Imaginez arriver à 20 ans dans une ville immense, sans parler un mot de français, logé dans un petit appart porte de Bagnolet avec cinq autres gamins tout aussi perdus que vous. Et parfois, pas d’eau chaude après l’entraînement. C’est exactement ce qu’a vécu Hamari Traoré en 2012. Treize ans plus tard, le voilà de retour dans le même club, mais dans une toute autre galaxie : le Paris FC est en Ligue 1. Franchement, cette histoire me donne des frissons à chaque fois que j’y pense.
Quand le Paris découvrait un gamin venu de Bamako
En 2012, le Paris FC végétait en National, l’équivalent de la troisième division. Le club recrutait à l’académie Jean-Marc Guillou de Bamako, une poignée de jeunes talents africains. Parmi eux : Hamari Traoré, 20 ans, latéral droit longiligne et déjà très sérieux. Avec ses copains maliens et algériens, ils débarquent à six, sans rien connaître de la vie parisienne.
Ils se retrouvent dans deux appartements tout simples à Bagnolet. Premier choc : il faut tout faire soi-même. Ouvrir un compte en banque, acheter des meubles, faire la cuisine… À Bamako, tout était pris en charge à l’académie. Là, c’était la vraie vie qui commence, et pas la plus confortable.
« On devait tout apprendre : faire les courses, cuisiner, gérer l’appartement… Et parfois, après l’entraînement, il n’y avait pas d’eau chaude. On rigolait jaune, mais on serrait les dents. »
Hamari Traoré, été 2025
Pourtant, le club faisait ce qu’il pouvait. Un certain Micka, team manager à l’époque, jouait les grands frères : trajets à Ikea, courses au supermarché, découverte des coins sympas de Paris. Ces petites attentions ont tout changé pour ces gamins qui découvraient l’Europe.
Un club familial devenu machine de guerre
Quand Hamari repart en 2015 (direction Bastia puis Rennes), le Paris FC est toujours en Ligue 2, avec des moyens limités et un stade Charléty souvent à moitié vide. Personne n’imagine alors que neuf ans plus tard, le club serait promu en Ligue 1 et capable d’attirer un international expérimenté comme lui.
Ce qui a changé ? Tout. Les infrastructures d’abord. Le centre d’entraînement est passé du statut « fonctionnel mais rustique » à un outil ultra-moderne. Le stade Charléty a été rénové, l’ambiance est électrique, les supporters sont revenus en masse. Et surtout, le projet sportif est clair : stabilité en Ligue 1 puis viser plus haut.
- Nouveau centre d’entraînement ultra-moderne
- Stade Charléty rénové et ambiance bouillante
- Effectif mélange jeunesse et expérience (Gory, Mandouki, Traoré…)
- Direction ambitieuse avec Pierre Ferracci aux commandes
- Budget passé de 12M€ en 2012 à plus de 40M€ aujourd’hui
Le chiffre qui tue : en 2012, le budget du club tournait autour de 12 millions d’euros. Aujourd’hui, en Ligue 1, on parle de plus de 40 millions. C’est presque du x4. Et ça se voit sur le terrain.
Pourquoi Hamari Traoré a dit oui immédiatement
À 33 ans, après Rennes et la Real Sociedad, Traoré avait le choix. Plusieurs clubs de Ligue 1 et étrangers se sont manifestés. Mais quand le Paris FC a appelé, il n’a pas réfléchi deux fois.
Il y avait d’abord l’affectif. Ce club, c’est là que tout a commencé en Europe. Il y a laissé des amis, des souvenirs, une partie de son cœur. Revenir, c’était boucler une boucle magnifique.
« Quand le président m’a appelé, j’ai senti tout de suite que c’était le bon moment. J’avais envie de rendre au club ce qu’il m’avait donné à mes débuts. Et puis voir cette progression… c’est incroyable. »
Mais il y avait aussi le sportif. Stéphane Gilli, l’entraîneur, propose un jeu offensif qui colle parfaitement au profil de Traoré : un latéral capable de défendre dur mais aussi de proposer des solutions devant. Et dans un effectif jeune, son expérience internationale (plus de 50 sélections avec le Mali) pèse lourd.
Le Paris FC 2025 : un promu qui ne fait peur à personne
Avant d’aller au Havre ce dimanche, le Paris FC pointe à une très honorable 12e place. Pas mal pour un promu, non ? L’équipe a déjà fait tomber plusieurs gros et montre une solidité impressionnante à domicile.
Ce qui frappe, c’est la mentalité. Les joueurs répètent qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Et avec des leaders comme Traoré, Mandouki ou Krasso, le vestiaire respire la sérénité et l’ambition.
Traoré, lui, savoure chaque minute. Voir Charléty plein, entendre les supporters chanter, c’est une revanche sur les années galère.
Et demain ? Un grand club parisien peut en cacher un autre
On en parle peu, mais le Paris FC grandit à vitesse grand V. Les infrastructures continuent de pousser, l’académie produit de nouveaux talents, et le projet sportif est clair : s’installer durablement dans l’élite puis viser l’Europe d’ici trois à cinq ans.
Dans une ville dominée par un géant, le PFC trace sa route discrètement mais sûrement. Et des joueurs comme Hamari Traoré, qui ont connu les deux époques, sont les meilleurs ambassadeurs possibles.
Franchement, l’histoire du Paris FC ces dernières années, c’est un peu le conte de fées du foot français moderne. Parti de presque de rien, le voilà qui tape à la porte des gros. Et si c’était que le début ?
En tout cas, quand on écoute Traoré raconter ses souvenirs d’eau froide et comparer avec le confort d’aujourd’hui, on se dit que le chemin parcouru est juste hallucinant. Et quelque part, ça redonne foi dans le foot : oui, des projets sérieux, même modestes au départ, peuvent devenir grands. Très grands.
Alors la prochaine fois que vous croiserez un supporter du Paris FC avec le sourire jusqu’aux oreilles, pensez à cette phrase d’Hamari Traoré : « On est passé des douches froides à la Ligue 1. » Si ça, c’est pas beau… »
Moi, en tout cas, je signe direct pour la suite de l’histoire.
