Vous êtes en train de remplir vos vœux sur Parcoursup ou vous hésitez encore pour un semestre à l’étranger en école d’ingénieurs ? Et si, au lieu de regarder toujours vers Londres, Barcelone ou Montréal, vous tourniez les yeux un peu plus à l’est ? Franchement, j’ai croisé récemment le témoignage d’un étudiant qui a choisi Budapest pour sa dernière année, et ça m’a scotché. Pas seulement parce que c’est beau sur les photos (ça, on le savait déjà), mais parce que la réalité sur place semble dépasser toutes les attentes.
Budapest, la nouvelle star des étudiants européens
Il y a quelques années encore, quand on parlait d’Europe de l’Est pour les études, beaucoup haussaient les épaules. Aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux-mêmes : la Hongrie, et particulièrement sa capitale, grimpe dans tous les classements des destinations préférées des étudiants en mobilité. Coût de la vie parmi les plus bas des capitales européennes, diplômes parfaitement reconnus dans toute l’Union, et une énergie qu’on a parfois du mal à trouver ailleurs… Budapest coche beaucoup de cases.
Pourquoi avoir choisi la Hongrie plutôt qu’un « classique » ?
Pour beaucoup, le déclic vient d’abord du porte-monnaie. Un loyer en colocation dans le centre de Budapest tourne entre 250 et 400 € par mois, charges comprises. Un repas au resto universitaire ? Moins de 4 €. Une pinte dans un bar ruiné (les célèbres « ruin bars ») ? Autour de 2 €. Quand on compare avec Paris, Lyon ou même Lisbonne, la différence est brutale. Et pourtant, on ne parle pas d’une ville de seconde zone : les universités sont solides, souvent classées dans les 600-800 meilleures mondiales, ce qui est largement suffisant pour un échange ou une dernière année de master.
Mais l’argent n’explique pas tout. Ce qui revient sans cesse dans les retours, c’est cette sensation d’arriver dans une ville qui vit. Vraiment. Pas juste pour les touristes. Les quartiers juif, VIIIe et IXe surtout, bouillonnent de projets indépendants, de concerts improvisés, de pop-up galleries. Un étudiant ingénieur que j’ai suivi m’expliquait : il cherchait un cursus pointu en énergies renouvelables et environnement, et il est tombé sur un programme en parfaite adéquation avec sa spécialité. Le bonus ? Les retours ultra-positifs de tous ceux qui avaient déjà mis un pied là-bas.
« Je voulais une ville qui me sorte de ma zone de confort sans me ruiner, et surtout où je pourrais vraiment m’intégrer. Budapest, c’est exactement ça : cosmopolite, jeune, et pourtant super accueillante dès qu’on fait l’effort de sortir des circuits touristiques. »
Premiers pas : entre émerveillement et petites galères
Arriver à Budapest, c’est d’abord tomber amoureux du décor. Le Danube qui coupe la ville en deux, Buda et ses collines verdoyantes d’un côté, Pest et ses immeubles haussmanniens de l’autre… Même en décembre, avec le froid qui pique, la ville a un charme fou. Mais bon, il faut être honnête : les premières semaines ne sont pas toujours une promenade sur les berges.
Le hongrois, déjà, c’est une langue qui fait peur. Vingt-deux cas grammaticaux, des mots à rallonge… Autant dire que commander un café peut vite ressembler à un oral de khâgne. Pourtant, notre étudiant le dit lui-même : apprendre juste « köszi » (merci) et « jó napot » (bonjour) change tout. Les locaux adorent quand on fait l’effort, et ça ouvre des portes incroyables.
- Première mission réussie : trouver un appart (les groupes Facebook d’expats sont une mine d’or)
- Deuxième mission : ouvrir un compte bancaire local (indispensable pour les cautions)
- Troisième mission : comprendre que le tram 2, c’est la plus belle ligne de transport en commun du monde (véridique)
La vie étudiante : entre thermes, ruin bars et soirées underground
On entend souvent parler de Berlin comme la capitale de la nuit alternative. Budapest n’a clairement rien à lui envier. Les « ruin bars » – ces bars installés dans des immeubles désaffectés, décorés avec trois fois rien et une créativité folle – sont devenus mythiques. Szimpla Kert, Instant-Fogas, ils ont tous leur personnalité. Et surtout, l’ambiance y est hyper safe, même à 4h du matin.
Mais la ville ne se résume pas à faire la fête. Les bains thermaux (Széchenyi, Gellért, Rudas…) sont une institution. Y aller en hiver, quand il fait -5 dehors et 38 dans l’eau, c’est une expérience qu’on n’oublie pas. Et puis il y a les îles Margaret, les collines de Buda pour randonner, les marchés couverts… On ne s’ennuie jamais.
Et les études dans tout ça ?
Parce qu’on ne part pas seulement pour Instagram, hein. Les universités hongroises, notamment l’Université Obuda ou l’Université Corvinus pour les profils plus business, ont vraiment monté en gamme ces dernières années. Les programmes en anglais se multiplient, les profs sont souvent jeunes et impliqués, et il y a une vraie culture du projet.
Ce qui marque les étudiants français, c’est aussi la liberté laissée. Moins de cours magistraux, plus de travaux de groupe, des sujets qui sortent parfois du cadre strictement académique. Un étudiant en environnement me confiait avoir participé à des workshops sur la décroissance et les low-tech, des sujets qu’il n’aurait jamais abordés en France. Et ça, ça change une vision du métier.
« Je suis tombé presque par hasard sur une association qui travaille sur le transport à la voile. J’ai toujours été passionné par la mer, mais je n’avais jamais fait le lien avec mon futur job d’ingénieur. Là, tout d’un coup, ça devient concret. »
Le coût de la vie en détail : combien ça coûte vraiment ?
Allons dans le concret, parce que c’est souvent LA question qui bloque.
| Poste | Budget moyen mensuel |
| Loyer (coloc centre) | 300-450 € |
| Nourriture (courses + restos) | 200-250 € |
| Transports (pass mensuel) | 12 € |
| Sorties (bars, concerts) | 100-200 € |
| Divers (téléphone, sport) | 80 € |
| Total raisonnable | 700-1000 €/mois |
Oui, vous avez bien lu. Avec 900 € par mois, on vit très correctement. Et si vous touchez une bourse Erasmus+ ou la bourse de votre école, vous êtes largement au large.
Et après ? Le retour en France… ou pas
Ce qui frappe, c’est que beaucoup d’étudiants qui partent à Budapest y laissent un peu de leur cœur. Certains prolongent avec un stage, d’autres reviennent faire leur mémoire, et quelques-uns décident même de rester. La ville a cette capacité rare à transformer une simple année d’échange en vrai tournant de vie.
Alors oui, il y a des moments de solitude, des jours où le hongrois vous sort par les oreilles, où le froid de janvier vous donne envie de tout plaquer. Mais globalement ? Ceux qui ont tenté l’aventure sont unanimes : c’était la meilleure décision de leur parcours.
Si vous hésitez encore pour votre prochaine mobilité, posez-vous la question : et si Budapest était exactement ce dont vous aviez besoin ? Une ville qui mélange histoire, modernité, fêtes démentes et vraies opportunités professionnelles… Le tout sans vous ruiner.
Perso, la prochaine fois que j’aurai l’occasion de partir quelques mois, je sais déjà où je poserai mes valises. Et vous ?
