Imaginez un peu : deux générations d’écrivains dans la même famille, l’un qui fait revivre les rues de la capitale avec une tendresse infinie, l’autre qui ouvre les portes des musées à travers une histoire émouvante. C’est exactement ce qui se passe avec Gilles et Thomas Schlesser. À eux deux, ils nous offrent une double dose de beauté littéraire, et franchement, ça fait du bien en ces temps où on court partout sans lever les yeux.
Je suis tombé sur leurs ouvrages récemment, et je me suis dit que cette coïncidence familiale méritait qu’on s’y attarde. Pas seulement parce qu’ils portent le même nom, mais parce que leurs livres, sans se copier, semblent dialoguer en permanence. L’un flâne dans Paris, l’autre nous emmène contempler des chefs-d’œuvre. Et au milieu, une transmission qui va bien au-delà des mots.
Une Double Parution qui Fait Écho
Cette fin d’année littéraire nous gâte particulièrement avec ces deux sorties qui, sans l’avoir forcément prévu, se répondent à merveille. D’un côté, un hommage poétique à la Ville Lumière à travers des promenades guidées par la littérature. De l’autre, une réédition enrichie d’un roman qui a déjà conquis des milliers de lecteurs, cette fois agrémentée d’illustrations magnifiques.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette complémentarité naturelle. Comme si l’un complétait l’autre sans même en avoir conscience. Paris d’un côté, l’art universel de l’autre, mais toujours cette envie de partager une émotion, une découverte, un émerveillement.
Gilles Schlesser : Le Flâneur Infatigable de Paris
À 81 ans, Gilles Schlesser n’a rien perdu de sa curiosité. Au contraire, elle semble s’être affinée avec le temps. Son dernier ouvrage nous invite à redécouvrir Paris autrement, pas comme des touristes pressés, mais comme de vrais contemplateurs.
Il a déjà écrit une vingtaine de livres sur la capitale, vous vous rendez compte ? C’est une véritable déclaration d’amour qui dure depuis des décennies. Cette fois, il nous propose des itinéraires littéraires, des promenades où chaque coin de rue raconte une histoire, où chaque plaque rappelle un écrivain passé par là.
Paris n’est jamais la même selon l’humeur avec laquelle on la traverse.
J’ai particulièrement aimé cette idée que la ville se révèle différemment selon notre état d’esprit. C’est tellement vrai. Parfois, on passe devant un bâtiment cent fois sans le voir, et puis un jour, on s’arrête, on lève la tête, et tout change.
Dans ses flâneries, Gilles Schlesser mêle anecdotes historiques, citations d’auteurs et observations personnelles. Il nous parle des cafés où ont écrit les grands noms, des ruelles qui ont inspiré des romans, des jardins où l’on peut encore sentir l’âme des poètes. C’est une balade à la fois érudite et intime.
- Les passages couverts et leurs secrets littéraires
- Les quais de Seine et les bouquinistes éternels
- Les quartiers qui ont vu naître des mouvements artistiques
- Les adresses oubliées qui méritent d’être redécouvertes
- Les vues imprenables qui inspirent encore aujourd’hui
Ce qui rend son écriture si attachante, c’est cette capacité à rendre vivant ce qui pourrait être poussiéreux. Il ne fait pas un catalogue, il raconte des histoires. Et on sent que pour lui, Paris est bien plus qu’une ville : c’est un personnage à part entière.
Thomas Schlesser : L’Art à Portée de Tous
De son côté, Thomas Schlesser, 48 ans, nous offre une réédition somptueuse de son roman qui a déjà marqué les esprits. L’histoire d’une petite fille qui découvre l’art pour mieux vivre ses derniers mois. C’est touchant, intelligent, et surtout, incroyablement accessible.
Ce qui change dans cette nouvelle version ? Des illustrations. Pas n’importe lesquelles : 160 œuvres majeures de l’histoire de l’art, reproduites en pleine page ou en détails. Soudain, le roman devient aussi un beau livre, un objet qu’on a envie de feuilleter lentement, de poser sur la table basse pour y revenir souvent.
L’idée de départ était déjà brillante : initier à l’art sans jamais donner de leçon. À travers les yeux d’une enfant, on redécouvre des tableaux qu’on croyait connaître par cœur. Et on se surprend à être ému devant des œuvres qu’on avait peut-être vues trop vite dans un musée.
L’art n’est pas là pour décorer, il est là pour transformer notre regard sur le monde.
Cette phrase résume bien l’esprit du livre. Thomas Schlesser ne nous impose rien, il nous accompagne. Il choisit des œuvres de toutes les époques, de tous les styles, et les met en scène dans la vie de son héroïne. Du Caravage à Basquiat, de Vermeer à Frida Kahlo, tout y passe.
Et le plus beau, c’est que ça fonctionne. On sort de cette lecture avec l’envie irrépressible d’aller au musée, de revoir certains tableaux, de les regarder vraiment cette fois. Personnellement, ça m’a donné envie de reprendre mes visites culturelles autrement, plus lentement, plus attentivement.
