Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pousse quelqu’un à s’investir corps et âme dans un festival, année après année, malgré le poids des années ? Imaginez un homme de 76 ans, cheveux longs en queue-de-cheval, casquette vissée sur la tête, arpentant les allées d’un des plus grands festivals de musique metal au monde. Ce n’est pas une rockstar, ni un spectateur lambda, mais un bénévole. Pas n’importe lequel : le doyen du Hellfest, un personnage presque légendaire dans l’univers du metal. Son prénom ? Gérard. Son histoire, c’est celle d’une passion discrète mais inébranlable pour l’ambiance unique de ce festival qui fait vibrer Clisson, une petite ville de Loire-Atlantique, chaque mois de juin.
Gérard, l’Âme du Hellfest Depuis 2006
À 76 ans, Gérard est bien plus qu’un simple bénévole. Il est une figure emblématique du Hellfest, présent depuis la première édition en 2006. Ce n’est pas juste un gars du coin qui donne un coup de main. Non, Gérard est un des piliers fondateurs d’une association qui mobilise près de 2 000 bénévoles pour faire tourner cette machine colossale qu’est devenue le Hellfest. Installé à quelques kilomètres de Clisson, cet ancien menuisier a vu le festival grandir, passer d’un petit rassemblement de passionnés à un événement attirant des centaines de milliers de fans de musique extrême.
Mais qu’est-ce qui fait courir Gérard ? Ce n’est pas vraiment la musique, avoue-t-il avec un sourire en coin. « Le metal, c’est pas trop mon truc, je préfère l’ambiance », confie-t-il. Et quelle ambiance ! Entre les foules en délire, les stands de merch, les décors apocalyptiques et les effluves de bière, le Hellfest est une expérience sensorielle à part entière. Gérard, lui, est là pour l’énergie collective, les rencontres improbables, et ce sentiment d’être au cœur d’un moment unique.
L’ambiance du Hellfest, c’est quelque chose qu’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est comme une grande famille, même si ça hurle un peu fort !
– Un bénévole expérimenté
Un Rôle Clé dans l’Ombre
Si Gérard passe parfois inaperçu au milieu des festivaliers tatoués et des décibels, son rôle est pourtant essentiel. Coursier, monteur, superviseur : il est sur tous les fronts. Dès les premiers jours de juin, bien avant que les portes ne s’ouvrent, il s’active pour préparer le terrain. Monter des pergolas, installer des stands de petit-déjeuner au camping, gérer le ravitaillement des bénévoles… Gérard est partout. « Je commence à 9 heures et je finis tard, parfois très tard », explique-t-il. Et même après la fin du festival, il reste pour démonter, nettoyer, ranger. Un boulot titanesque.
Ce qui frappe, c’est son énergie. À un âge où beaucoup profitent d’une retraite paisible, Gérard enchaîne les allers-retours, transporte du matériel, et garde un œil sur les équipes. « C’est crevant, mais c’est gratifiant », dit-il. Gratifiant, parce que sans ces bénévoles, le Hellfest ne serait pas ce qu’il est. Les stands qu’il monte accueillent les festivaliers affamés, les pergolas offrent un peu d’ombre sous la canicule, et son travail de supervision garantit que tout roule comme sur des rails.
L’Histoire d’un Festival en Évolution
Quand Gérard évoque les débuts du Hellfest, ses yeux s’illuminent. En 2006, c’était une autre époque. « On était loin de l’ampleur d’aujourd’hui », raconte-t-il. À l’époque, le festival attirait quelques milliers de fans de metal dans une ambiance presque confidentielle. Aujourd’hui, c’est un mastodonte culturel, avec des scènes gigantesques, des têtes d’affiche internationales, et une organisation au millimètre. Pourtant, malgré cette croissance, l’esprit reste le même : une passion brute pour la musique et une liberté totale.
Ce qui a changé, c’est l’échelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Plus de 200 000 festivaliers attendus sur l’édition 2025.
- Des scènes qui accueillent des groupes comme Within Temptation ou Korn.
- Une logistique impliquant des milliers de bénévoles, dont les 2 000 de l’association de Gérard.
