La pluie s’abat sur le bois de Vincennes, mais sous le chapiteau, l’ambiance est électrique. Ce samedi soir de juin 2025, une foule compacte vibre au rythme des basses profondes et des beats hypnotiques. Au centre de la scène, un homme masqué, silhouette énigmatique, orchestre ce chaos maîtrisé. Lui, c’est Gesaffelstein, surnommé le « prince noir de la techno », de retour en France après onze ans d’absence. Son show à We Love Green 2025 a marqué les esprits, et je dois dire, en tant que passionné de musique électronique, que l’attente en valait la peine. Mais qui est vraiment cet artiste qui fait danser les foules sous des trombes d’eau ?
Gesaffelstein : L’Homme Derrière le Masque
Mike Lévy, de son vrai nom, est un Lyonnais discret, presque insaisissable. Né en 1987, il s’est imposé comme une figure majeure de la musique électronique française, mais pas seulement. Ce qui frappe d’emblée, c’est son refus des projecteurs. Pas d’interviews à rallonge, pas de présence envahissante sur les réseaux. Gesaffelstein, c’est avant tout une ambiance, une esthétique, un univers. Son surnom, inspiré d’un mot-valise entre « Gesamtkunstwerk » (œuvre d’art totale) et « Frankenstein », en dit long sur sa vision : créer une expérience immersive, où la musique, les visuels et l’émotion ne font qu’un.
Son style ? Une techno sombre, parfois brutale, toujours envoûtante. Des synthés lourds, des rythmes industriels, une tension qui monte crescendo jusqu’à l’explosion. Si vous avez déjà écouté son titre Pursuit ou Viol, vous savez de quoi je parle : une musique qui vous attrape et ne vous lâche plus. Mais derrière cette froideur apparente, il y a une sensibilité, une capacité à raconter des histoires sans paroles. C’est peut-être ça, le secret de son magnétisme.
Les Débuts d’un Prodige à Lyon
Avant de devenir une icône, Gesaffelstein a grandi dans une France où la french touch dominait la scène électro. Daft Punk, Justice, Kavinsky : ces noms résonnaient déjà dans les clubs et les festivals. Mais Mike Lévy, lui, voulait autre chose. Pas de mélodies joyeuses ou de filtres disco. Dès ses premiers EP, comme Vengeance Factory (2008), il impose une patte unique : des sons bruts, presque cinématographiques, qui évoquent autant les films de science-fiction que les ambiances post-apocalyptiques.
Il a toujours cherché à créer une musique qui dépasse le simple divertissement, une expérience qui marque l’âme.
– Un producteur proche de la scène électro française
Ses premières années sont marquées par des collaborations avec des labels pointus comme Turbo Recordings. Mais c’est son premier album, Aleph (2013), qui le propulse sur le devant de la scène. Ce disque, acclamé par la critique, est un ovni. À la fois glacial et brûlant, il redéfinit les codes de la techno. Des festivals comme les Vieilles Charrues en 2014, où il joue sous une pluie torrentielle, deviennent des moments cultes. La foule, trempée mais en transe, scande son nom. À ce moment-là, Gesaffelstein n’est plus juste un DJ : il est une légende en devenir.
Un Virage International avec des Stars
Si Gesaffelstein s’est fait rare en France ces dernières années, c’est parce qu’il a conquis le monde. Et pas n’importe comment. En 2018, il collabore avec The Weeknd sur l’album My Dear Melancholy, produisant des titres comme I Was Never There. Le résultat ? Un succès planétaire. La voix mélancolique de la star canadienne fusionne parfaitement avec les beats sombres et introspectifs du Français. Quelques années plus tard, c’est avec Lady Gaga qu’il travaille, sur l’album Chromatica. Là encore, son empreinte est reconnaissable : des sonorités puissantes, presque oppressantes, qui donnent une nouvelle dimension à la pop.
- Collaborations marquantes : The Weeknd, Lady Gaga, Kanye West.
- Impact : Une techno qui transcende les genres, de l’électro à la pop.
- Reconnaissance : Une aura internationale, rare pour un artiste français.
Ce qui m’impressionne, c’est sa capacité à rester fidèle à son style tout en s’adaptant à des univers aussi différents. Travailler avec Kanye West sur Yeezus, c’est une chose. Mais réussir à imposer sa patte dans des projets aussi grand public que ceux de Lady Gaga, c’est un tour de force. Gesaffelstein ne se contente pas de suivre les tendances : il les crée.
We Love Green 2025 : Un Retour Triomphal
Revenons à ce samedi soir à We Love Green. Sous le chapiteau, l’ambiance est irrespirable. La foule, compacte, attend le retour de celui qui n’a pas joué en France depuis une décennie. Et il ne déçoit pas. Dès les premières notes, on reconnaît sa signature : des basses qui font vibrer le sol, des synthés qui semblent venus d’un autre monde, et cette tension dramatique qui monte, inexorable. La pluie, qui s’abat soudainement, ajoute une dimension presque mystique au show. Comme si la météo elle-même s’était mise au diapason de sa musique.