Une Transmission Familiale Évidente
Mais ce qui rend cette double actualité encore plus intéressante, c’est le lien familial. Père et fils. Deux plumes différentes, deux approches complémentaires, mais une passion commune pour la culture, pour la beauté, pour le partage.
On imagine facilement les discussions autour de la table familiale. Les conseils littéraires, les débats sur un tableau, les recommandations de lecture. Cette transmission qui ne s’est pas faite par obligation, mais par osmose naturelle.
Ce qui est touchant, c’est de voir comment chacun a trouvé sa voie tout en restant connecté à l’autre. L’un ancré dans la ville, dans le concret des rues et des pierres. L’autre plus universel, ouvrant sur le monde entier à travers l’art. Mais toujours cette envie de faire découvrir, d’émerveiller.
- La passion pour la culture comme héritage commun
- Des approches différentes mais complémentaires
- Une envie partagée de rendre l’art et la littérature accessibles
- Le respect mutuel qui transparaît dans leurs œuvres
Et puis il y a cette phrase qui revient souvent quand on parle d’eux : « nos livres se ressemblent ». Pas dans le style, non. Mais dans l’esprit. Dans cette générosité intellectuelle, cette volonté de partager sans pédanterie.
Pourquoi Ces Livres Arrivent au Bon Moment
Dans notre époque où tout va trop vite, où on consomme la culture comme on consomme tout le reste, ces deux ouvrages font figure de respiration. Ils nous invitent à ralentir, à regarder vraiment, à prendre le temps.
Paris est là, toujours, avec ses trésors cachés. L’art est là, dans les musées ou dans les livres, prêt à nous émouvoir. Il suffit de s’arrêter un instant, de tourner une page, de lever les yeux.
Et c’est peut-être ça le plus beau cadeau que nous font Gilles et Thomas Schlesser : nous rappeler que la culture n’est pas réservée à une élite. Elle est là pour tout le monde, pour enrichir nos vies quotidiennes, pour nous rendre plus attentifs au monde qui nous entoure.
Personnellement, je trouve que c’est exactement ce dont on a besoin en ce moment. Un peu de beauté, un peu de profondeur, un peu d’humanité. Leurs livres y contribuent à leur manière, chacun avec sa sensibilité.
Des Itinéraires à Suivre Absolument
Si vous aimez Paris, le livre de Gilles Schlesser va devenir votre compagnon idéal pour vos prochaines balades. Il propose des parcours thématiques, des arrêts précis, des anecdotes qui donnent envie de tout vérifier sur place.
Quant au roman de Thomas Schlesser dans sa version illustrée, il est parfait pour les soirées d’hiver. On s’installe confortablement, on tourne les pages, et on se laisse emporter par cette initiation douce à l’histoire de l’art.
Les deux ensemble ? C’est une combinaison gagnante. On flâne dans Paris le jour, on contemple des œuvres le soir. On redécouvre sa ville et on ouvre son regard sur le monde.
Ce Que Cette Rencontre Nous Apprend
Au-delà des livres eux-mêmes, cette histoire familiale dit quelque chose de plus grand. Sur la transmission, sur la passion qui se passe de génération en génération, sur la culture comme lien indéfectible.
Dans un monde où les relations familiales sont parfois compliquées, voir un père et un fils partager ainsi une même flamme littéraire, c’est réconfortant. Ça prouve que certaines choses résistent au temps, aux différences de génération, aux évolutions de la société.
Et puis il y a cette modestie partagée. Aucun des deux ne se met en avant outre mesure. Ils laissent parler leurs œuvres, leurs découvertes, leurs émotions. C’est rare et précieux.
Écrire, c’est d’abord partager ce qu’on aime.
Cette idée simple résume bien leur démarche à tous les deux. Pas de prétention, pas de complication inutile. Juste l’envie de transmettre ce qui les touche profondément.
En refermant ces livres, on se sent enrichi. Pas seulement en connaissances, mais en sensibilité. On a envie de marcher différemment dans la ville, de regarder différemment les tableaux, de lire différemment les auteurs.
Et finalement, n’est-ce pas là le plus beau cadeau que peut nous faire la littérature ? Nous transformer un peu, nous ouvrir les yeux, nous rendre plus attentifs à la beauté qui nous entoure ? Gilles et Thomas Schlesser y parviennent magnifiquement, chacun à sa façon, ensemble sans le savoir.
Si vous cherchez des idées de lecture pour les mois à venir, ou simplement envie de vous évader culturellement, ces deux ouvrages méritent vraiment votre attention. Ils ne se ressemblent pas, et pourtant, ils vont si bien ensemble.
Après avoir passé du temps avec ces deux livres, je me surprends à regarder Paris autrement quand j’y passe. Et à planifier une visite plus attentive la prochaine fois que je serai devant un grand tableau. C’est ça, la magie de la bonne littérature : elle ne reste pas entre les pages, elle nous accompagne ensuite dans la vraie vie.
Et vous, quel est le dernier livre qui vous a fait voir le monde différemment ?
