Vous êtes déjà monté dans le Roissybus à 6 heures du matin, valise à la main, en priant pour que l’A1 ne soit pas complètement bouchée ? Moi oui, et franchement, c’était rarement une partie de plaisir. Pourtant, quand on apprend que cette ligne mythique va purement et simplement disparaître dès mars 2026, on ressent quand même un petit pincement au cœur. Trente ans de bons et loyaux services, et paf, rideau.
Mais avant de sortir les mouchoirs, regardons ce qui arrive derrière. Parce que oui, on ne supprime pas une navette aussi fréquentée sans proposer autre chose. Et là, les autorités nous promettent monts et merveilles avec une nouvelle ligne qui, sur le papier, semble carrément plus maligne. Alors, vrai progrès ou simple jeu de chaises musicales ? C’est ce qu’on va décortiquer ensemble.
Pourquoi on enterre le Roissybus (et on a peut-être raison)
Commençons par le nerf de la guerre : le temps de trajet. Tout le monde le sait, l’autoroute A1 entre Paris et Roissy, c’est souvent un parking géant déguisé. 70 % des retards du Roissybus venaient directement de là. Résultat ? Une moyenne d’1 h 10 à 1 h 20 porte à porte, parfois bien plus quand c’était la cata.
Et puis il y avait ce terminus Opéra. Hyper central, ok, mais complètement saturé. Les bus devaient slalomer entre les touristes, les livraisons et les travaux permanents du quartier. Autant dire que le pauvre chauffeur passait parfois plus de temps à klaxonner qu’à rouler.
« Le tracé actuel est devenu intenable avec la congestion chronique de l’A1 et l’accès au centre de Paris »
– Communiqué des autorités régionales des transports
Difficile de leur donner tort. Même si, soyons honnêtes, ça fait bizarre de voir disparaître une ligne aussi emblématique. Un peu comme quand on a supprimé l’Orlybus il y a quelques années : sur le moment on râle, puis on finit par s’habituer.
La nouvelle star : bienvenue à la ligne 9517
Alors, qu’est-ce qu’on nous propose à la place ? Une toute nouvelle ligne baptisée 9517, exploitée par Transdev, qui ne passera plus par le centre de Paris mais par la gare Saint-Denis Pleyel. Et là, accrochez-vous, parce que c’est plutôt bien pensé.
En gros, vous prenez la ligne 14 (ou la 13, ou le RER D) jusqu’à Saint-Denis Pleyel, et hop, correspondance directe avec le 9517 qui file vers les terminaux de Roissy. Temps annoncé ? Entre 50 minutes et 1 h 10 depuis le centre de Paris. Soit un gain de 10 à 30 minutes selon les heures. Sur le papier, c’est énorme.
- Correspondance ultra-rapide avec la ligne 14 (la plus moderne du réseau)
- Évite totalement l’A1 aux heures de pointe
- Fréquence renforcée aux heures de vols
- Tarif probablement identique (on croise les doigts)
Et le meilleur ? À moyen terme, quand les lignes 15, 16 et 17 du Grand Paris Express seront ouvertes, Saint-Denis Pleyel deviendra l’un des plus gros hubs d’Île-de-France. Autant dire qu’on anticipe déjà l’avenir.
Les gagnants et les perdants de ce grand chambardement
Clairement, tout le monde ne va pas sortir gagnant de cette révolution. Faisons le point sans langue de bois.
Les grands gagnants : Ceux qui habitent déjà près de la ligne 14 ou qui viennent de l’est parisien. Pour eux, c’est jackpot. Temps réduit, moins de stress, et une correspondance qui ressemble plus à une formalité qu’à une galère.
Les perdants relatifs : Les habitants du 9e arrondissement ou ceux qui arrivaient à Opéra en taxi depuis la gare du Nord ou Saint-Lazare. Fini le « je descends à deux pas de mon hôtel ». Il faudra désormais changer à Saint-Denis Pleyel. Pas dramatique, mais ça rajoute une étape.
Et puis il y a ceux qui prenaient le Roissybus la nuit. Parce que oui, c’était la seule liaison directe 24 h/24 avec l’aéroport en dehors du RER B (qui, soyons réalistes, n’est pas toujours jojo la nuit). Espérons que la 9517 assure aussi sur les horaires nocturnes, sinon bonjour les galères pour les vols tôt le matin ou tard le soir.
Et le CDG Express dans tout ça ?
On ne peut pas parler de Roissy sans évoquer le fameux CDG Express, ce train direct Gare de l’Est – Aéroport promis pour… 2027 (après seulement 15 ans de retard, bravo). Prix prévu ? Autour de 30 € le trajet. Autant dire que pour beaucoup de voyageurs, la 9517 restera l’option raisonnable.
Moralité ? La suppression du Roissybus s’inscrit dans une logique plus large : faire de Saint-Denis Pleyel le nouveau porte d’entrée nord de Paris, désengorger le centre, et préparer l’arrivée du Grand Paris Express. Stratégiquement, c’est cohérent. Humainement, ça fait un peu mal au cœur.
Ce que j’en pense, personnellement
J’ai pris le Roissybus des dizaines de fois. J’y ai vu des touristes japonais surexcités, des familles qui partaient en vacances avec trois enfants et six valises, des hommes d’affaires qui tapaient frénétiquement sur leur ordinateur en priant pour avoir du wifi. C’était parfois long, souvent bondé, mais il y avait une forme de poésie dans ce bus rouge qui traversait Paris de part en part.
La 9517 sera sûrement plus efficace. Plus moderne. Plus rapide. Mais elle n’aura pas cette âme un peu folle du vieux Roissybus qui débarquait place de l’Opéra comme un ovni rouge au milieu des boutiques de luxe.
Après, entre nous, je préfère arriver à l’aéroport détendu plutôt que de vivre un remake de Mad Max sur l’A1. Donc oui, vive le progrès. Mais on a le droit de verser une petite larme sur trente ans d’histoire des transports parisiens, non ?
En pratique : comment vous allez faire à partir de mars 2026
- Direction Saint-Denis Pleyel via la ligne 14 (depuis Châtelet, c’est 15 minutes)
- Correspondance immédiate avec le 9517 (fréquence toutes les 10-15 min aux heures de pointe)
- Trajet direct jusqu’à votre terminal (1, 2 ou 3)
- Vous gagnez 15-20 minutes en moyenne et beaucoup de nerfs
Petit conseil de voyageur aguerri : téléchargez l’appli des transports franciliens et activez les notifications. Parce que oui, il y aura probablement des ajustements les premières semaines. Comme toujours.
En résumé ? Le Roissybus nous manquera. Mais la 9517 semble être une vraie amélioration. Paris continue de se réinventer, parfois dans la douleur, souvent pour le mieux. Et nous, voyageurs, on finira par s’y faire. Comme toujours.
Et vous, vous allez regretter le vieux bus rouge, ou vous êtes déjà prêts à adopter la nouvelle ligne ? Dites-moi tout en commentaire, j’ai hâte de connaître votre avis !
