Imaginez un peu la scène : vous êtes joueur dans un club de National 3, vous tirez le PSG en 32es de finale de Coupe de France, et soudain votre vie bascule. Pas de Parc des Princes glacial et intimidant, non. Vous allez jouer “à la maison”, enfin presque, devant vos proches, dans un vrai grand stade. C’est exactement ce qui arrive aux gars de Vendée Fontenay Foot en ce début décembre. Franchement, ça fait rêver.
Le tirage au sort avait déjà fait trembler tout un département. Puis est venue la question qui tue : où va-t-on bien pouvoir recevoir le champion de France, tenant du titre et recordman de l’épreuve ? Leur petit stade Emmanuel-Murzeau, aussi charmant soit-il, n’est évidemment pas homologué pour ce genre d’événement. Direction donc les discussions interminables, les coups de fil aux préfectures, les négociations avec les stades voisins… Et finalement, la lumière : ce sera la Beaujoire, à Nantes, le samedi 20 décembre à 20 h 50.
Un choix qui change tout pour les amateurs
À première vue, on pourrait se dire “dommage, ils ne jouent pas vraiment à domicile”. Et pourtant, quand on creuse un peu, c’est presque le meilleur scénario possible pour Fontenay.
D’abord la distance : un peu plus de 100 km. C’est jouable en bus, les familles suivent, les supporters aussi. Jouer au Parc des Princes, c’était 400 km, un monde à part, une ambiance forcément hostile. Là, à Nantes, ils seront nombreux à pousser derrière leur équipe. J’ai rarement vu un “petit” aussi bien loti dans ce genre de configuration.
Ils vont pouvoir vivre leur match de rêve devant leurs proches, dans une enceinte qu’ils connaissent un peu. C’est énorme pour le moral.
Et puis il y a l’aspect humain, presque touchant. Les joueurs de Fontenay travaillent à côté, certains sont étudiants, d’autres employés, enseignants… Recevoir le PSG devant 30 000 personnes à Nantes plutôt que dans un Parc à moitié vide en plein hiver, ça change la donne. L’engouement local est déjà palpable : les places risquent de partir en quelques heures.
La Beaujoire, un stade chargé d’histoire pour la Coupe
Ce n’est pas n’importe quel stade non plus. La Beaujoire, c’est là que Nantes a écrit certaines de ses plus belles pages. C’est aussi un habitué des gros chocs de Coupe de France. L’enceinte a déjà accueilli des 16es, des 8es, parfois même des quarts. Les tribunes savent vibrer quand un “petit” défie un “gros”. Souvenez-vous du quart de finale 1995 entre Nantes et… le PSG justement. L’ambiance avait été folle.
Pour les Vendéens, c’est presque un pèlerinage. Beaucoup ont déjà vu des matchs là-bas avec le FC Nantes. Ils connaissent les lieux, les accès, l’acoustique. Ça enlève un peu de stress inutile. Et puis, soyons honnêtes, jouer dans un stade de 35 000 places plutôt que dans leur antre de 3 000, ça fait tout de suite plus sérieux sur le CV footballistique.
Le calendrier infernal du PSG
De l’autre côté, Paris arrive avec un calendrier de dingue. Trois jours avant ce 32e de finale, les Parisiens seront à Doha pour la finale de la Coupe intercontinentale. Flamengo, Cruz Azul ou Pyramids, peu importe l’adversaire, le voyage sera long, le climat différent, la fatigue réelle.
Ensuite direction Nantes pour le dernier match de l’année 2025. On imagine déjà Luis Enrique qui va faire tourner, préserver les organismes avant la trêve. Les cadres risquent de rester au chaud. Du coup, les jeunes du centre de formation pourraient avoir du temps de jeu. Et ça, pour Fontenay, c’est peut-être la petite fenêtre d’opportunité.
- Un PSG post-Mondial des clubs, forcément émoussé
- Des joueurs moins habitués au haut niveau sur la pelouse
- Une motivation à bloc côté vendéen
- Une Beaujoire acquise à la cause du “petit”
On ne va pas se mentir, même avec une équipe B, Paris reste largement favori. Mais dans le football, surtout en Coupe de France, on a vu des surprises. Beaucoup plus grosses.
Le rêve vendéen devenu réalité
Dans le vestiaire de Fontenay, on ne parle plus que de ça. Certains n’ont pas dormi pendant deux jours après le tirage. L’entraîneur doit gérer l’euphorie, les médias, les demandes d’interviews. Les joueurs, eux, oscillent entre l’excitation et la peur de mal figurer.
Mais au fond, ils savent tous que ce match restera gravé à jamais. Peu importe le score. Ils vont fouler la même pelouse que leurs idoles, porter le maillot de leur ville devant des dizaines de milliers de personnes. Et qui sait, peut-être marquer l’histoire avec un but, une parade, un tacle glissé parfait.
C’est le genre de rencontre dont on parlera encore dans 30 ans dans les bistrots de Fontenay-le-Comte.
Un supporter vendéen
Et c’est exactement ça, la magie de la Coupe de France. Ce mélange improbable entre le football populaire et le très haut niveau. Ce parfum d’exploit possible, même infime. Ce soir-là, à la Beaujoire, il y aura bien plus qu’un match de football. Il y aura un bout de rêve qui se réalisera sous les projecteurs.
Alors oui, le PSG devrait passer. Probablement largement. Mais pendant 90 minutes, ou peut-être un peu plus, un petit coin de Vendée va croire très fort que David peut encore faire vaciller Goliath. Et franchement, c’est tout ce qu’on demande à cette compétition : nous faire rêver, encore et toujours.
Le 20 décembre 2025, notez bien la date. Ce n’est pas qu’un 32e de finale de plus. C’est l’histoire d’un club amateur qui a gagné le droit de vivre son conte de fées, à seulement 100 kilomètres de chez lui. Et ça, ça n’a pas de prix.
