Vous savez ce qui est le plus fou dans le basket européen en ce moment ? C’est qu’un simple match de saison régulière peut ressembler à une finale avant l’heure… ou à une mission impossible. Ce soir, l’ASVEL se déplace – enfin, façon de parler – chez le leader Hapoël Tel-Aviv. Et pourtant, aucun joueur ne posera le pied en Israël. Direction Sofia, en Bulgarie. Bienvenue dans l’Euroligue version 2025-2026 : géopolitique, suspense et basket de haut niveau, tout ça en même temps.
Je vais vous dire la vérité : quand j’ai vu le calendrier, j’ai d’abord cru à une blague. Le leader contre la lanterne rouge, et on joue sur terrain neutre ? Mais plus on creuse, plus on se rend compte que c’est justement ce genre de soirée qui fait tout le sel de cette compétition.
Un choc des extrêmes qui n’aura pas lieu là où on l’attendait
Commençons par les bases, parce que c’est toujours mieux quand on est clair dès le départ.
Le coup d’envoi est prévu jeudi 4 décembre 2025 à 21h05 heure française. Oui, vous avez bien lu : 21h05, pas 21h00. L’Euroligue adore nous faire ces petites originalités d’horaire.
Et pour regarder le match ? Direction Skweek, la plateforme qui diffuse l’intégralité de la compétition en France. Si vous n’avez pas encore l’abonnement, c’est peut-être le moment de craquer – surtout quand on voit la qualité des rencontres proposées cette saison.
Pourquoi Sofia et pas Tel-Aviv ?
On ne va pas se mentir : la situation géopolitique au Proche-Orient continue d’impacter lourdement le calendrier. Depuis deux ans maintenant, les clubs israéliens jouent leurs matchs « à domicile » sur terrain neutre. Hapoël Tel-Aviv a élu domicile à Sofia cette saison, comme le Maccabi l’avait fait avant lui.
Et franchement ? Ça change pas mal de choses. Plus de mur de bruit infernal de la Shlomo Arena, plus cette ambiance si particulière du basket israélien. À la place, une salle plus neutre, moins chaude. Est-ce que ça désavantage vraiment le leader ? On verra ce soir.
« Jouer à Sofia, ce n’est pas la même chose. On perd un peu de notre âme, mais on s’adapte. L’important, c’est de gagner, peu importe où. »
Un dirigeant du club israélien, en off
Hapoël Tel-Aviv : l’invincible surprise de la saison
Personne ne les attendait là. Vraiment personne.
Quand la saison a commencé, on parlait surtout du Real, du Barça, de Monaco, du Panathinaïkos nouvelle version. Et puis il y a eu cette équipe israélienne, renforcée intelligemment, coachée avec une rigueur impressionnante, qui a tout simplement enchaîné les victoires.
9 victoires pour 4 défaites à l’heure où j’écris ces lignes. C’est pas un accident. C’est une vraie performance collective, portée par des joueurs qu’on commence à bien connaître en Europe.
- Un secteur intérieur ultra-dominant
- Des shooteurs qui ne tremblent jamais dans le money-time
- Une défense agressive qui étouffe les meneurs adverses
- Et surtout, une mentalité de guerrier
Ce soir, ils partent avec l’étiquette très claire de favoris. Et quand je dis favoris, c’est presque un euphémisme.
L’ASVEL : la saison cauchemar continue… ou pas ?
De l’autre côté, c’est plus compliqué. Beaucoup plus compliqué.
Trois victoires en treize matchs. Dernière place. L’écart avec la 18e place (synonyme de maintien direct) commence à devenir abyssal. On parle là d’une équipe qui avait terminé 15e la saison dernière, avec déjà pas mal de difficultés, mais qui semblait avoir appris de ses erreurs.
Et pourtant, cette saison ressemble à un long tunnel sans lumière au bout.
