Et si un ancien meneur de jeu, devenu coach, écrivait une nouvelle page d’histoire dans le basket français ? Frédéric Fauthoux, figure emblématique du sport tricolore, est à la croisée des chemins. À 52 ans, cet ancien joueur légendaire de Pau-Orthez, aujourd’hui à la tête de Bourg-en-Bresse et des Bleus, s’apprête à disputer une demi-finale cruciale du Championnat de France. Avec un record national de 22 demi-finales à son actif, il ne cache pas son ambition : soulever le trophée, non plus comme joueur, mais comme entraîneur principal. Alors, est-ce l’année où Fauthoux transformera son rêve en réalité ?
Frédéric Fauthoux : Une Légende en Quête d’un Nouveau Graal
Quand on parle de basket en France, difficile de passer à côté de Frédéric Fauthoux. Ce Landais, qui a marqué l’histoire de l’Elan Béarnais pendant quinze ans, est une figure respectée, tant sur le parquet que sur le banc. Sept fois champion de France comme joueur, il a connu les joies des podiums, les émotions brutes des play-offs, et l’adrénaline des matchs décisifs. Mais aujourd’hui, c’est un autre défi qui l’anime : décrocher le titre en tant que coach principal, un accomplissement qui manque encore à son palmarès déjà impressionnant.
Son parcours est une véritable leçon de persévérance. Après avoir brillé comme joueur, il s’est reconverti avec succès dans le coaching, passant par Levallois, l’Asvel, et maintenant Bourg-en-Bresse. Cette saison, il mène la JL Bourg dans une campagne de play-offs audacieuse, défiant des équipes bien plus huppées. Mais qui est vraiment cet homme qui refuse de baisser les bras, même face aux géants de l’Euroligue ?
Un Record National et une Expérience Inégalée
Avec 22 demi-finales de play-offs à son compteur, Frédéric Fauthoux détient un record national qui force le respect. Seize d’entre elles ont été disputées comme joueur sous le maillot de Pau-Orthez, entre 1991 et 2006. Quatre autres l’ont vu briller sur le banc, à Levallois en 2017, puis à Bourg-en-Bresse ces trois dernières saisons. Enfin, deux demi-finales ont été vécues comme coach associé à l’Asvel. Ce palmarès, c’est celui d’un homme qui a su traverser les époques et s’adapter aux exigences du basket moderne.
« 22 demi-finales ? C’est pas mal, mais ce qui me marque, c’est que je n’ai presque jamais perdu en quarts de finale. Enfin, sauf une fois, en 2005… disons que j’aurais dû raccrocher un peu plus tôt ! »
– Frédéric Fauthoux, avec une pointe d’humour
Cette anecdote, racontée avec un sourire, montre bien la légèreté et la confiance de Fauthoux. Mais derrière cette décontraction, il y a une rigueur implacable. Il le dit lui-même : être joueur et être coach, ce n’est pas la même chose. « Quand t’es joueur, tu te concentres sur le jeu, sur l’instant. En tant que coach, tu portes tout le projet du club, t’es jamais vraiment tranquille. » Une phrase qui résume bien les nuits blanches et les stratégies peaufinées jusqu’à l’aube.
Et pourtant, cette pression semble galvaniser Fauthoux. Son expérience des play-offs lui donne un avantage unique : il sait lire l’atmosphère tendue de ces matchs couperets. Même les équipes favorites, comme Paris, ne sont pas à l’abri d’un faux pas. « Ce ne sont pas des robots », lâche-t-il, confiant dans la capacité de son équipe à créer la surprise.
Bourg-en-Bresse : L’Outsider Qui Ne Lâche Rien
Face aux mastodontes de l’Euroligue – Paris, Monaco, l’Asvel –, la JL Bourg pourrait sembler hors course. Avec un budget bien inférieur, l’équipe de Fauthoux fait pourtant partie du carré final pour la troisième année consécutive. Une prouesse qui en dit long sur la mentalité de ce club. « Être là, c’est déjà une belle perf », admet Fauthoux. Mais il ne s’en contente pas. Pour lui, atteindre la finale serait un exploit, et remporter le titre, un rêve devenu réalité.
Cette saison, Bourg a montré des progrès impressionnants, notamment en termes de stabilité émotionnelle et d’équilibre entre attaque et défense. « On a appris à mieux gérer les fins de match », explique Fauthoux. Un point crucial, surtout face à une équipe comme Paris, connue pour son jeu rapide et ses individualités explosives. Lors des confrontations cette saison, Bourg a tenu tête à ses adversaires jusqu’au dernier quart-temps, mais a souvent craqué sur la fin. La clé du succès ? Maîtriser ces dernières minutes décisives.
Pour mieux comprendre les forces en présence, jetons un œil aux performances de Bourg face aux équipes d’Euroligue :
| Adversaire | Matchs joués | Victoires | Défaites |
| Paris | 3 | 0 | 3 |
| Monaco | 3 | 1 | 2 |
| Asvel | 2 | 0 | 2 |
Ce tableau montre clairement le défi qui attend Bourg. Mais Fauthoux reste optimiste : « On sait qu’on peut leur mettre des points. Il faut juste tenir jusqu’au bout. » Une détermination qui pourrait bien faire trembler les favoris.
Le Défi Face à Paris : Une Montagne à Gravir
Ce soir, à Paris, la JL Bourg affronte une équipe qui part favorite sur le papier. Paris, avec ses stars et son rythme effréné, est un adversaire redoutable. Mais Fauthoux n’est pas du genre à se laisser intimider. « On sait qui on est », affirme-t-il. Cette lucidité, mêlée d’une ambition féroce, est ce qui rend ce match si intrigant. Car dans les play-offs, tout peut arriver. Une mauvaise soirée, une défense mal ajustée, et même les plus grands peuvent chuter.
