Vous souvenez-vous de l’époque où on enterrait déjà Max Verstappen et Red Bull il y a quelques semaines à peine ? Moi oui. On parlait d’une saison pliée, d’un Lando Norris qui n’avait plus qu’à gérer son avance confortable. Et puis, patatras. Le Grand Prix du Qatar vient de tout remettre en question en une poignée de tours.
Franchement, quand la safety car est sortie au 7e tour après le gros accrochage entre Pierre Gasly et Nico Hülkenberg, j’ai senti que ça allait être le moment décisif de la saison. Et je n’étais pas au bout de mes surprises.
Le tournant d’une saison folle
Oscar Piastri dominait la course depuis la pole, Lando Norris était bien calé troisième et Verstappen, parti de la troisième place, avait déjà chipé la deuxième position au premier virage. Tout semblait sous contrôle pour McLaren. Et puis il y a eu cette décision.
Red Bull appelle Verstappen au stand immédiatement. Tout le monde suit… sauf les deux McLaren. Quelques secondes d’hésitation à la radio, et voilà Piastri qui reste en piste avec des pneus déjà bien entamés. Norris, lui, se demande à voix haute s’il ne fallait pas rentrer. Trop tard.
« Il n’aurait pas fallu les suivre ? »
Lando Norris, à la radio, juste après avoir vu tout le peloton s’engouffrer aux stands
En un tour, l’avantage stratégique s’est complètement inversé. Les McLaren se retrouvent avec un arrêt supplémentaire à effectuer, des pneus plus vieux, et une montagne à remonter. C’est le genre de décision qui peut faire basculer un championnat entier.
Comment une safety car a tout changé
La safety car, c’est un peu la loterie en Formule 1. Quand elle sort tôt et que tout le monde a déjà des pneus frais, c’est un arrêt quasi gratuit pour ceux qui rentrent. McLaren a joué, McLaren a perdu. Point.
Verstappen ressort en tête, tranquille, avec des gommes neuves. Derrière, c’est la panique chez les oranges. Piastri tente de creuser l’écart, mais ça ne suffit pas. Quand il rentrera enfin, il sera largement derrière le Néerlandais. Norris, lui, va vivre un calvaire.
- Piastri leader → ressort 4e après son arrêt
- Norris 3e → ressort 5e puis bloqué derrière un rookie ultra-défensif
- Verstappen 2e → prend la tête et ne la lâchera plus jamais
Le plus dingue ? Norris va passer une bonne partie de la course coincé derrière Kimi Antonelli. Le jeune Italien, dans sa Mercedes, défend comme un lion. Chaque tour perdu là-dedans, c’est des points qui s’envolent au championnat.
Verstappen, maître des opportunités
On peut dire ce qu’on veut sur Max, mais le gars sent la course comme personne. Quand il a vu la safety car, il n’a même pas demandé l’avis de son ingénieur : direction les stands, direct. Pas d’hésitation. C’est cette froide efficacité qui fait les grands champions.
Après ça ? Une gestion parfaite. Pas de folie, des relais maîtrisés, des pneus préservés juste ce qu’il faut. Il a roulé comme s’il avait déjà le titre en poche, alors qu’il était encore largement distancé au classement avant ce week-end.
Et le voilà qui remporte sa… combien déjà ? La 8e victoire de la saison ? Incroyable retour en force après la traversée du désert de Red Bull au milieu de l’année.
McLaren paie cash ses erreurs
Piastri sauve les meubles avec une belle deuxième place. Il limite la casse, prend de gros points, et se replace sérieusement dans la course au titre. À 16 points de Norris maintenant, il n’est plus du tout hors jeu.
Mais pour Lando… quelle déception. Quatrième, juste derrière son coéquipier, après avoir lutté comme un beau diable pour remonter. Il a abîmé ses pneus à force de dépasser, a dû gérer l’usure, et surtout, il a vu son avance fondre comme neige au soleil.
12 petits points. C’est tout ce qui sépare Norris de Verstappen avant Abu Dhabi.
12 points. Autant dire rien du tout en Formule 1, surtout quand ton rival s’appelle Max Verstappen et qu’il sent le sang.
Le classement avant la finale : tout est possible
Allons-y avec les chiffres, parce que là, c’est du grand n’importe quoi magnifique :
| Pilote | Points avant Qatar | Après Qatar | Écart avec le leader |
| Lando Norris | ~378 (estimé) | 403 | 0 |
| Max Verstappen | ~348 | 391 | -12 |
| Oscar Piastri | ~362 | 387 | -16 |
Abu Dhabi, c’est 25 points pour la victoire, 18 pour la 2e place, etc. Autrement dit :
- Si Norris finit devant Verstappen → champion
- Si Verstappen gagne et que Norris est 3e ou moins → Max champion
- Si Piastri gagne et que Norris finit 5e ou moins → l’Australien peut créer la surprise
Pour la première fois depuis 2010 (rappelez-vous Vettel-Webber-Alonso), trois pilotes arrivent à la dernière course avec une chance mathématique de décrocher le titre. C’est historique.
Abu Dhabi, le juge de paix
Le circuit Yas Marina, avec ses longues lignes droites, ses zones de DRS généreuses et son secteur 3 ultra-technique, pourrait avantager la Red Bull actuelle, revenue très forte sur les tracés rapides. Mais McLaren reste la voiture la plus complète sur un tour.
Et puis il y a la pression. Norris va-t-il craquer ? Verstappen va-t-il jouer la carte de l’agressivité dès le premier tour ? Piastri, outsider absolu, peut-il profiter d’un accrochage devant ?
J’ai l’impression qu’on va vivre une de ces finales dont on parlera encore dans vingt ans. Comme Brésil 2021, mais en pire. Ou en mieux, selon le point de vue.
Pourquoi cette saison 2025 est déjà légendaire
Parce qu’on a tout eu. Des dominations écrasantes, des retournements de situation improbables, des erreurs stratégiques dignes des plus grands thrillers, des rookies qui tiennent tête aux stars… Et surtout, une lutte à trois jusqu’au bout.
Peu importe qui gagnera dimanche prochain. Cette saison restera comme l’une des plus dingues de l’histoire moderne de la Formule 1. Et quelque part, on a presque envie que ça dure encore un peu.
Mais non. Il faut un vainqueur. Et quelque chose me dit que le Qatar n’était qu’un avant-goût de ce qui nous attend à Abu Dhabi. Attachez vos ceintures, ça va secouer.
Rendez-vous dans une semaine. D’ici là, je vais essayer de dormir un peu. Ou pas.