Il y a eu des matchs complètement ratés – je pense notamment à cette correction reçue contre Monaco à l’Astroballe (84-52, un score de handball). Il y a eu aussi des défaites plus encourageantes, comme contre Barcelone récemment (88-78), où on a vu une vraie réaction d’orgueil.
Nando de Colo, le dernier rempart
Quand tout va mal, il reste lui.
Nando de Colo, à bientôt 38 ans, continue de porter cette équipe sur ses épaules. Contre Barcelone, il a montré qu’il restait un des tous meilleurs joueurs européens à son poste. Leadership, clutch, vision du jeu : tout y est encore.
Mais un seul homme, aussi talentueux soit-il, ne peut pas tout faire. Surtout quand l’effectif semble trop juste pour rivaliser sur deux tableaux (Betclic Élite + Euroligue). Pierric Poupet, le coach, doit jongler en permanence avec les blessures, la fatigue, les rotations limitées.
« On sait que ça va être très dur, mais on n’a rien à perdre. Parfois, c’est dans ces moments-là qu’on crée les plus beaux exploits. »
Pierric Poupet, avant le match
Les clés du match : ce qu’il faudra surveiller
Si vous voulez vraiment comprendre ce qui peut se passer ce soir, voilà les points chauds à mes yeux :
- Le duel au poste 5 : l’ASVEL va-t-elle réussir à contenir la domination intérieure de l’Hapoël ?
- La gestion du rythme : les Israéliens adorent jouer vite. Si l’ASVEL laisse le match partir en transition, ça peut devenir très moche très vite.
- Les shooteurs longue distance : Paris Lee, Théo Maledon, Nando… il faudra qu’ils soient en feu pour espérer quelque chose.
- Et surtout, l’état d’esprit. C’est souvent là que tout se joue dans ce genre de rencontre déséquilibrée.
Personnellement, j’ai un faible pour ces matchs où tout semble écrit d’avance. Parce que c’est exactement là que le basket nous réserve parfois ses plus belles surprises.
Et si l’ASVEL créait la sensation ?
On va être honnête deux minutes : sur le papier, l’Hapoël devrait gagner assez largement. Les bookmakers donnent le club israélien favori avec 10 à 12 points d’avance. C’est énorme.
Mais le basket, ce n’est pas joué sur le papier.
Il y a deux semaines, personne n’aurait misé un euro sur Paris Basketball contre le Real Madrid. Et pourtant… Il y a des soirs où tout bascule. Où une équipe dos au mur trouve des ressources insoupçonnées.
L’ASVEL en est capable. Je l’ai vu contre Barcelone. J’ai vu des joueurs refuser de lâcher, se battre sur chaque ballon comme si leur vie en dépendait. Si ce soir ils reproduisent ça pendant 40 minutes, alors oui, tout est possible.
Ce que ce match nous dit de l’Euroligue 2025-2026
Plus largement, cette rencontre est un parfait résumé de ce qu’est devenue l’Euroligue : une compétition impitoyable où la moindre erreur se paye cash, où les écarts se creusent vite, mais où le spectacle reste roi.
On a des leaders surprises (Hapoël, Monaco qui n’est pas loin), des géants qui vacillent parfois (Real, Barça), et des historiques en reconstruction (comme l’ASVEL ou Milan). C’est ça qui rend cette saison passionnante à suivre.
Et puis il y a cette dimension humaine, ces matchs délocalisés, ces joueurs qui continuent à pratiquer leur sport malgré un contexte compliqué. Ça donne une saveur particulière à chaque soirée.
Alors oui, ce soir à 21h05, allumez Skweek. Même si vous n’êtes pas fan de l’ASVEL. Même si vous pensez que le résultat est déjà écrit.
Parce que parfois, juste parfois, le basket nous rappelle pourquoi on l’aime tellement.
Et qui sait ? Peut-être que demain matin, on parlera tous du plus grand exploit français de la saison en Euroligue.
Allez l’ASVEL. Allez le basket.