Pour contrer Paris, Fauthoux mise sur une stratégie claire :
- Ralentir le rythme : Empêcher Paris de déployer son jeu rapide.
- Équilibre attaque-défense : Maintenir une solidité défensive tout en restant efficace en attaque.
- Gestion des émotions : Rester concentré, surtout dans les moments clés.
« On a progressé ces dernières semaines », assure Fauthoux. Et il a raison : la victoire en quarts de finale face à Cholet, un match que Bourg aurait peut-être perdu il y a quelques mois, prouve que l’équipe a franchi un cap. Reste à savoir si cela suffira face à un adversaire aussi redoutable.
Un Coach, Deux Casquettes : Bourg et les Bleus
Dans un peu plus d’un mois, Fauthoux troquera son costume de coach de club pour celui de sélectionneur des Bleus. L’Euro 2025, prévu du 27 août au 14 septembre, sera son grand baptême à la tête de l’équipe de France. Succéder à Vincent Collet, une autre légende du basket français, n’est pas une mince affaire. Mais Fauthoux semble prêt à relever le défi, fort de son expérience et de sa vision du jeu.
Ce double rôle – coach de club et sélectionneur – est une prouesse en soi. Peu d’entraîneurs parviennent à jongler avec ces deux responsabilités tout en maintenant un tel niveau d’exigence. « C’est un honneur, mais aussi une pression énorme », confie-t-il. Pourtant, cette pression semble le galvaniser. À Bourg, il construit un projet à long terme. Avec les Bleus, il rêve d’une médaille internationale. Deux ambitions, un seul homme.
« Le Championnat de France, c’est le plus beau des trophées en club. C’est celui que je veux gagner comme entraîneur principal. »
– Frédéric Fauthoux, avec détermination
Les Play-offs : Une Atmosphère à Part
Si Fauthoux excelle dans un domaine, c’est bien dans la compréhension des play-offs. Ces matchs à élimination directe, où chaque possession compte, ont une saveur particulière. « L’atmosphère est différente, tout le monde est tendu », explique-t-il. Et c’est là que son expérience fait la différence. Ayant vécu ces moments comme joueur et comme coach, il sait comment préparer son équipe à ces rencontres où la pression peut tout changer.
Une anecdote marquante ? En 2000, après une défaite en demi-finale face à Limoges, le président de Pau-Orthez, Pierre Seillant, avait secoué ses joueurs dans le vestiaire. « Vous êtes des cons, ils étaient lessivés ! » leur avait-il lancé. Une phrase qui résonne encore dans la tête de Fauthoux, preuve que les play-offs sont aussi une question d’émotions brutes et de moments qui marquent à vie.
Aujourd’hui, Fauthoux veut transmettre cette intensité à ses joueurs. À Bourg, il a instauré une culture de combat, où chaque match est une bataille. « On joue les yeux dans les yeux », insiste-t-il. Une mentalité qui pourrait bien faire la différence face à Paris.
Pourquoi le Titre Est Plus Qu’un Trophée
Pour Fauthoux, remporter le Championnat de France n’est pas seulement une question de palmarès. C’est une consécration personnelle, un aboutissement après des années de travail acharné. « C’est le plus beau des trophées », répète-t-il. Et on le croit sur parole. Car derrière cette ambition, il y a une histoire, celle d’un gamin des Landes qui a gravi tous les échelons pour devenir une figure incontournable du basket français.
Mais au-delà de l’aspect personnel, ce titre serait aussi une victoire pour Bourg-en-Bresse, un club qui se bat avec des moyens limités face aux géants de l’Euroligue. Ce serait une ode aux outsiders, à ceux qui refusent de se résigner face à l’adversité. Et c’est peut-être ça, l’aspect le plus inspirant de cette histoire : la conviction qu’avec du travail, de la stratégie et une bonne dose de courage, tout est possible.
Alors, Frédéric Fauthoux parviendra-t-il à briser le « plafond de verre » dont il parle ? Réponse dans les prochains jours, sur le parquet parisien. Une chose est sûre : il ne lâchera rien. Et nous, on a hâte de voir jusqu’où cette aventure le mènera.
Et Après ? Les Ambitions Internationales
Si le Championnat de France est l’objectif immédiat, Fauthoux a déjà un œil tourné vers l’Euro 2025. En tant que sélectionneur des Bleus, il aura la lourde tâche de succéder à Vincent Collet et de mener la France vers une médaille. Un défi colossal, mais qui semble à sa portée. Car si une chose définit Fauthoux, c’est sa capacité à se réinventer, à apprendre de chaque expérience et à transformer les obstacles en opportunités.
Pour l’instant, son focus est clair : mener Bourg-en-Bresse le plus loin possible dans ces play-offs. Mais quelque chose me dit que, quel que soit le résultat, on n’a pas fini d’entendre parler de Frédéric Fauthoux. Ce coach a encore beaucoup à offrir au basket français, et peut-être même au-delà.
- Prochain défi : Battre Paris en demi-finale, un exploit qui marquerait les esprits.
- Objectif à moyen terme : Construire une équipe encore plus compétitive à Bourg.
- Rêve ultime : Une médaille avec les Bleus à l’Euro 2025.
En attendant, tous les yeux sont rivés sur ce match face à Paris. Un moment décisif, où l’histoire pourrait s’écrire. Et vous, pensez-vous que Fauthoux et ses hommes peuvent créer la surprise ? Une chose est sûre : dans le basket, comme dans la vie, il ne faut jamais sous-estimer un outsider.
