Franchement, quand j’ai vu la rumeur exploser hier soir, j’ai failli renverser mon café. Giannis Antetokounmpo, double MVP, champion 2021, en train de réfléchir sérieusement à quitter Milwaukee… et San Antonio dans la short-list. Le genre de nouvelle qui te fait poser toutes tes questions existentielles sur la NBA à 7 h du matin.
On parle quand même du mec qui domine la peinture comme personne depuis dix ans et du gamin de 21 ans qui mesure 2,24 m et tire à trois points. Sur le papier, c’est le duo le plus effrayant imaginable. Dans la réalité ? C’est beaucoup plus compliqué. Et c’est exactement ce qu’on va décortiquer ensemble, sans langue de bois.
Le contexte actuel : pourquoi Giannis veut partir (encore)
On l’avait déjà senti venir l’été dernier. Giannis avait été clair : il veut un deuxième titre, point barre. À 31 ans, il n’a plus envie de perdre du temps. Et là, Milwaukee tourne à 10 victoires – 15 défaites après 25 matchs. Damian Lillard semble usé, Khris Middleton enchaîne les bobos, et la défense, jadis légendaire, prend l’eau de partout.
Du coup, le Greek Freak a repris les discussions avec son agent. Objectif : trouver une équipe capable de viser le titre tout de suite. Et parmi les franchises citées, San Antonio revient sans arrêt. Parce que oui, les Spurs version 2025-2026, ce n’est plus la jeune équipe en reconstruction qu’on imaginait.
« Je veux gagner. Si je sens que ce n’est plus possible ici, je devrai prendre une décision difficile. »
– Giannis Antetokounmpo (début décembre 2025)
Les Spurs 2025 : déjà une vraie équipe compétitive
C’est peut-être ÇA le plus fou dans cette histoire. San Antonio est actuellement 5e à l’Ouest avec 15 victoires et 7 défaites… sans Victor Wembanyama depuis trois semaines ! Oui, vous avez bien lu. L’équipe tourne à plein régime sans sa superstar.
De’Aaron Fox a pris le leadership offensif (25 points, 6,5 passes de moyenne), Dylan Harper, le rookie, sort du banc et met 13 points en 21 minutes comme si c’était normal, et Stephon Castle va bientôt revenir. Ajoutez à ça Devin Vassell, Keldon Johnson et une défense redevenue sérieuse sous Mitch Johnson, et vous avez une équipe qui gagne même à Cleveland ou contre Denver.
Autrement dit : les Spurs ne sont plus en mode « patience, on construit ». Ils sont déjà dangereux. Alors pourquoi aller chercher Giannis et tout bouleverser ?
Le prix à payer serait absolument colossal
Commençons par l’argent. Giannis touche 54 millions cette saison, 58 la prochaine. Les Spurs sont déjà à 182 millions de salaire, juste sous le first apron. Pour absorber le contrat du Grec, il faut sortir un gros salaire. Et le seul qui matche vraiment, c’est De’Aaron Fox (37 M$).
Vous échangez un meneur All-Star de 27 ans, en pleine explosion, contre un intérieur de 31 ans. C’est un choix brutal. Derrière, vous avez Harper et Castle, certes, mais aucun n’est encore prêt à porter l’attaque 82 matchs + playoffs.
- De’Aaron Fox + plusieurs tours de draft → probable package minimum
- Possibilité d’ajouter Keldon Johnson ou Vassell selon les exigences de Milwaukee
- Les Spurs ont plus de 30 choix de draft d’ici 2032, dont 14 premiers tours… une mine d’or pour les Bucks qui voudront se reconstruire
Mais est-ce que vous videz vraiment votre stock de picks pour un joueur qui aura 33 ans au moment des prochaines finales ? C’est la vraie question.
La complémentarité sur le terrain : le vrai problème
On arrive au cœur du débat. Giannis et Wembanyama dans la même équipe, c’est beau sur NBA 2K. Dans la vraie vie ? C’est beaucoup plus compliqué.
Les deux joueurs adorent la peinture. Giannis marque encore 19,9 points par match dans la raquette cette saison, Wembanyama explose quand il est près du cercle depuis qu’il a pris 10 kilos de muscle. Résultat : l’un des deux devra changer complètement son jeu.
Et puis il y a le tir extérieur. Giannis est à 28,6 % carrière à trois points. Wembanyama progresse (autour de 34-35 % cette année), mais reste irrégulier. Vous vous retrouvez avec deux tours jumelles qui bouchonnent l’espace et qui n’écartent pas le jeu. Face à Denver, Boston ou OKC, ça risque de coincer sévère en playoffs.
| Joueur | Points dans la peinture | % à 3 points carrière | Poste naturel | |
| Giannis | 19,9 /match (1er NBA) | 28,6 % | 4-5 | |
| Wembanyama | ~16 /match (quand il joue) | 33,9 % | 4-5 |
Vous voyez le souci ?
L’ADN Spurs : patience ou impatience ?
Il y a un truc qu’on oublie souvent avec San Antonio : cette franchise ne fonctionne pas comme les autres. Depuis 25 ans, les Spurs gagnent avec la draft, la culture, le développement lent et une alchimie collective. Ils n’ont jamais cassé la tirelire pour une superstar en milieu de saison.
Aller chercher Giannis maintenant, c’est sortir de cette philosophie. C’est dire : « On ne fait plus confiance à notre process. » Est-ce que ça vaut le coup de risquer 10 ans de picks et Fox pour accélérer de deux ans ? Personnellement, j’ai un gros doute.
« On ne construit pas une équipe en achetant des joueurs après joueurs. On la construit avec des valeurs et du temps. »
– Gregg Popovich (en substance, à plusieurs reprises)
Et si la vraie réponse était… non ?
Regardez l’historique. Les duos « deux gros intérieurs dominateurs » qui ont gagné récemment ? Shaq et Kobe (mais Kobe jouait arrière), Duncan et Robinson (mais Robinson était déjà sur la fin et tirait à mi-distance), Jokic et… personne. Les titres se gagnent souvent avec un spacing moderne.
Les Spurs, tels qu’ils sont construits aujourd’hui, ressemblent furieusement aux Warriors 2014 ou aux Celtics 2007 avant leurs gros moves : un jeune phénomène, un meneur scoreur, des shooteurs, des jeunes talents plein le banc et une défense en progression. Ajouter Giannis, c’est risquer de tout déséquilibrer pour un gain incertain.
Et puis soyons honnêtes : Wembanyama va être monstrueux pendant encore 15 ans. Pourquoi hypothéquer l’avenir pour un joueur qui, aussi légendaire soit-il, sera sur le déclin quand Wemby sera à son prime absolu ?
Mon verdict personnel
Si j’étais GM des Spurs, je passe mon tour. Pas parce que Giannis n’est pas exceptionnel – il l’est, et de loin – mais parce que l’équipe actuelle a quelque chose de rare : une vraie cohésion, un cap clair, et un potentiel effrayant à moyen terme.
Laisser Wembanyama grandir avec Fox, Harper, Castle et les autres, garder les picks, continuer à drafter malin… et dans trois ans, cette équipe peut être celle qui domine la ligue pendant une décennie. Avec Giannis, vous gagnez peut-être un titre (peut-être), mais vous perdez l’opportunité d’en gagner quatre ou cinq après.
Après, je comprends totalement les fans qui rêvent du duo. Sur le papier, c’est fou. En vrai ? Je crois que les Spurs sont déjà sur la bonne voie royale. Pas besoin de forcer le destin.
Et vous, vous feriez le trade ? Dites-le moi en commentaire, je suis curieux de connaître votre avis !