Sous la pluie, sa musique prend une autre dimension. C’est comme si chaque goutte amplifiait les basses.
– Un festivalier conquis
Ce qui frappe, c’est l’esthétique de son set. Les jeux de lumière, signés par son collaborateur de longue date, Pierre Claude, sont hypnotiques. Des lasers rouges et bleus percent l’obscurité, tandis que des écrans projettent des visuels abstraits, presque oppressants. Gesaffelstein, lui, reste impassible derrière ses platines, vêtu de noir, le visage à moitié dissimulé. Il ne parle pas, ne sourit pas. Il n’en a pas besoin. Sa musique parle pour lui.
Pourquoi Gesaffelstein Fascine-t-il Autant ?
Si je devais expliquer pourquoi Gesaffelstein captive, je dirais que c’est une question d’authenticité. Dans un monde où les artistes se plient souvent aux attentes du public, lui fait l’inverse. Il impose son univers, sans compromis. Sa musique n’est pas faite pour plaire à tout le monde, et c’est précisément ce qui la rend universelle. Elle parle à ceux qui cherchent plus qu’un simple moment de fête : une expérience, une émotion brute.
Et puis, il y a ce côté mystérieux. Dans une époque où tout est sur-exposé, Gesaffelstein cultive le secret. Pas de stories Instagram à outrance, pas de confidences inutiles. Il laisse sa musique raconter son histoire. Et quelle histoire ! Ses sets sont comme des récits, avec un début, une montée en tension, et un climax qui laisse le public à bout de souffle.
| Élément | Description | Impact |
| Musique | Techno sombre, rythmes industriels | Crée une transe collective |
| Visuels | Lumières dramatiques, lasers | Immersion totale |
| Persona | Masque, silence, mystère | Fascination et aura unique |
We Love Green : Un Festival à Part
We Love Green, ce n’est pas juste un festival. C’est une expérience qui mêle musique, écologie et diversité. En 2025, l’événement a encore une fois prouvé pourquoi il est un incontournable. Avec une programmation éclectique, allant du rap au pop en passant par l’électro, il attire des dizaines de milliers de festivaliers chaque année. Mais Gesaffelstein, avec son set d’une intensité rare, a volé la vedette. Pourquoi ? Parce qu’il incarne quelque chose de plus grand : une rébellion contre la musique formatée, une ode à la liberté artistique.
- Diversité musicale : Des artistes comme Charli XCX, Vald ou Camille Yembé ont partagé l’affiche.
- Engagement écologique : Le festival mise sur des initiatives durables, comme l’énergie solaire.
- Ambiance unique : La pluie n’a pas découragé les festivaliers, au contraire.
Je me souviens encore de l’édition 2014, où un autre DJ avait transformé une averse en moment de communion. Gesaffelstein a reproduit cet exploit, mais à sa manière : plus sombre, plus intense, presque cinématographique. C’est ça, la magie de ce festival : transformer l’imprévu en souvenir inoubliable.
Et Après ? L’Avenir de Gesaffelstein
Ce show à We Love Green n’était que le début. Gesaffelstein entame une tournée estivale qui promet d’autres moments mémorables. À quoi s’attendre ? Probablement un nouvel album, si l’on en croit les rumeurs qui circulent parmi les fans. Après Hyperion (2019), qui avait divisé par son virage plus expérimental, les attentes sont immenses. Mais une chose est sûre : il ne fera jamais les choses à moitié.
Ce qui me fascine, c’est sa capacité à évoluer sans se trahir. Il pourrait facilement céder à la facilité, produire des hits calibrés pour les charts. Mais ce n’est pas son style. Gesaffelstein préfère explorer, prendre des risques, quitte à dérouter. Et c’est précisément ce qui fait de lui un artiste à part. Dans dix ans, on parlera encore de ses sets comme on parle aujourd’hui de ceux de Kraftwerk ou de Daft Punk.
Il ne suit pas les règles, il les réinvente. C’est ça, un vrai artiste.
– Un critique musical
Pourquoi Vous Devez Découvrir Gesaffelstein
Si vous n’avez jamais écouté Gesaffelstein, commencez par Aleph. Laissez-vous emporter par les titres comme Destinations ou Hate or Glory. Et si vous avez la chance d’assister à l’un de ses concerts, préparez-vous à une expérience qui va au-delà de la musique. C’est une plongée dans un univers parallèle, où le temps s’arrête et où les émotions prennent le dessus.
Pour moi, Gesaffelstein représente ce que la musique électronique a de plus puissant : la capacité à rassembler, à transcender, à créer des souvenirs qui durent. Son passage à We Love Green 2025 en est la preuve. Sous la pluie, dans la foule, j’ai vu des gens sourire, danser, vibrer. Et si c’est ça, l’essence de la musique, alors Gesaffelstein en est l’un des meilleurs ambassadeurs.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler d’un set de Gesaffelstein, ne passez pas à côté. Et qui sait ? Peut-être que, comme moi, vous vous retrouverez à danser sous la pluie, emporté par la magie de ce prince noir.
