Imaginez la scène : il reste une seule course, un seul Grand Prix, et trois pilotes peuvent encore mathématiquement devenir champion du monde. Cela faisait quinze ans que la Formule 1 n’avait pas connu ça. Et pourtant, ce samedi soir sous les lumières artificielles d’Abu Dhabi, tout est devenu encore plus fou.
Max Verstappen, déjà quadruple champion, vient de rappeler à tout le monde pourquoi on le surnomme parfois « l’extraterrestre ». En signant la pole position avec deux dixièmes d’avance sur les deux McLaren, il a frappé un énorme coup psychologique. Franchement, je ne sais pas vous, mais moi j’ai eu des frissons en voyant son tour.
Une finale à trois comme on n’en voit presque jamais
Avant de plonger dans les détails des qualifications, remettons un peu de contexte. On arrive à Abu Dhabi avec Lando Norris en tête du championnat avec 408 points. Max Verstappen pointe à 12 longueurs, Oscar Piastri à 16. Autant dire que tout est encore possible.
Pour que vous compreniez l’ampleur du truc, c’est seulement la sixième fois dans l’histoire moderne de la F1 qu’on se retrouve avec trois prétendants au titre lors de la dernière manche. La dernière fois ? 2010, avec Alonso, Webber, Vettel et Hamilton dans le coup jusqu’au bout. Ça avait fini en feu d’artifice.
Et là, quinze ans après, on y est de nouveau. Sauf que cette fois, c’est encore plus serré et surtout, les trois pilotes viennent de deux écuries seulement : Red Bull et McLaren. C’est du jamais-vu.
Les scénarios possibles pour le titre
Allez, on prend un café et on regarde ça calmement, parce que c’est un vrai casse-tête.
- Si Max Verstappen gagne la course demain, il sera champion sauf si Norris monte sur le podium (2e ou 3e). Dans ce cas-là, Lando garderait assez de points pour être titré.
- Si Verstappen termine 2e, il lui faudra que Norris finisse 6e ou pire et Piastri 4e ou pire. Compliqué.
- Si le Néerlandais ne monte pas sur le podium, c’est quasiment fini pour lui, sauf catastrophe totale des McLaren.
- Pour Oscar Piastri, c’est encore plus dur : il doit gagner ET espérer que Norris finisse 4e ou pire et Verstappen 3e ou pire.
En clair, partir en pole, c’est déjà un énorme avantage pour Verstappen. Il contrôle son destin. Norris doit attaquer dès le premier virage, Piastri doit prier pour un peu de chaos.
Le tour magique de Max en qualifications
On va être honnête : personne ne s’attendait vraiment à voir Red Bull dominer les qualifications comme ça. Depuis plusieurs courses, la McLaren semble avoir l’avantage pur en performance. Et pourtant.
En Q3, Verstappen a sorti un tour absolument parfait. 1’22’’207. Deux dixièmes devant Norris, trois devant Piastri. On parle d’un circuit où deux dixièmes, c’est énorme. Il a tout mis ensemble : un secteur 1 agressif, un secteur 2 chirurgical et un dernier secteur où il a pris tous les risques.
« J’ai tout donné. La voiture était incroyable ce soir. On savait que ça allait être serré, mais on a réussi à tout assembler au bon moment. »
Max Verstappen, juste après être sorti de sa monoplace
Ce qui est impressionnant, c’est que même chez McLaren, on a reconnu la supériorité du tour. Lando Norris a admis qu’il n’avait plus rien dans la voiture sur son dernier run. Piastri, lui, a semblé un peu frustré par sa propre performance.
Les Français dans tout ça
Passons maintenant à nos représentants tricolores. Et là, c’est le jour et la nuit selon les pilotes.
Esteban Ocon, dans sa dernière course avec Haas avant son année sabbatique (ou son retour chez Alpine, on ne sait plus trop), a réalisé une superbe qualification. 8e place sur la grille, juste devant Isack Hadjar. Franchement, pour une équipe qui joue le milieu de tableau, c’est une performance énorme.
Hadjar, justement, le rookie français chez Racing Bulls, continue d’impressionner. 9e temps, il confirme tout le bien qu’on pense de lui depuis son arrivée en cours de saison. Beaucoup le comparent déjà à un certain Verstappen à ses débuts. Et vu le contexte, ça fait plaisir à voir.
En revanche, grosse déception pour Pierre Gasly. Éliminé dès la Q1 avec l’Alpine. La voiture n’a jamais semblé dans le rythme ce week-end. Même chose pour Lewis Hamilton chez Ferrari, qui a connu une séance cauchemardesque. Les deux hommes s’élanceront tout derrière.
| Pilote | Équipe | Position grille |
| Max Verstappen | Red Bull | 1er |
| Lando Norris | McLaren | 2e |
| Oscar Piastri | McLaren | 3e |
| Esteban Ocon | Haas | 8e |
| Isack Hadjar | Racing Bulls | 9e |
| Pierre Gasly | Alpine | Éliminé Q1 |
Pourquoi cette pole change tout psychologiquement
Dans une finale comme celle-ci, la pole, ce n’est pas que 4 points bonus (avec le meilleur tour en course, ça peut faire 29 points possibles demain). C’est surtout un message envoyé aux adversaires.
Verstappen a montré qu’il était toujours là, qu’il ne lâchait rien, même quand tout le monde l’enterrait il y a quelques semaines. Et partir devant sur un circuit où dépasser est compliqué, c’est un avantage énorme.
Je me souviens de 2021, ici même, quand il avait pris la pole et que ça avait mis une pression folle sur Hamilton. On connaît la suite. Là, c’est un peu la même chose, mais en pire : il y a deux pilotes à gérer derrière.
Ce qu’il faut surveiller demain
- Le départ : Norris et Piastri vont-ils tenter l’undercut ou jouer la sécurité ?
- La stratégie pneus : le circuit use beaucoup les gommes arrière, ça peut tout changer.
- La fiabilité : avec la tension maximale, une McLaren ou une Red Bull qui lâche et c’est le titre qui bascule.
- Les incidents : un safety car, une voiture de sécurité virtuelle, ça peut tout redistribuer.
Personnellement, je pense que la clé va être le premier relais. Si Verstappen arrive à creuser 3-4 secondes rapidement, ça va devenir très compliqué pour les McLaren de revenir. Mais s’ils restent collés, alors là… tout peut arriver.
Un mot sur l’ambiance à Abu Dhabi
Sur place, l’ambiance est électrique. Les tribunes sont pleines, les fans de Verstappen portent leurs casquettes orange, ceux de Norris arborent fièrement le papaye McLaren. Il y a même des drapeaux australiens pour Piastri un peu partout.
Et puis il y a cette lumière si particulière du circuit Yas Marina, ce mélange de coucher de soleil et de projecteurs qui donne une atmosphère unique. Demain, sous ces mêmes lumières, on va vivre un moment d’histoire.
Parce que peu importe qui gagne, on se souviendra de cette saison 2025 comme l’une des plus folles de l’histoire récente. Trois pilotes, deux équipes, une seule couronne. Et un Néerlandais qui, une fois de plus, a décidé de jouer les trouble-fêtes jusqu’au bout.
Alors rendez-vous demain, à 18 heures locales, pour ce qui promet d’être l’une des courses les plus stressantes de la décennie. Moi, je prends déjà mon calmant. Et vous, vous pariez sur qui ?
En attendant, une chose est sûre : la Formule 1, en cette fin d’année 2025, nous offre un spectacle dont on se parlera encore dans vingt ans.
