Vous souvenez-vous de cette sensation quand, en 2023, les Bleues ont soulevé le trophée mondial devant une Norvège pourtant ultra-favorite ? Moi oui. Et ce soir, deux ans plus tard, on a presque l’impression de revivre le même frisson. La France affronte l’Allemagne en demi-finale du Mondial 2025, et franchement, l’appétit vient en mangeant : après avoir marché sur le Danemark en quart, les joueuses d’Olivier Krumbholz (ou de son successeur Sébastien Gardillou, selon les dernières infos) veulent clairement remettre le couvert.
Une génération qui refuse de lâcher le trône
Depuis 2017, l’équipe de France féminine de handball vit une période dorée qu’aucun autre pays n’a connue à ce niveau aussi constant. Championnes olympiques, championnes d’Europe, championnes du monde… et souvent plusieurs fois. On en viendrait presque à trouver ça normal. Sauf que non. Gagner autant, aussi régulièrement, avec une concurrence qui se renforce chaque année, c’est tout sauf banal.
Ce qui frappe aujourd’hui, c’est la transition générationnelle réussie. Les Cléopâtre Darleux, Alexandra Lacrabère ou Amandine Leynaud ont passé le relais sans que l’équipe ne perde une miette de son ADN. Pire : elle semble encore plus affamée.
Léna Grandveau, 22 ans et déjà patronne
Si vous ne connaissez pas encore son nom, c’est le moment de le retenir. Léna Grandveau, demi-centre de 22 ans, est en train de devenir la nouvelle figure de proue de cette équipe. Elle organise, elle accélère, elle shoote de loin, elle défend comme une tonne… et surtout, elle parle. Beaucoup. Sur le terrain, elle est partout.
« Elle fonctionne à l’ancienne », confie son sélectionneur. « Elle voit le jeu deux temps à l’avance, elle motive les autres, elle prend ses responsabilités même quand ça chauffe. À 22 ans, c’est exceptionnel. »
Exceptionnel, le mot est faible. Lors du quart contre le Danemark, elle a marqué 7 buts, donné 6 passes décisives et récupéré trois ballons en défense. À elle seule, elle a fait basculer des séquences entières. Et le plus fou ? Elle semble progresser à chaque match.
L’Allemagne, un adversaire qui ne calcule plus rien
Côté allemand, on joue la carte du renouveau. Après des années compliquées, la Mannschaft féminine renaît de ses cendres grâce à une génération dorée emmenée par Emily Bölk, Alina Grijseels et la gardienne Katharina Filter qui fait des miracles depuis le début du tournoi.
Leur parcours ? Impressionnant. Elles ont battu la Suède en quart dans un match ultra-défensif (24-22) où elles ont montré qu’elles savaient souffrir ensemble. Leur point fort : une défense 0-6 très agressive et des contres fulgurants. Exactement le genre de jeu qui peut poser problème aux Bleues quand le rythme ralentit.
- Points forts allemands : défense étagée, transitions rapides, gardienne en état de grâce
- Points faibles : manque d’expérience à ce stade, parfois trop de fautes en attaque placée
- Danger n°1 : Emily Bölk, capable de marquer de n’importe où
Les clés du match : où ça va se jouer
Premier facteur : la bataille des gardiennes. Entre Cléopâtre Darleux (ou Laura Glauser, selon le choix du staff) et Katharina Filter, on risque d’assister à un duel de titans. Ces dernières semaines, les deux sont au-dessus de 40 % d’arrêts. Celle qui tiendra le plus longtemps peut faire basculer la rencontre.
Deuxième point : le rythme. Si la France parvient à imposer son handball rapide, ses montées de balle express et ses tirs de loin, l’Allemagne risque de craquer physiquement en seconde période. À l’inverse, si les Allemandes parviennent à ralentir le jeu et à forcer les Bleues à des attaques placées longues, tout peut arriver.
Troisième élément, et pas des moindres : la gestion des exclusions. Les deux équipes sont très agressives en défense. Celle qui saura rester à 7 le plus longtemps possible aura un avantage énorme.
Ce que nous disent les confrontations récentes
Sur les dix dernières années, la France mène largement (8 victoires, 1 nul, 1 défaite). Mais attention : la seule défaite date de 2022, en phase de groupes de l’Euro, et l’Allemagne avait gagné de 7 buts. Elles savent donc le faire.
Plus récemment, lors des JO de Paris 2024, les Bleues avaient gagné en poules mais très difficilement (29-27 après prolongation). Preuve que quand l’Allemagne est en confiance, elle peut embêter n’importe qui.
Et si les Bleues perdaient ?
Soyons honnêtes : ce serait une immense surprise. Les bookmakers donnent la France ultra-favorite (1.25 contre 4.50). Mais dans le sport, surtout en handball féminin où les écarts se resserrent, tout peut arriver. Une mauvaise entame, une gardienne allemande en feu, quelques décisions arbitrales litigieuses… et on peut vite se retrouver dos au mur.
Mais personnellement, j’ai du mal à y croire. Cette équipe a quelque chose de différent. Une forme de sérénité dans l’adversité, une capacité à élever son niveau quand ça compte vraiment. On l’a vu contre le Danemark : menées à la pause, elles ont passé un 12-3 en seconde période. C’est ça, la marque des grandes équipes.
L’autre demi-finale : Pays-Bas – Norvège
Dans l’autre match, les Pays-Bas accueillent la Norvège à domicile. Un choc énorme entre deux écoles : le handball total orange et la puissance physique scandinave. Les Néerlandaises partent légèrement favorites grâce à l’ambiance, mais la Norvège reste la Norvège. Celle qui gagnera sera une adversaire redoutable en finale.
Moi, je mise sur une finale France – Norvège. Un classique qui sent la revanche de 2023. Mais avant ça, il y a un obstacle allemand à franchir.
Mon prono (et mon cœur qui bat déjà)
France 32 – 27 Allemagne. Les Bleues vont démarrer fort, l’Allemagne va revenir à -2 en milieu de seconde période, puis l’expérience et le banc français feront la différence dans le money-time. Léna Grandveau meilleure joueuse du match avec 9 buts.
Mais plus que le score, ce que je veux voir, c’est cette équipe continuer à écrire son histoire. Parce que oui, on a le droit de rêver d’un troisième titre mondial consécutif. Et franchement, avec cette génération, pourquoi pas ?
Allez les Bleues. Ce soir, on vibre encore.
Match à 17h45 (heure française). Rendez-vous après le coup de sifflet final pour débriefer tout ça. Et quelque chose me dit qu’on aura des choses à raconter…
