Imaginez la scène : les projecteurs de Lusail qui transpercent la nuit qatarienne, le bitume encore brûlant malgré l’heure tardive, et soudain, un tour parfait. Celui qui fait taire tout le monde. Oscar Piastri vient de le signer, et pas n’importe où : devant son coéquipier, devant le gars qui peut devenir champion du monde dès dimanche. Franchement, on n’aurait pas pu rêver mieux comme scénario pour la fin de saison 2025.
Parce que oui, on y est. Plus que deux Grands Prix et trois pilotes encore en lice. Lando Norris arrive avec 22 points d’avance sur Piastri et 25 sur Verstappen. Mathématiquement, une victoire demain soir et le Britannique soulève le trophée. Mais la Formule 1, on le sait, adore nous rappeler qu’elle ne fait jamais de cadeaux.
Piastri, le hold-up parfait en Q3
Quand on regarde les chronos bruts, on se dit que c’était écrit. Mais en réalité, personne ne l’avait vraiment vu venir comme ça. Piastri a sorti un tour absolument magistral dans les derniers instants de la Q3. Un 1’21’’129 qui a laissé Norris à 39 millièmes. Trente-neuf. C’est rien, et c’est énorme à la fois.
Ce qui frappe, c’est la maturité du gamin. À 24 ans à peine, il vient de battre le leader du championnat sur un circuit où McLaren domine depuis le début du week-end. Et il l’a fait proprement, sans prendre de risques fous, juste en étant parfait là où il fallait. Norris, lui, a peut-être un peu trop poussé dans le dernier secteur, il a perdu deux dixièmes dans la dernière chicane. C’est le genre de détail qui change tout.
« Je savais que j’avais une chance si tout était aligné. La voiture était incroyable ce soir. »
Oscar Piastri, tout sourire après être sorti de sa monoplace
Et il a raison. La McLaren est clairement la référence ici. La course sprint gagnée plus tôt dans la journée l’avait déjà prouvé, mais là, c’est une démonstration supplémentaire.
La grille de départ : tout peut basculer
Allez, on regarde ensemble ce que ça donne pour dimanche soir :
- 1. Oscar Piastri (McLaren)
- 2. Lando Norris (McLaren)
- 3. Max Verstappen (Red Bull)
- 4. George Russell (Mercedes)
- 5. Andrea Kimi Antonelli (Mercedes)
- 6. Isack Hadjar (Racing Bulls)
- 7. Nico Hülkenberg (Kick Sauber)
- 8. Yuki Tsunoda (Racing Bulls)
- 9. Pierre Gasly (Alpine)
- 10. Charles Leclerc (Ferrari)
Derrière, c’est plus compliqué pour les Français. Esteban Ocon part 16e avec sa Haas, juste devant un Lewis Hamilton méconnaissable en 17e position. On a connu le septuple champion du monde plus à son aise, surtout pour son avant-dernière course avec Ferrari. Pierre Gasly sauve les meubles en 9e place, c’est déjà ça.
Mais soyons honnêtes : la vraie bagarre, elle sera devant. Et elle sera terrible.
Les scénarios qui font tourner la tête
Petit rappel des enjeux, parce que c’est chaud :
- Si Norris gagne → champion, point final.
- Si Piastri gagne et que Norris fait 2e → l’écart tombe à 15 points avant Abu Dhabi.
- Si Verstappen gagne et que Norris finit hors du top 2 → le Néerlandais revient à 18 points. Tout reste jouable.
Autrement dit, même une 3e place de Norris pourrait suffire… à condition que Piastri ne gagne pas. Vous voyez le piège ? McLaren va devoir gérer une situation explosive. D’un côté, ils veulent le titre pilotes (le premier depuis 1998, quand même). De l’autre, ils ont deux pilotes qui se battent comme des chiffonniers.
J’ai presque de la peine pour Andrea Stella, le team principal. Il va passer la nuit à peser chaque mot dans le briefing. Parce qu’un ordre d’équipe mal compris, un blocage trop visible, et ça peut partir en vrille.
Verstappen, le troisième homme qui n’a rien à perdre
On parle beaucoup des McLaren, mais il ne faut pas enterrer Max trop vite. Troisième temps, à seulement deux dixièmes de la pole. Sur un circuit où les dépassements sont possibles (surtout avec la longue ligne droite du DRS), partir 3e n’est pas la fin du monde.
Et puis, il a déjà prouvé par le passé qu’il était capable de miracles quand il le fallait. S’il arrive à se faufiler dans le duo McLaren dès le premier tour, ça peut devenir très intéressant. Surtout que Red Bull semble avoir trouvé un bon rythme en course longue ce week-end.
Le Néerlandais l’a dit lui-même vendredi : il n’a plus la pression du titre à défendre à tout prix. Il peut attaquer à 100 %, sans calcul. C’est souvent dans ces moments-là qu’il est le plus dangereux.
Les rookies qui surprennent tout le monde
Petit aparté qui mérite d’être souligné : la troisième ligne 100 % rookies. Andrea Kimi Antonelli en 5e position pour sa première vraie saison complète, et Isack Hadjar 6e avec la Racing Bulls. Le Français, tout juste promu, continue d’impressionner. On parle déjà d’un possible baquet Red Bull en 2026 s’il continue comme ça.
C’est rafraîchissant de voir du sang neuf capable de se battre aux avant-postes dès leur première année. Ça rappelle un peu l’arrivée de Verstappen en 2015 ou de Leclerc en 2019. La relève est là, et elle ne fait pas semblant.
Et maintenant ? Une course qui s’annonce historique
Dimanche soir, à 18 heures locales, le feu vert va être donné sous les lumières artificielles de Lusail. 57 tours. Peut-être le dernier Grand Prix de Lewis Hamilton en rouge. Peut-être la consécration de Lando Norris. Ou peut-être la révolte d’un Piastri qui refuse de jouer les seconds rôles.
Ce qui est sûr, c’est qu’on va assister à quelque chose de rare. Une lutte à trois où chaque point compte, où chaque position au départ peut tout changer. Et où une équipe domine outrageusement, mais risque de se tirer une balle dans le pied si elle ne gère pas parfaitement la situation.
Personnellement, je ne sais pas pour qui je vais vibrer. Norris mérite ce titre après tant d’années à courir après. Piastri montre une maturité effrayante et a le droit de jouer sa carte à fond. Et Verstappen… ben c’est Verstappen. Il ne lâche jamais rien.
Une chose est certaine : on n’a pas fini de parler de ce Grand Prix du Qatar 2025. Peut-être comme le jour où tout a basculé. Ou comme celui où un Australien a décidé qu’il était temps de prendre le pouvoir.
La nuit va être longue à Doha. Et nous, on va rester scotchés devant nos écrans. Parce que c’est pour ça qu’on aime la Formule 1, non ? Pour ces moments où tout peut arriver. Et là, franchement, tout peut arriver.
Alors rendez-vous demain. Et que le meilleur gagne. Ou plutôt… que le plus malin gagne. Parce qu’en 2025, en Formule 1, ce n’est plus seulement une question de vitesse. C’est une question de nerfs.
