Vous savez cette petite boule au ventre qu’on a quand on sent que ça va partir en vrille ? Je l’ai eue vendredi après-midi en regardant les images des essais libres à Abou Dhabi. Lando Norris arrive à fond, Max Verstappen roule tranquillement en pleine trajectoire… et bam, le Britannique doit tirer tout droit pour éviter le contact. Dans la radio, on entend clairement : « Qu’est-ce que ce mec fait ? J’ai failli me crasher ! » Ambiance.
On n’est même pas encore aux qualifications et la guerre psychologique est déjà lancée. À deux jours d’un Grand Prix qui va sacrer le champion du monde 2025, c’est exactement le genre de week-end qu’on adore en Formule 1.
Un final à trois qui promet d’être historique
Cette saison 2025 nous aura tenus en haleine jusqu’au bout. Pour la première fois depuis très longtemps, trois pilotes arrivent à l’ultime manche avec une chance mathématique de décrocher le titre. Lando Norris mène la danse avec 408 points, Max Verstappen pointe à 12 longueurs et Oscar Piastri, coéquipier de Norris, est troisième à 16 points. Vingt-cinq points à prendre dimanche (plus le point du meilleur tour), tout reste ouvert.
Concrètement ? Si Lando monte sur le podium, il est champion, quoi qu’il arrive. Même si Verstappen gagne et fait le meilleur tour. C’est dire la pression qui repose sur les épaules du pilote McLaren.
Ce qui s’est vraiment passé vendredi sur la piste
Reprenons depuis le début. Lors de la deuxième séance d’essais libres, Verstappen roule lentement pour préparer un tour lancé. Il est sur la trajectoire idéale, comme le font tous les pilotes en phase de préparation. Norris, lui, est en pleine simulation de qualification, à fond. Le Néerlandais prévient son ingénieur : « Tu as Norris derrière… il arrive vite. » Trop tard.
Le Britannique surgit à plus de 300 km/h, se déporte à l’extérieur, freine tard et manque de peu l’arrière de la Red Bull. Il tire tout droit dans l’échappatoire, repart furieux et lâche sa phrase dans la radio. On sent la frustration, mais aussi la tension d’un pilote qui sait que chaque dixième compte ce week-end.
« J’ai failli me crasher ! Qu’est-ce qu’il fabrique ? »
Lando Norris, dans sa radio après l’approche du virage 9
Est-ce que Max l’a fait exprès ? Difficile à dire. Le Néerlandais est connu pour jouer avec les nerfs de ses adversaires, mais il était clairement en tour de sortie. En revanche, le message est passé : ici, personne ne vous laissera un centimètre gratuitement.
Norris en patron, mais Piastri dans l’ombre
Sur le plan purement sportif, McLaren a frappé fort vendredi. Lando a signé le meilleur temps des deux séances, devançant à chaque fois Verstappen de quelques dixièmes. La voiture papaya semble parfaitement dans son élément sur ce tracé d’Abou Dhabi, rapide dans les longues courbes et efficace dans le dernier secteur technique.
Oscar Piastri, lui, a raté la première séance (problème technique) et n’a terminé que 11e de la deuxième. L’Australien reste cependant dans la course au titre. S’il gagne dimanche avec le meilleur tour et que Norris ne marque pas plus de 9 points, Piastri peut créer la surprise. Peu probable, mais pas impossible.
- Norris : 1er des EL1 et EL2
Verstappen : 2e des deux séances
Les écarts : entre 0,2 et 0,4 seconde selon les sessions
Température piste vendredi : plus de 45 °C (ça va baisser dimanche soir)
Tous les scénarios possibles pour le titre
Pour que vous y voyiez clair, voilà les grandes lignes :
- Lando Norris est champion si :
Il termine dans les 3 premiers
OU il finit 4e ou 5e et Verstappen ne gagne pas
OU il finit 6e à 10e et Verstappen ne fait pas mieux que 3e (etc.) - Max Verstappen est champion si :
Il gagne + meilleur tour (26 pts) et Norris ne fait pas mieux que 6e
OU il gagne sans meilleur tour et Norris ne marque aucun point - Oscar Piastri est champion si :
Il gagne + meilleur tour et Norris termine 9e ou moins bien (scénario très improbable)
En clair, le plus simple pour Norris reste de monter sur le podium. Mais en F1, on sait que rien n’est jamais simple.
La rivalité Norris-Verstappen : plus qu’une simple concurrence
Ce qui rend ce week-end encore plus savoureux, c’est l’historique entre les deux hommes. Depuis 2021 et leur duel épique sous la pluie à Sotchi, puis les accrochages de 2024, on sent que ça couve. Verstappen a toujours eu cette capacité à rester de marbre quand l’autre s’énerve. Norris, lui, a gagné en maturité mais reste plus émotif.
Ce vendredi, l’incident radio n’était probablement qu’un hors-d’œuvre. J’ai comme l’impression qu’on va assister à une course tendue, avec des stratégies agressives et peut-être quelques étincelles en piste. Et franchement, c’est exactement ce qu’on veut voir pour conclure une saison pareille.
Ce qui nous attend ce week-end
Le programme est chargé :
- Samedi 15h (heure française) → Essais libres 3
- Samedi 18h → Qualifications (décisives pour la stratégie course)
- Dimanche 14h → Le Grand Prix (71 tours sous les lumières de Yas Marina)
La météo s’annonce clémente, la piste va refroidir le soir de la course, ce qui pourrait rebattre les cartes en termes de dégradation pneus. McLaren semble avoir l’avantage en rythme pur, mais Red Bull a souvent su sortir des stratégies gagnantes quand ça compte.
Et puis il y a cette inconnue : jusqu’où les pilotes vont-ils se battre roue contre roue si le titre se joue entre eux ? On a vu par le passé que Verstappen n’hésite pas à défendre dur. Norris a-t-il enfin le mental pour répondre sans se mettre à la faute ?
Une chose est sûre : dimanche soir, on aura un nouveau champion du monde (ou le quatrième sacre de Max, ce qui serait historique). Et quelque chose me dit qu’on va en parler pendant très longtemps.
Alors installez-vous confortablement, préparez le café (ou autre chose), parce que ce Grand Prix d’Abou Dhabi 2025 s’annonce comme l’un des plus intenses de ces dix dernières années. Et moi, je ne donnerais ma place pour rien au monde.
Ps : Si vous voulez mon pronostic perso ? Je vois Norris champion… mais pas sans avoir transpiré jusqu’au dernier tour. Rendez-vous dimanche pour voir si j’ai raison !
