Vous est-il déjà arrivé de revoir une séquence de combat cent fois sans vous lasser ? Moi, depuis septembre 2024, j’ai cette vidéo en boucle : un genou qui part comme une fusée, un Américain qui s’écroule net, et 15 000 personnes qui hurlent d’un seul homme. Ce soir-là, à l’Accor Arena, Farès Ziam a écrit une des plus belles pages du MMA français.
On en parle encore dans les salles de Lyon, à Paris, et même outre-Atlantique. Parce que ce n’était pas juste un KO. C’était une déclaration. Le genre de moment où un combattant passe du statut de « bon espoir » à celui de prétendant sérieux.
Le soir où le Smile Killer a fait taire tout le monde
Reprenons depuis le début. 28 septembre 2024, UFC Paris 3. La carte préliminaire a été solide, avec déjà de belles victoires françaises, mais l’ambiance est encore un peu timide. Et puis arrive l’ouverture de la main card : Farès Ziam contre Matt Frevola. Un duel lightweight qui, sur le papier, sent la guerre.
Frevola, c’est le genre de gars qui ne recule jamais. Un Américain dur au mal, connu pour ses échanges explosifs. Ziam, lui, c’est la technique, la patience, le sourire avant le combat… et puis plus rien une fois la cage fermée. D’où son surnom, le Smile Killer.
Les deux premiers rounds sont un régal tactique. Farès domine au sol, passe le dos de son adversaire plusieurs fois, menace avec des étranglements. Frevola respire fort, commence à montrer des signes de fatigue. On sent que le Lyonnais contrôle, mais il manque le feu d’artifice que le public français attend.
Le troisième round : quand tout bascule
Et puis vient le troisième round. Ziam accélère. Il prend à nouveau le dos, colle au corps à corps. Ses coachs lui crient de rester patient, mais lui sent l’ouverture. Frevola, épuisé, tente de se retourner pour échapper à la pression. Erreur fatale.
Farès baisse la tête d’une main, protège son menton, et envoie le genou droit. Pas un genou sauté spectaculaire à la Masvidal, non. Un genou chirurgical, millimétré, qui percute la mâchoire de plein fouet. L’Américain s’effondre comme une poupée de chiffon. La salle devient hystérique.
« J’ai été mis KO ? »
– Matt Frevola, quelques minutes après s’être relevé, encore sonné
Oui Matt, tu l’as été. Et pas qu’un peu. Ce genou a valu à Farès le bonus de Performance of the Night et 50 000 dollars bien mérités. Mais surtout, il a gravé son nom dans le marbre du MMA hexagonal.
D’où vient ce calme olympien avant la tempête ?
Ce qui frappe chez Ziam, c’est le contraste. Avant le combat, il sourit, discute, semble presque détaché. Une fois la cloche sonnée, son visage se ferme complètement. Plus de sourire. Juste la concentration absolue.
Il l’a expliqué plusieurs fois : dès qu’il franchit les portes de la cage, quelque chose change. Le stress disparaît, le cerveau passe en mode prédateur. C’est cette dualité qui fait peur à ses adversaires. Et qui rend ses performances si spéciales.
Un parcours loin d’être un long fleuve tranquille
Farès n’est pas arrivé à l’UFC par hasard. Né à Lyon, d’origine algérienne, il a commencé les arts martiaux très jeune. Kickboxing d’abord, puis MMA dès qu’il a pu. Des débuts dans des petites organisations françaises, des galères, des combats à l’étranger pour se faire un nom.
Son arrivée à l’UFC en 2019 n’a pas été flamboyante. Quelques victoires, quelques défaites, des ajustements. On sentait le potentiel énorme, mais il manquait ce petit déclic. Ce moment où tout bascule.
- 2021 : première victoire par décision, propre mais sans éclat
- 2022-2023 : enchaîne les performances solides, monte dans le classement lightweight
- 2024 : explose littéralement avec ce KO à Paris
Ce combat contre Frevola, c’était son 8e à l’UFC. Et le premier terminé avant la limite. Parfois, il suffit d’un instant pour que tout change.
Après Paris : la confirmation face à Mike Davis
Beaucoup pensaient que le KO sur Frevola était un coup de chance. Que Ziam allait retomber dans ses travers de finisseur timide. Raté.
Quelques mois plus tard, il affronte Mike Davis, un autre Américain solide. Combat serré, intense, mais Farès gagne encore. Cette fois par décision unanime. Et surtout, il survit à une calf slicer – une soumission rarissime – qui aurait fait abandonner 99 % des combattants.
Preuve que le garçon n’est pas seulement un finisseur spectaculaire : il est complet. Technique au sol, cardio, mental d’acier. Tout y est.
L’absence à l’UFC Paris 2025 et le retour attendu
L’année suivante, on attendait Farès en tête d’affiche à Paris. Contrat signé contre le Brésilien Kauê Fernandes. Tout était prêt. Et puis la vie a décidé autrement.
Le décès brutal de sa grand-mère l’a forcé à se retirer. Un choix qui en dit long sur l’homme derrière le combattant. La famille d’abord, toujours. Il l’a annoncé avec beaucoup de classe sur ses réseaux, et personne n’a osé critiquer.
« La famille est pour moi la priorité absolue. »
– Farès Ziam
Maintenant, l’attente est immense. Quand reviendra-t-il ? Contre qui ? Dans quelle forme ? Une chose est sûre : dès qu’il remontera dans l’octogone, la France entière sera derrière lui.
Et maintenant ? Vers le top 15 lightweight ?
Avec deux victoires consécutives dont un KO viral, Farès Ziam n’est plus un outsider. Il frappe à la porte du classement. On parle déjà de matchs contre des noms comme Moicano, Gamrot, ou même un retour de Paddy Pimblett.
À 28 ans, il est dans la force de l’âge. Techniquement irréprochable, mentalement blindé, et désormais capable de finir ses adversaires de manière spectaculaire. Le cocktail parfait.
Le MMA français n’a jamais été aussi fort. Entre Ciryl Gane, Benoît Saint Denis, Manon Fiorot et maintenant Ziam qui monte en puissance, on vit une époque dorée. Et quelque part, ce genou envoyé dans la mâchoire de Frevola a peut-être allumé la mèche d’une nouvelle génération.
Alors oui, j’ai revu cette séquence cent fois. Et je la reverrai encore. Parce que parfois, dans ce sport brutal et magnifique, il y a des moments qui dépassent le simple combat. Des moments qui font vibrer une nation entière.
Farès Ziam a fait trembler l’Accor Arena ce soir-là. Et quelque part, il continue de nous faire vibrer, encore aujourd’hui.
Et vous, quel est votre moment préféré de Farès Ziam jusqu’à présent ? Le genou sur Frevola ? Sa résilience face à Davis ? Dites-le moi en commentaire, on en discute avec plaisir.
