuse
À 37 ans, la Montréalaise n’est pas une débutante. Quinze victoires, cinq défaites, un nul : le CV parle. Elle a déjà boxé trois fois pour un titre mondial sans jamais parvenir à le décrocher. Dernière tentative en janvier 2025 : nul technique controversé. Autant dire qu’elle arrive avec des comptes à régler.
Son style ? Solide, endurante, pression constante. Elle avance, elle cogne, elle use l’adversaire. Pas le genre de fille qu’on met KO facilement. Estelle, avec son jab foudroyant et sa science du ring, aura besoin de toute son expérience olympique pour garder la distance et faire parler sa vitesse.
- Points forts de Camara : physique impressionnant, expérience des grands rendez-vous, mentail d’acier
- Points faibles : parfois un peu lente à la mise en route, vulnérable aux contres rapides
- Clé du combat pour Estelle : imposer son rythme dès le premier gong et ne jamais laisser la Canadienne installer sa boxe telephone
Caroline Dubois, la patronne qui attend
En cas de victoire, c’est un autre monstre qui attend. Caroline Dubois, 24 ans, sœur du champion poids lourd Daniel Dubois, règne sur la division avec une autorité impressionnante. Technique, puissance, maturité : elle a tout. Beaucoup la voient déjà comme la future grande star de la boxe féminine britannique.
Mais justement, Estelle adore ce genre de défi. Se mesurer aux toutes meilleures, c’est son ADN. Souvenez-vous : en 2019, elle était devenue championne IBO en battant une Argentine plutôt costaud. Deux ans plus tard, elle remettait ça. Quand elle sent l’odeur du très haut niveau, elle se transcende.
Un parcours en montagnes russes
Revenons un peu en arrière, parce que le parcours d’Estelle mérite qu’on s’y arrête. Née à Créteil, d’origine congolaise, elle découvre la boxe à 13 ans presque par hasard. Très vite, le talent explose. À 24 ans, elle devient la première Française championne olympique de boxe. Rien que ça.
Passage pro en 2018. Victoires en cascade. Titre IBO en 2019. Maman en 2020 (elle donne naissance à deux enfants). Retour gagnant. Et puis cette parenthèse amateur pour Paris 2024 qui tourne au cauchemar. On aurait pu croire à une fin de cycle. Au lieu de ça, elle choisit de repartir au charbon.
Ce qui impressionne, c’est cette capacité à rebondir. Chaque fois qu’on la pense cuite, elle revient plus forte. Comme si les échecs la nourrissaient. C’est rare dans le sport de haut niveau.
Et maintenant ?
La date du combat n’est pas encore officielle, mais ça sent le premier semestre 2026. Peut-être en France ? Ce serait beau. Imaginer un Zénith ou une Accor Arena pleine pour voir Estelle défier le gratin mondial, ça donne des frissons.
En attendant, elle s’entraîne dur. On la sait perfectionniste. Le physique, la technique, le mental : tout est passé au peigne fin. Elle sait que c’est peut-être sa dernière vraie chance de redevenir championne du monde chez les pros.
Parce qu’à 33 ans, dans une catégorie où les jeunes louves arrivent en masse (Dubois, Walsh, Harrington…), le temps presse. Mais c’est aussi l’âge où l’expérience fait souvent la différence. Regardez Taylor, Serrano : elles brillent encore passé 35 ans.
Je ne boxe pas pour prouver aux autres, je boxe pour me prouver à moi-même que j’en suis toujours capable.
– Estelle Mossely (propos recueillis précédemment)
Cette phrase résume tout. On sent la détermination tranquille de celle qui n’a plus rien à perdre et tout à gagner. Perso, j’ai un gros faible pour ces comeback stories. Quand une athlète refuse de tirer un trait sur ses rêves, ça force le respect.
Alors oui, Jessica Camara sera un test terrible. Oui, Caroline Dubois fait peur à tout le monde. Mais quelque chose me dit qu’Estelle Mossely n’a pas encore écrit le dernier chapitre de son histoire. Et franchement, j’ai hâte de voir la suite.
Et vous, vous y croyez à ce retour au sommet ? Dites-moi en commentaire si vous pensez qu’elle peut redevenir championne du monde. Moi, je mise un petit billet sur la Cristolienne. Parce que les guerrières comme elle, ça ne lâche jamais vraiment.
