Imaginez-vous réveillé en pleine nuit par le bruit discret d’un moteur dans le ciel. Un simple bourdonnement. Et puis, quelques heures plus tard, deux hommes franchissent les murs d’une prison comme si c’était la porte d’un supermarché un dimanche matin. C’est exactement ce qui s’est passé fin novembre à Dijon. Et franchement, quand on entend l’histoire dans son intégralité, on se demande sérieusement où va la sécurité dans nos établissements pénitentiaires.
Une lame de scie à métaux livrée par drone. Oui, vous avez bien lu. Ce n’est plus du cinéma, c’est la réalité 2025.
Une évasion digne d’un scénario hollywoodien
Le 27 novembre, vers 5 heures du matin, deux détenus de la maison d’arrêt de Dijon décident que c’est le grand jour. Leur plan ? Scier les barreaux de leur cellule avec un outil qu’ils n’auraient jamais dû posséder. Et comment cet outil est-il arrivé entre leurs mains ? Par les airs. Un drone piloté depuis l’extérieur a largué le précieux colis au-dessus de la cour de promenade ou directement sur un toit accessible. En quelques heures, les barreaux cèdent. Les deux hommes se laissent glisser le long d’une corde de fortune et disparaissent dans la nature.
L’un a 32 ans, il était en détention provisoire pour des violences conjugales graves. L’autre n’a que 19 ans et attendait son jugement pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs. Deux profils radicalement différents, mais une détermination commune : retrouver la liberté à tout prix.
Dans une prison censée être sécurisée, recevoir une scie par drone, c’est quand même la preuve que quelque chose ne tourne pas rond.
Le premier repris en moins de 24 heures
Le plus âgé des deux n’ira pas très loin. À peine 24 heures après son évasion, les gendarmes le retrouvent dans un bar de village en Saône-et-Loire, tranquillement installé comme s’il était en vacances. Un café, une discussion avec le patron, et hop, menottes. Fin de la cavale express.
Pour lui, le retour à la case prison a dû être particulièrement amer. On imagine la scène : il pensait avoir réussi le coup parfait, et le voilà repris comme un bleu.
Le second, toujours dans la nature… et considéré dangereux
Le jeune de 19 ans, lui, court encore. Et les autorités ne cachent pas leur inquiétude. Ce garçon n’est pas là pour des broutilles : tentative d’assassinat, c’est lourd. Il connaît du monde, il a des contacts, et surtout, il a déjà prouvé qu’il était prêt à tout. Quand on sait qu’il a bénéficié d’une aide extérieure ultra-organisée, on se dit qu’il ne doit pas être tout seul dans sa fuite.
Son signalement circule partout. Mais pour l’instant, rien. Silence radio. Et ça, ça commence à peser.
L’arrestation du complice : le tournant de l’enquête
Dimanche dernier, gros coup de filet à Besançon. Les enquêteurs débarquent et arrêtent un jeune homme de 19 ans – oui, encore 19 ans. Ce n’est pas n’importe qui : c’est un ancien codétenu du fugitif toujours en fuite, et surtout un proche. Les policiers le soupçonnent d’avoir joué un rôle clé dans l’organisation de l’évasion.
Mardi, il a été mis en examen pour complicité d’évasion en bande organisée et association de malfaiteurs. Résultat : détention provisoire. Il nie ? Il reconnaît une partie ? Pour l’instant, on n’en sait rien. Mais une chose est sûre : son arrestation prouve que l’évasion n’était pas l’idée spontanée de deux détenus un peu bricoleurs. Non, c’était préparé, structuré, avec des gens à l’extérieur.
- Un drone piloté avec précision
- Une lame de scie parfaitement choisie
- Un timing millimétré
- Des complicités extérieures actives
Tout ça sent la bande organisée à plein nez.
La maison d’arrêt de Dijon : une passoire sécuritaire ?
Il faut le dire clairement : cette prison est vétuste. Tout le monde le sait dans le milieu. Construite au XIXe siècle, elle n’a pas été pensée pour affronter les technologies d’aujourd’hui. Des murs épais, oui. Mais des toits plats, des cours accessibles, et surtout, aucun système anti-drone efficace. Résultat ? Un simple appareil grand public suffit à contourner toute la sécurité.
Et ce n’est pas un cas isolé. Ces derniers années, les livraisons par drone sont devenues le cauchemar des directeurs de prison. Téléphones, drogues, armes blanches… tout passe par les airs. À Dijon, on est juste passé au niveau supérieur avec une évasion réussie.
Quand une prison du centre-ville devient plus perméable qu’un grillage de jardin, il y a urgence à réagir.
Les drones, nouvelle arme des évasions du futur
Ce qui choque le plus, c’est la facilité. Un drone coûte quelques centaines d’euros. Une lame de scie, moins de 20 euros. Avec un peu de coordination et un pilote qui connaît les horaires de ronde, n’importe qui peut monter l’opération. Et ça pose une question terrible : combien d’autres prisons sont vulnérables au même scénario ?
J’ai discuté avec d’anciens surveillants pénitentiaires. Ils sont unanimes : sans filets anti-drone, sans brouillage systématique, sans caméras thermiques partout, c’est la porte ouverte à tout. Et le budget ? Toujours en retard. Pendant ce temps, les trafiquants, eux, investissent.
Et maintenant ?
L’enquête continue. Les policiers savent qu’ils tiennent une piste sérieuse avec le complice arrêté. Ils espèrent qu’il va parler, qu’il va donner des noms, des lieux, des contacts. Parce que tant que le jeune fugitif de 19 ans court, il représente un risque réel. Pas seulement pour la société, mais aussi pour lui-même : un garçon de cet âge, sous pression, avec des antécédents aussi lourds, ça peut mal finir.
En attendant, cette affaire remet sur la table le débat sur la modernisation des prisons françaises. Faut-il tout raser et reconstruire ? Faut-il généraliser les brouilleurs de drones ? Ou simplement accepter que certaines vieilles maisons d’arrêt ne sont plus adaptées à la criminalité d’aujourd’hui ?
Une chose est sûre : l’évasion de Dijon ne sera pas la dernière du genre. Elle est juste la plus spectaculaire… pour l’instant.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Une prison du XXIe siècle doit-elle encore ressembler à un château fort du Moyen Âge face à des drones grand public ? J’attends vos réactions en commentaire. Cette histoire est loin d’être terminée.
