Vous savez ce moment où un joueur absent depuis des lustres revient et fait comme si le temps s’était arrêté ? Hier soir, à Mayol, j’ai vécu ça en direct. L’ambiance était déjà bouillante, mais quand ce casque rouge familier a foulé la pelouse en début de deuxième période… le stade a explosé. Et deux minutes plus tard ? Essai. Tout simplement. Gabin Villière est de retour, et il n’a pas fait dans la demi-mesure.
Un retour qui sent bon le rugby d’antan
Franchement, on en avait presque oublié à quel point ce garçon pouvait nous manquer. Six mois loin des terrains, une opération au doigt après la tournée estivale, puis cette pubalgie qui traînait en longueur… Beaucoup auraient repris tranquillement, en gérant. Lui ? Non. Il est entré, a apporté une énergie dingue et a rappelé pourquoi il est si apprécié, aussi bien à Toulon qu’en sélection.
Le contexte était pourtant particulier. Toulon dominait largement la lanterne rouge, mais peinait à concrétiser. Les doutes commençaient à pointer le bout de leur nez. Et puis, paf, Villière surgit, ramasse un ballon derrière un ruck comme il sait si bien le faire, et aplatit. Classique, efficace, rageur. Le genre d’essai qui libère tout un collectif.
Deux minutes pour marquer l’histoire du match
Deux minutes. Pas plus. C’est le temps qu’il lui a fallu pour inscrire son essai. Soutenu par un pilier, il se faufile, typique de ce style gringalet combatif qui défie les lois de la physique. À 30 ans, avec 20 sélections au compteur, il montre qu’il n’a rien perdu de son opportunisme légendaire.
« Il a une très bonne saveur cet essai. Sans parler de l’essai, juste retrouver le terrain, l’herbe, c’était incroyable, énorme. Je l’ai vécu comme une première fois. »
Gabin Villière, après la rencontre
Cette phrase résume tout. On sent le soulagement, la joie brute. Six mois sans Mayol, sans ce public qui l’adore… Revenir ainsi, c’est presque un conte de fées version rugby.
Et ce n’est pas qu’un essai anecdotique. Il arrive à un moment clé, permet de creuser l’écart et de chasser les fantômes. Toulon finit par l’emporter 31-16 avec le bonus offensif. Mission accomplie, et largement grâce à l’apport de son ailier chouchou.
Une énergie qui n’a pas pris de vacances
Ce qui m’a le plus marqué, c’est cette impression qu’il n’avait jamais arrêté. Des offloads audacieux, des raffuts rageurs, des passes après contact… Il était partout. Même au milieu des avants, il n’hésitait pas à se mêler à la bataille.
Il a lancé une action décisive pour un coéquipier en fin de match, provoqué des pénalités en défense par son activité débordante, et surtout porté cette hargne qui caractérise les grands retours. Parfois, ça lui a joué des tours – une pénalité concédée au sol – mais globalement, son impact a été énorme.
- Un essai en entrée de jeu
- Des initiatives offensives constantes
- Une présence défensive acharnée
- Une contribution directe au bonus offensif
En clair, il n’est pas venu pour gérer. Il est venu pour jouer, pour apporter, pour gagner. Et ça s’est vu dès les premières secondes.
Un long tunnel enfin derrière lui
Revenons un peu en arrière. Sa dernière apparition remontait à juillet, lors d’un test-match compliqué à l’étranger. Ensuite, opération, rééducation, et cette pubalgie qui n’en finissait pas. Les adducteurs qui sifflent, les semaines qui s’étirent… C’est le genre de période qui peut miner le moral de n’importe quel athlète.
Mais lui a tenu bon. Patient, travailleur dans l’ombre. Et quand il dit que ça lui démangeait depuis plusieurs semaines, on le croit sans peine. Cette envie, cette rage de rejouer, elle transpire dans chacune de ses actions.
À mon avis, ce genre de comeback raconte beaucoup sur la mentalité d’un joueur. Certains reviennent en douceur, par peur de se reblesser. Lui a choisi l’intensité immédiate. Risqué ? Peut-être. Mais tellement payant.
Ce que ce retour signifie pour Toulon
Toulon traverse une saison en dents de scie, mais reste solidement accroché au wagon des qualifiables. Avec cette victoire bonifiée, le club grimpe à la troisième place. Et l’arrivée en forme de Villière tombe à pic.
Le calendrier de janvier s’annonce costaud : réceptions et déplacements face à des cadors, matchs européens… Avoir un ailier en pleine possession de ses moyens, capable d’apporter cette énergie contagieuse, ça change beaucoup de choses.
Sans oublier les incertitudes à d’autres postes. Quand un manager dit espérer que son joueur est en forme parce qu’il a manqué, c’est révélateur. Villière n’est pas qu’un joueur de rotation ; il est un leader d’impact, un de ces éléments qui font basculer les matchs serrés.
Pourquoi Villière incarne le rugby qu’on aime
Il y a des joueurs techniques, des athlètes surdimensionnés, des stratèges. Et puis il y a ceux comme lui : pas le plus grand, pas le plus lourd, mais une envie folle, une intelligence du jeu et cette capacité à se glisser partout.
Son casque rouge est devenu une icône à Mayol. Il symbolise cette combativité, cette proximité avec le public. Quand il joue, on sent que c’est à fond, sans calcul. Et en cette ère de rugby parfois trop formaté, ça fait du bien.
J’ai toujours pensé que les meilleurs retours sont ceux qui marquent les esprits dès les premières minutes. Villière l’a fait. Et quelque chose me dit qu’il n’a pas fini de nous régaler cette saison.
Alors, prêt à suivre la suite de ses aventures sous le maillot rouge et noir ? Parce que si ce match n’était qu’un avant-goût, janvier risque d’être très chaud du côté de la rade.
Et vous, quel est votre plus beau souvenir de comeback dans le rugby français ces dernières années ? Villière vient-il de rentrer dans cette catégorie ? Je suis curieux de lire vos avis.
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