Imaginez un peu la scène. Vous êtes tranquillement installé devant votre écran, un mardi soir de décembre, et bam : un missile norvégien de 1m94 vient de faire trembler les filets de Fulham pour la 100e fois en Premier League. En 111 matchs seulement. À ce moment précis, même les plus blasés du foot ont dû se frotter les yeux. Erling Haaland ne joue pas dans la même catégorie que les autres. Il réécrit l’histoire à la vitesse de l’éclair.
Le record de précocité qui fait mal à la tête
Quand on parle de précocité en Premier League, on pense immédiatement à des légendes. Alan Shearer, Thierry Henry, Harry Kane… Des noms qui ont marqué des générations. Pourtant, aucun d’entre eux n’a atteint les 100 buts aussi rapidement. Haaland l’a fait en 111 rencontres. Shearer, le précédent détenteur, avait eu besoin de 124 matchs. Treize rencontres d’écart, ça paraît peu dit comme ça. Mais dans l’histoire du championnat le plus relevé du monde, c’est énorme.
Et le plus dingue ? Il n’a même pas encore 25 ans. Le gamin né en 2000 à Leeds continue de faire passer les défenses anglaises pour des quilles. Certains diront « oui mais il joue dans la meilleure équipe d’Angleterre ». Peut-être. Mais regardez les chiffres bruts : il marque partout, contre tout le monde, peu importe le contexte.
Les chiffres qui donnent le vertige
Allez, on sort la calculette parce que là, ça mérite qu’on s’attarde deux minutes.
- 100 buts en 111 matchs → moyenne de 0,90 but par match
- 34 penalties convertis sur 36 tentés (94 % de réussite)
- 66 buts du pied gauche, 23 du droit, 11 de la tête (le mythe du pur droitier en prend un coup)
- Seulement 9 matchs sans marquer depuis son arrivée en 2022
- 5 hat-tricks en une saison et demie (record partagé avec… personne)
Pour vous donner une idée, Mohamed Salah, qui reste une machine à goals, a mis 148 matchs pour atteindre ce cap. Harry Kane ? 169. Même le grand Thierry Henry avait eu besoin de 149 apparitions. Haaland joue dans une autre dimension temporelle.
« Il est tout simplement terrifiant. On a l’impression qu’il marque même quand il ne touche pas le ballon. »
Un défenseur de Premier League, anonyme mais clairement traumatisé
Et maintenant ? La chasse au record absolu est lancée
Le record d’Alan Shearer, ces mythiques 260 buts en Premier League, paraissait intouchable il y a encore trois ans. Aujourd’hui ? Les statisticiens se mouillent : si Haaland garde ne serait-ce que 80 % de son ratio actuel et reste à Manchester City jusqu’en 2030, il pourrait le dépasser dès février 2030. À 29 ans et demi. Autant dire que Shearer doit commencer à regarder derrière son épaule.
Et attention, on ne parle pas d’un joueur qui profite seulement des espaces créés par De Bruyne ou Foden. Non. Haaland crée lui-même le chaos. Il court moins que les autres attaquants d’élite (souvent moins de 8 km par match), mais quand il accélère… c’est fini. 36,9 km/h en pointe, des appuis de félin dans la surface, une finition clinique. On l’appelle le Cyborg, et franchement, c’est plutôt bien trouvé.
Comparaison avec les monstres sacrés : le tableau qui fait peur
| Joueur | Matchs pour 100 buts | Âge au 100e but | Total carrière PL |
| Erling Haaland | 111 | 24 ans et 4 mois | 100 (en cours) |
| Alan Shearer | 124 | 26 ans | 260 |
| Harry Kane | 169 | 27 ans | 213 (en cours) |
| Mohamed Salah | 148 | 28 ans | 172 (en cours) |
| Thierry Henry | 149 | 27 ans | 175 |
Regardez bien cette première ligne. Elle fait mal. Très mal.
Le facteur Manchester City : avantage ou excuse ?
Évidemment, on va me dire : « Oui mais il joue dans l’équipe de Pep Guardiola, avec des passeurs de génie. » C’est vrai. Mais rappelons quand même qu’Harry Kane a joué avec Son et Eriksen, que Salah a eu Firmino et Mané, que Shearer avait des Blackburn et Newcastle autrement moins dominateurs. Et pourtant, personne n’a affiché une telle cadence.
Et puis, Haaland marque aussi quand City joue mal. Contre Fulham (victoire 5-4 dans un match complètement fou), il plante son 100e alors que son équipe est menée 4-2 à dix minutes de la fin. Ce n’est plus du talent, c’est de l’instinct de prédateur pur.
Les blessures : le seul vrai point d’interrogation
Le seul moment où Haaland ralentit, c’est quand son corps dit stop. On se souvient de cette saison 2023-2024 où une fracture au pied l’a éloigné deux mois. Résultat ? Il « seulement » finit à 27 buts en championnat au lieu des 36 de l’année d’avant. Mais dès qu’il revient, il reprend là où il s’était arrêté. Comme si le temps ne l’atteignait pas.
À ce rythme, la seule question pertinente devient : combien de saisons va-t-il encore nous infliger ça ? Parce que clairement, les défenseurs de Premier League commencent à faire des cauchemars en norvégien.
Et la sélection norvégienne dans tout ça ?
Paradoxalement, le seul endroit où Haaland semble humain, c’est avec la Norvège. Pas d’Ødegaard au top niveau en club à ses côtés, une équipe qui peine à se qualifier pour les grands tournois… Résultat : il marque « seulement » 34 buts en 39 sélections. C’est déjà énorme, mais loin de ses standards en club.
Certains y voient la preuve qu’il a besoin d’un grand orchestre autour de lui. Moi j’y vois plutôt la confirmation qu’il est capable de porter une équipe moyenne à bout de bras – regardez ses performances en qualifs Euro ou Coupe du monde. Le jour où la Norvège aura une génération dorée autour de lui, ça risque de faire très mal.
Conclusion : on assiste à l’histoire en direct
Franchement, on a tendance à s’habituer à l’exceptionnel avec Haaland. On voit un triplé et on se dit « encore ? ». Pourtant, ce qu’il est en train de réaliser est tout simplement historique. 100 buts en 111 matchs de Premier League, c’est le genre de statistique qu’on ressortira dans 30 ans en se disant « putain, on a vu ça en direct ».
Alors oui, il reste encore du chemin pour battre Shearer. Oui, les blessures peuvent ralentir la machine. Mais une chose est sûre : tant qu’il sera sur un terrain de Premier League, les records vont continuer de tomber. Et nous, on va continuer de prendre notre pied à regarder ça.
Parce que parfois, dans le foot moderne où tout va trop vite, il y a encore des joueurs qui nous font lever de notre canapé. Haaland, en ce moment, c’est exactement ça.
