Il y a des images qui marquent plus que des statistiques. Samedi soir, au moment où l’arbitre sifflait la fin de la défaite à Monaco, la caméra a capté un plan qui en disait long : Gonçalo Ramos, capuche sur la tête, regard dans le vide, qui quittait le Stade Louis-II sans un mot. L’international portugais, arrivé comme le successeur tant attendu de Kylian Mbappé, ressemblait à un homme qui venait de comprendre que quelque chose avait changé. Et franchement, on peut le comprendre.
Parce que oui, en l’espace de quelques semaines, le vent a tourné pour celui qui portait le numéro 9 avec une certaine assurance en début de saison. Les buts décisifs, les célébrations, les accolades… tout ça semble déjà loin. À la place, des entrées en jeu timides, des sifflets du public parfois, et surtout cette impression tenace qu’il a reculé dans la hiérarchie des attaquants parisiens. Alors, simple passage à vide ou vrai déclassement ? C’est la question que tout le monde se pose aujourd’hui.
Un début de saison qui laissait rêveur
Rembobinons un peu. Quand Gonçalo Ramos pose ses valises à Paris en 2023, puis confirme son transfert définitif, les attentes sont énormes. On parle d’un garçon qui a planté un triplé contre le PSG en Ligue des champions avec Benfica, qui a pris la relève de Cristiano Ronaldo en sélection, qui a 23 ans seulement et déjà une sacrée maturité devant le but.
Et au début de cet exercice 2025-2026, il a plutôt bien répondu présent. Des buts importants, des appels tranchants, une complicité naissante avec les ailiers. On se disait que, enfin, le PSG tenait son grand 9 pour les années à venir. Moi le premier, j’y croyais. Il avait cette capacité à être là où il fallait, quand il fallait. Le genre de joueur qui ne fait pas toujours parler de lui pendant 90 minutes, mais qui pèse sur les défenses et qui conclut.
Puis, petit à petit, les choses se sont grippées.
Quand la concurrence devient impitoyable
Ce qui est fascinant avec le PSG version Luis Enrique, c’est cette concurrence féroce à tous les postes. Et devant, c’est carrément la jungle. Ousmane Dembélé en feu, Bradley Barcola qui explose, Randal Kolo Muani qui retrouve des couleurs, Désiré Doué qui demande du temps de jeu… Et au milieu de tout ça, Gonçalo Ramos qui doit se battre pour chaque minute.
Le coach asturien a cette philosophie : personne n’a de statut acquis. Tu performes, tu joues. Tu baisses le pied, tu vas sur le banc. C’est brutal, mais cohérent avec l’idée d’un collectif qui doit toujours être à 200 %. Et en ce moment, force est de constater que Ramos n’est pas le plus tranchant du lot.
« Le football de haut niveau, c’est la performance du moment. Rien d’autre. »
Luis Enrique, en conférence de presse
Cette phrase, il l’a répétée plusieurs fois. Et elle prend tout son sens quand on regarde la composition face à Monaco : pas de Ramos titulaire. À la place, un trident Barcola – Dembélé – Kolo Muani qui, soyons honnêtes, a plutôt bien fonctionné par moments cette saison.
Les chiffres qui font mal
Allons-y franchement : depuis octobre, Gonçalo Ramos n’est plus le même joueur. Moins de buts, moins de occasions créées, moins de duels gagnés. Les statistiques parlent d’elles-mêmes :
- Seulement 2 buts sur les 10 derniers matchs toutes compétitions confondues
- 0 tir cadré lors de ses 3 dernières entrées en jeu
- Temps de jeu en baisse constante depuis la mi-saison
- Plus remplacé que titulaire sur les 6 derniers matchs de Ligue 1
C’est dur à lire, surtout quand on sait de quoi il est capable. Mais le football ne pardonne pas. Quand tu portes le maillot du PSG, on te juge sur ce que tu fais aujourd’hui, pas sur ce que tu as fait hier.
Un problème de confiance ou d’adaptation ?
Alors, qu’est-ce qui coince vraiment ? Parce qu’on parle quand même d’un garçon de 24 ans, champion d’Europe avec Benfica, qui a montré qu’il pouvait jouer au plus haut niveau. Est-ce simplement un manque de confiance ? Une difficulté à s’adapter au style très mobile de Luis Enrique qui demande aux attaquants de beaucoup participer au jeu sans ballon ?