Pour Gérard, cette transformation est à la fois impressionnante et un peu déroutante. « Tout ce monde, c’est fou ! », s’exclame-t-il. Mais il n’a pas perdu de vue l’essentiel : le Hellfest, c’est avant tout une communauté. Et lui, avec son association, en est un rouage indispensable.
Pas Fan de Metal, Mais Accro à l’Ambiance
Ce qui rend l’histoire de Gérard si particulière, c’est son détachement par rapport à la musique elle-même. Contrairement à la plupart des festivaliers, il n’est pas là pour headbanger sur les riffs de guitare ou hurler les paroles d’un groupe culte. « Le bruit, c’est pas trop mon truc », avoue-t-il en riant. Il se tient souvent à l’écart des scènes principales, là où les décibels sont moins assourdissants. Mais alors, pourquoi revenir chaque année ?
La réponse est simple : l’ambiance. Le Hellfest, c’est un melting-pot de personnalités, de looks extravagants, de rires et d’émotions brutes. Gérard y voit une sorte de communion, un moment où des gens venus des quatre coins du monde se retrouvent pour partager une passion. « Les bénévoles, les festivaliers, tout le monde se parle. On rencontre des gens qu’on n’oubliera jamais », confie-t-il. Et pour lui, c’est ça, la vraie magie du festival.
Le Hellfest, c’est plus qu’un festival. C’est un lieu où les barrières tombent, où on partage quelque chose de fort.
– Un habitué du festival
Un Engagement Sans Âge
À 76 ans, Gérard pourrait se contenter de regarder le festival depuis son canapé, ou au mieux, y faire un tour en spectateur. Mais non. Il préfère être dans l’action, au cœur de l’organisation. « Tant qu’on veut bien de moi, je continue », dit-il avec une pointe de malice. Son objectif ? Atteindre ses 80 ans en tant que bénévole. « Ce serait quelque chose, non ? », lance-t-il, comme un défi à lui-même.
Cet engagement, c’est aussi une leçon. Dans un monde où l’âge est souvent vu comme une limite, Gérard prouve que la passion n’a pas de date de péremption. Il incarne cette idée que l’on peut rester actif, utile, et connecté à une communauté, peu importe les années qui passent. Et dans le contexte du Hellfest, où l’énergie brute est reine, son histoire résonne d’autant plus.
| Rôle | Tâches principales | Impact |
| Coursier | Ravitaillement des bénévoles | Assure le bon fonctionnement des équipes |
| Monteur | Installation des stands et pergolas | Crée un espace accueillant pour les festivaliers |
| Superviseur | Gestion des bénévoles | Garantit une organisation fluide |
Le Hellfest, un Phénomène Culturel
Si Gérard est un symbole de fidélité, le Hellfest lui-même est un phénomène qui dépasse les frontières de la musique. Chaque année, il attire des fans de tous horizons, des jeunes headbangers aux vétérans du metal, en passant par des curieux attirés par l’expérience. Mais au-delà des concerts, c’est toute une culture qui s’exprime : une esthétique, des valeurs de liberté, et une communauté qui se serre les coudes.
En 2025, le festival continue de surprendre. Avec une programmation éclectique, des décors toujours plus spectaculaires, et une organisation rodée, il s’impose comme un rendez-vous incontournable. Mais ce qui fait sa force, ce sont des gens comme Gérard. Des anonymes qui, dans l’ombre, permettent à la magie d’opérer.
Et Après ?
Alors que le Hellfest 2025 bat son plein, Gérard est déjà tourné vers l’avenir. « L’année prochaine, je serai là », promet-il. Et on le croit sur parole. Parce que pour lui, le Hellfest n’est pas juste un événement, c’est une partie de sa vie. Une histoire d’amour avec une communauté, une ambiance, et un festival qui, grâce à des gens comme lui, continue de faire vibrer Clisson.
Et nous, que retiendrons-nous de cette édition ? Peut-être l’énergie brute des concerts, les looks délirants des festivaliers, ou les moments de partage au camping. Mais une chose est sûre : des figures comme Gérard, discrètes mais indispensables, sont le cœur battant du Hellfest. Alors, à l’année prochaine ?
