Vous êtes-vous déjà retrouvé au cœur d’une foule hurlante, les poings levés, emporté par un riff de guitare qui semble faire trembler la terre ? C’est exactement ce que j’ai ressenti ce samedi à Clisson, lors de la troisième journée du Hellfest 2025. L’air était lourd, chargé d’une énergie presque palpable, et les festivaliers, souvent la cinquantaine bien tassée, arboraient fièrement leurs vestes en cuir ornées de patches de groupes mythiques. Cette journée, dédiée aux pionniers du heavy metal, a offert un voyage dans le temps, un retour aux racines d’un genre qui refuse de s’éteindre.
Une Ode au Heavy Metal des Années 80
Le Hellfest, c’est bien plus qu’un festival. C’est une célébration d’une culture, d’un mode de vie. Et ce troisième jour, le programme des scènes principales était un véritable hommage aux années 80, cette décennie où le metal a forgé son identité. Des guitares stridentes, des voix qui montent dans les aigus, des batteries qui martèlent comme des coups de tonnerre : tout était là pour raviver la flamme des métalleux de la première heure.
Judas Priest : Les Maîtres du Metal Toujours au Sommet
Quand les premières notes de Painkiller ont retenti, la foule a explosé. Judas Priest, l’un des piliers du genre, a choisi de plonger dans son répertoire des années 90, délaissant ses albums plus récents pour offrir un set brut, sans concession. Ce choix audacieux a électrisé les fans. Pourquoi jouer les classiques attendus quand on peut surprendre avec des titres aussi puissants ?
Le metal, c’est une énergie qui ne s’explique pas. Quand tu entends ces riffs, tu te sens invincible.
– Un festivalier croisé dans la foule
Le chanteur, toujours en grande forme, a dominé la scène avec une présence magnétique. Les solos de guitare, précis et dévastateurs, ont rappelé pourquoi ce groupe reste une référence. J’ai noté une chose : même les plus jeunes dans le public, ceux qui n’étaient pas nés lors de la sortie de Painkiller, chantaient à tue-tête. Preuve que le metal transcende les générations.
Ross the Boss : L’Héritage de Manowar
Avant Judas Priest, c’était au tour de Ross the Boss d’embraser la scène. Ce guitariste légendaire, connu pour ses années avec Manowar, n’a pas fait dans la dentelle. Dès les premières mesures de Kill With Power, il a ramené les festivaliers à l’époque où le metal était synonyme de puissance et d’excès. Les écrans en arrière-plan diffusaient des images de guerriers, renforçant l’ambiance épique.
- Riffs massifs : Chaque note semblait taillée dans l’acier.
- Chansons cultes : Des titres comme Black Wind, Fire and Steel ont fait vibrer les fans.
- Énergie communicative : Ross, malgré les années, reste un showman hors pair.
Ce qui m’a marqué, c’est la simplicité de son approche. Pas de chichis, pas de fioritures : juste du metal, pur et dur. À un moment, il a lancé un regard complice à la foule, comme pour dire : « On est tous là pour la même chose, non ? » Et la foule a répondu par un rugissement.
Clisson : Une Ville Transformée par le Metal
Clisson, petite commune de Loire-Atlantique, devient chaque année le centre du monde pour les amateurs de metal. Les rues s’animent, les bars débordent, et les campings se transforment en véritables villages de métalleux. Ce samedi, l’ambiance était particulièrement électrique. Les festivaliers, souvent habillés de tee-shirts à l’effigie de leurs groupes préférés, échangeaient des anecdotes sur les concerts d’antan.
| Élément | Description | Impact |
| Scènes principales | Programmation axée sur les années 80 | Attire les fans historiques |
| Camping | Fêtes improvisées et camaraderie | Renforce la communauté |
| Ville de Clisson | Ambiance festive et accueillante | Expérience immersive |
J’ai croisé un couple de quinquagénaires qui venait au Hellfest depuis sa création. Ils m’ont raconté comment le festival a évolué, passant d’un événement de niche à un rendez-vous incontournable. « Mais l’esprit reste le même », m’a assuré le mari, un verre à la main. Cette fidélité des fans est peut-être ce qui rend le Hellfest si unique.
Les Fans : Le Cœur Battant du Festival
Parlons des festivaliers. Ce sont eux qui donnent au Hellfest son âme. Ce samedi, j’ai vu des groupes d’amis, des familles, et même des solitaires venus de toute l’Europe pour communier autour de leur passion. Les tee-shirts, véritables œuvres d’art, racontaient des histoires : un concert de Metallica en 1986, une tournée d’AC/DC en 1991…
Ici, on est tous égaux. Peu importe d’où tu viens, le metal te réunit.
– Une festivalière belge
Ce qui m’a touché, c’est cette absence de jugement. Jeune ou vieux, novice ou vétéran, tout le monde partageait bières et souvenirs. À un moment, un ado a demandé à un vétéran de lui expliquer qui était Manowar. La conversation qui a suivi était un parfait mélange de pédagogie et de passion. C’est ça, le Hellfest : un lieu où la transmission se fait naturellement.
Une Programmation Qui Balance Entre Nostalgie et Modernité
Si les scènes principales étaient tournées vers le passé, d’autres espaces du festival offraient des performances plus actuelles. Des groupes moins connus, mais tout aussi talentueux, ont prouvé que le metal continue d’évoluer. Cette dualité entre nostalgie et renouveau est au final l’un des points forts du Hellfest. Pourquoi choisir entre l’ancien et le nouveau quand on peut avoir les deux ?
J’ai particulièrement apprécié l’équilibre de la programmation. Après une dose de metal classique, on pouvait se poser devant une scène plus expérimentale, écouter des groupes qui repoussent les limites du genre. Cette variété évite la lassitude et attire un public plus large. À mon avis, c’est ce qui garantit la pérennité du festival.
Les Coulisses : Une Organisation Huileuse
Un festival de l’envergure du Hellfest ne s’improvise pas. Des centaines de bénévoles, des équipes techniques rodées, une logistique sans faille : tout est pensé pour que les festivaliers vivent une expérience inoubliable. J’ai eu la chance de discuter avec un bénévole, Gérard, 76 ans, qui m’a raconté son amour pour ce festival. « Tant qu’on veut bien de moi, je serai là », a-t-il déclaré avec un clin d’œil.
Ce dévouement des bénévoles est contagieux. Les stands de merchandising, les food trucks, les animations : tout fonctionne comme une horlogerie suisse. Même les toilettes, souvent un cauchemar dans les festivals, étaient impeccables. Ce soin du détail fait toute la différence.
Pourquoi le Heavy Metal Ne Meurt Jamais ?
En quittant Clisson ce samedi soir, une question me trottait dans la tête : pourquoi ce genre musical, né il y a plus de 50 ans, continue-t-il de rassembler autant de monde ? Peut-être parce que le heavy metal est plus qu’une musique. C’est une attitude, une façon de vivre. Il parle de liberté, de rébellion, mais aussi de communauté.
- Une musique universelle : Les riffs transcendent les barrières culturelles.
- Une communauté soudée : Les fans forment une famille élargie.
- Une énergie intemporelle : Le metal reste pertinent, même en 2025.
En repensant à cette journée, je me dis que le Hellfest n’est pas seulement un festival. C’est un lieu où les gens viennent se ressourcer, se reconnecter avec ce qu’ils aiment profondément. Et si les cheveux grisonnent, l’esprit, lui, reste éternellement jeune.
Le Hellfest 2025 a encore deux jours à offrir, et si cette troisième journée est un avant-goût, on peut s’attendre à du très lourd. Alors, prêt à enfiler votre veste en cuir pour la suite ?