J’ai ma petite idée. Ramos est un pur finisseur. Il excelle dans la surface, dans les 16 mètres, là où ça sent la poudre. Mais le système parisien actuel demande parfois aux attaquants de redescendre très bas, de participer à la construction, de créer des décalages. Et sur ce point, il est clairement moins à l’aise que Barcola ou Dembélé qui ont cette explosivité et cette capacité à répéter les efforts sur tout le terrain.
Résultat : quand il entre en jeu, il semble un peu perdu. Comme s’il cherchait encore sa place dans ce collectif en perpétuel mouvement.
Le banc, une punition ou une chance ?
On va être clairs : voir Gonçalo Ramos sur le banc, ça fait bizarre. Mais est-ce forcément une mauvaise chose ? Parfois, un petit retour sur terre peut faire le plus grand bien. Regardez Vitinha l’an dernier. Moins en vue à un moment, mis en concurrence, et puis cette explosion en deuxième partie de saison. Aujourd’hui, c’est le patron du milieu.
Ramos a-t-il besoin de ce genre de électrochoc ? Peut-être. En tout cas, Luis Enrique ne semble pas prêt à lui faire de cadeau. Et tant mieux, d’une certaine façon. Parce que c’est dans l’adversité qu’on voit les grands joueurs.
« Je ne vais pas m’excuser d’avoir des joueurs de qualité à tous les postes. C’est le luxe du PSG. »
Luis Enrique, encore lui
Et ce luxe, il est en train de devenir un casse-tête pour Ramos.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
La grande question, c’est l’avenir. Est-ce que Gonçalo Ramos va réussir à renverser la vapeur ? Personnellement, je le crois capable. Il a le mental, il a le talent. Mais il va falloir qu’il se remette en question, qu’il accepte de sortir de sa zone de confort, qu’il travaille encore plus pour retrouver cette place qui semblait lui tendre les bras.
Le mercato d’hiver approche. On entend déjà des rumeurs, des clubs qui se positionneraient en cas de prêt. Mais franchement, imaginer Ramos quitter Paris dès janvier, ça serait un énorme aveu d’échec. Pour lui, pour le club, pour le projet.
Non, je pense qu’on va plutôt assister à une réaction. Ce genre de joueur ne reste jamais longtemps dans le doute. Il a trop de fierté, trop d’ambition. Et puis, le PSG a besoin de lui. Parce que dans les grands matchs, dans les soirées de Ligue des champions où il faut un vrai renard des surfaces, Ramos peut encore faire très mal.
Ce que cette situation dit du PSG version 2025
Au-delà du cas Ramos, il y a une réflexion plus large à avoir sur ce PSG. Ce club où personne n’est intouchable, où même les recrues à 80 millions peuvent se retrouver sur le banc si elles ne donnent pas satisfaction. C’est à la fois la force et la faiblesse de cette équipe.
Force, parce que ça maintient tout le monde sur ses gardes. Faiblesse, parce que ça peut aussi créer de la frustration, des ego blessés, des joueurs qui ne se sentent plus investis à 100 %.
Moi, je trouve ça plutôt sain. Le football moderne, c’est ça. Plus de place pour les passagers. Et si Ramos veut redevenir le titulaire qu’il était, il sait ce qu’il lui reste à faire : marquer, encore et encore. Parce que dans ce club, la mémoire est courte. Et la concurrence, impitoyable.
Fin novembre 2025, Gonçalo Ramos traverse une zone de turbulences. Rien de dramatique, rien d’irrémédiable. Juste un moment où il doit se poser les bonnes questions. Et nous, supporters, journalistes, observateurs, on attend sa réponse. Sur le terrain, comme toujours.
Parce qu’en football, il n’y a qu’une seule vérité : celle des buts et des performances. Le reste n’est que du bruit.
Et vous, vous en pensez quoi ? Ramos va-t-il rebondir ou ce déclassement est-il le début d’une histoire compliquée au PSG ? Dites-le moi en commentaire, on en discute.
